Février 2000 |
Plus de soixante dix membres du COLIDRE se sont retrouvés, le vendredi 21 janvier, dans la salle polyvalente d'Alleray, pour débattre avec Elie COHEN de " l'évolution des télécommunications dans le paysage national et international ".
Le Président Marcel ROULET a su rappeler, en introduisant la rencontre, quelques traits importants de ce directeur de recherches au CNRS, membre au titre du collège des experts du premier Conseil d'Administration de France Télécom mis en place en 1991, auteur notamment de deux ouvrages qui ont bousculé certains conformismes(" La tentation hexagonale " et " Le colbertisme high tech "), enfin membre du Conseil d'Analyse Economique, créé par le Gouvernement en juillet 1997autour de personnalités de toutes sensibilités.
Elle COHEN a commencé à captiver son auditoire en évoquant longuement trois faits d'actualité :
L'opération Vodaphone, le géant des mobiles anglais avec 30 millions d'abonnés, sur Mannesmann , un grand opérateur allemand du fixe et du mobile, avec une valorisation à 50 000 F d'un client mobile, alors qu'il ne rapporte en moyenne qu'un chiffre d'affaires annuel de 3 000 F , ce qui porte à 18 ans le temps de récupération de cet investissement boursier. En fait, chacun cherche à acheter au prix fort un potentiel de marché qui devrait encore amplement progresser, surtout avec Internet.
AOL - Time Warner : American On Line étant le premier fournisseur mondial d'accès à lnternet qui se paie le géant planétaire des médias, Time Warner. Le leader mondial d'accès au Net a ainsi mis la main sur des produits d'information et culturels prestigieux (Time, les chaînes de télévision HBO et CNN, le cinéma, des artistes réputés) ainsi que sur le deuxième réseau câblé américain. C'est le mariage du contenant et du contenu, des tuyaux et de toutes les données qui peuvent y circuler.
La montée en puissance en France de l'Autorité de Régulation des Télécommunications (ART), qui menace France Télécom de sanction à hauteur de 3 % de son chiffre d'affaires, pour un abus "de position dominante " à propos de l'ADSL. Ces faits, parmi d'autres, permettent d'avancer quelques constatations :
- une modification considérable du paysage technologique avec l'accès du plus grand nombre à tous ces nouveaux outils ;
- une montée en puissance du pouvoir règlementaire, au détriment du pouvoir des institutions politiques traditionnelles, dont le principal objectif est de favoriser l'émergence de nouveaux entrants dans cette société de l'information et de la communication. Tout laisse à penser,face aux difficultés pour développer la concurrence en France, que l'ART va s'efforcer de brider un peu plus l'opérateur historique, afin de mettre en place un marché encore plus ouvert aux nouveaux opérateurs ;
- une mutation du paysage économique des télécommunications, avec une montée en puissance des mobiles au détriment du fixe, l'apparition de nouveaux opérateurs en quête de niches rentables, comme la revente de capacité de trafic, une concentration autour de 4 ou 5 opérateurs de dimension mondiale, France Télécom risquant de continuer à jouer un temps "en deuxième division ". Il faut dire que ces nouvelles technologies deviennent la colonne vertébrale de l'économie mondiale, qu'elles sont en train de bouleverser l'organisation commerciale (e-commerce), et que c'est un facteur essentiel du développement de la productivité, et sans doute une des causes, sinon la cause, de la prospérité actuelle des USA.
Les 35 heures sont signées :
Le texte est paraphé par trois syndicats, FO, CFTC et CGC. Il n'est pas approuvé par CGT, SUD et CFDT qui sont majoritaires dans l'entreprise avec près de 80% des voix aux dernières élections. L'accord s'applique aux 145000 salariés qui, en régime de base, bénéficieront de 11 jours de récupération sans aucune modération salariale. Le plan prévoit 1000 embauches d'ici à 2001 qui s'ajoutent aux 3600 déjà programmées sur deux ans. Ce cadre général servira de référence pour les discussions qui s'engagent maintenant dans chacun des services.
Reprise de Global One :
France Télécom déboursera 4,4 milliards de dollars pour l'emporter face à DT. Plus que les quelques 30000 clients actuels de GO, c'est surtout la maîtrise d'un réseau international immédiatement opérationnel qui constitue le véritable atout de cette reprise. Depuis 1996, en effet, plus de un milliard de dollars ont été injectés dans un réseau physique et commercial présent dans 65 pays et dans 150 autres, sous forme de partenariats ou d'accords internationaux. France Télécom bénéficie donc d'un avantage concurrentiel indéniable.
C'est également un atout pour les futures possibilités de fusions au sein de l'Europe
Avancée sur le dégroupage
C'est en Janvier dernier que Gérard Moine a confirmé la préparation du dégroupage de la boucle locale et du véritable lancement de l'Internet haut débit par L'ADSL. Suite aux travaux d'étude engagés au sein du Groupe, suivra la loi qui fixera les conditions de mise en oeuvre.
Wanadoo et la Cour des Comptes :
La juridiction estime que l'objectif affiché par France Télécom de détenir 50% de part de marché en 2002 de l'accès grand public à l'Internet est raisonnable. Elle juge également que les marges réalisées par FT sur les communications téléphoniques locales sont en mesure de compenser les pertes enregistrées par France Télécorn Interactive. Elle souligne enfin que malgré l'inadaptation de l'infrastructure de transport l'entreprise n'a pas cherché à ralentir la progression d'Internet.
Nouvelle organisation de l'International :
Désormais l'organisation se présente sous forme de quatre zones géographiques. La mission principale de chaque Directeur de zone est de développer l'ensemble des activités du Groupe en s'appuyant sur les Directeurs des pays de leur zone, qui travaillent eux-mêmes avec les divisions «produits». Ces zones sont :
- Europe du nord et pays de l'OCDE, dirigée par Bernard Izérable.
- Centre Europe, dirigée par Michel Bertinetto.
- Europe du sud, dirigée par Brigitte Bourgouin.
- Amérique du sud, dirigée par Laurent Mialet.
Enfin une Direction financière internationale est créée et placée sous la responsabilité du Directeur Exécutif de la Branche Ressources Humaines et Financières Jean Louis Vinciguerra.
La «cagnotte» de France Télécom.
France Télécorn vient d'indiquer qu'elle disposait d'un trésor de guerre de 150 milliards de francs pour d'éventuelles acquisitions. Ses 10% du capital de Sprint sont valorisés à environ 80 milliards de francs et elle dispose de presque autant à travers diverses participations non stratégiques. Une véritable aubaine quand on se souvient que l'opérateur peut difficilement procéder par échange d'actions
L'Opérateur Public candidat pour Orange.
Jean Louis Vinciguerra a déclaré récemment que France Télécom serait «agressif» dans sa candidature au rachat d'Orange car «nous sommes conscients des valorisations actuelles dans la téléphonie mobile». A la mi février, Orange affichait à Londres une valeur de 49,2 milliards de dollars.
Commentaires de Bruno Janet
Qualifiés d'historiques, par une bonne partie de la presse, les résultats 99 de France Télécom affichent en effet une croissance à deux chiffres : 10,5% par rapport à 98. Sur le sujet Bruno Janet fait les commentaires suivants : «Ce qui dope nos résultats ce sont principalement trois moteurs : le développement foudroyant des mobiles, le décollage d'Internet el l'augmentation de notre chiffre d'affaires à l'international. Ce qu'il est bon de constater c'est que 50% de notre chiffre d'affaires est réalisé sur des activités en concurrence. Actuellement, France Télécom a 60 à 80 concurrents en face de lui el nous ne nous sommes jamais aussi bien portés. La philosophie est claire, la concurrence est une bonne chose pour les clients parce que les services augmentent et que les prix baissent.
Concernant la boucle locale, la concurrence existe aussi. Simplement, les autres opérateurs préfèrent utiliser notre réseau, car il coûte peu cher. Le prix de la location du réseau est un des plus bas d'Europe. S'il y a évolulion sur la boucle locale, eh bien on la prendra comme on a pris les autres depuis plusieurs années, avec l'arrivée de la concurrence, en se disant que c'est une excellente opportunité pour tout le monde.»
Liberté tarifaire pour France Télécom ?
C'est du moins ce que souhaiterait M. Christian Pierret. En effet, Le Secrétaire d'Etat estime dorénavant nécessaire de donner plus de marge de manoeuvre à l'Opérateur Public qui doit encore faire valider ses tarifs par l'ART et le Ministère. Dès lors que la concurrence s'est suffisamment développée il n'est plus opportun d'exiger une homologation tarifaire. Le Président de l'ART pencherait plutôt pour une attribution du pouvoir d'homologation au régulateur.
L'AOST contre I'ART
L'association des opérateurs privés des télécommunications ne mâche pas ses mots pour exprimer sa colère sur la dernière mouture du catalogue d'interconnexion. C'est vrai que les baisses prévues par ce catalogue ne sont pas celles que les opérateurs attendaient. «Elles sont dérisoires, compte tenu de la forte augmentation du trafic prévu en 2000. La situation devient intenable pour les opérateurs, qui accordent à leurs clients des tarifs de plus en plus compétilifs, et voient par ailleurs leurs coûts inchangés».
Evaluation du service universel.
L'ART a évalué le coût du service universel à 2,8 milliards de francs pour l'année 2000. Selon le nouveau régime appliqué, il est mis fin au paiement par les opérateurs à France Télécom, d'une surcharge aux tarifs d'interconnexion. Le coût du SU est désormais entièrement financé par le fonds de SU auquel contribuent les opérateurs au prorata de leur volume de trafic.
Mise en demeure.
France Télécom risque une sanction de l'ordre de 3% de son chiffre d'affaires, si elle ne soumet pas à homologation ses tarifs ADSL en dehors des zones géographiques sur lesquelles portait sa demande initiale. L'opérateur public a engagé un bras de fer difficile avec l'ART sur le sujet et pour lequel Christian Pierret estime ne pas devoir intervenir arguant du fait que le Gouvernement n'est pas impliqué dans cette procédure juridique.
Adaptation du droit pour Internet.
Fin décembre la consultation publique sur l'adaptation du cadre législatif de la société de l'information a pris fin.
Lancée, suite au discours de Lionel Jospin à Hourtin le 26 Juin dernier, elle s'inscrivait dans le cadre de la préparation d'un projet de loi. Le Conseil d'Etat, pour sa part, avait déjà conclu qu'Internet ne devait pas être une zone de «non droit» et dès lors le Gouvernement pouvait ouvrir la discussion autour de trois grands thèmes :
- la clarification des droits et des responsabilités de chacun ;
- le développement de l'accès au réseau ;
- la sécurité et la loyauté des transactions.
La synthèse finale du document d'orientation du Gouvernement, commentée par 340 contributions, souligne «que la réglementation actuelle est globalement satisfaisante et qu'il suffit, sur certains points, de l'adapter. Certains commentaires vont jusqu'à émettre des doutes sur le besoin d'une nouvelle loi. »
S'agissant de la protection du consommateur, le document rappelle que la directive européenne sur le commerce électronique prévoit que le droit applicable doit être celui en vigueur dans son pays, si celui-ci est plus protecteur pour lui. Le document aborde enfin deux aspects importants du droit français : d'une part, la valeur probante que constituerait désormais un document électronique et, d'autre part, la reconnaissance de la signature électronique.
La boucle locale radio.
Il y a foule pour l'obtention d'une licence de boucle locale radio. «Nous avons reçu 21 dossiers pour l'attribution des 54 licences (2 nationales et 52 régionales) émanant d'opérateurs télécom et de grandes entreprises françaises et internationales, regroupés la plupart du temps au sein de consortiums» indique l'ART, qui précise «La sélection s'effectuera de manière comparative, chaque candidat sera jugé sur la qualité de service, la capacité à stimuler la concurrence au bénéfice des utilisateurs ou la vitesse de déploiement du réseau.»
A noter que France Télécom ne fait pas partie des 21 candidats, faute d'avoir rendu son dossier dans les délais prévus.
La prochaine activité organisée par le COLIDRE est, le 15 mars prochain, la visite de TDF aujourd'hui partie intégrante de FRANCE TELECOM. Je me réjouis particulièrement de cette initiative et je souhaite qu'elle soit l'occasion pour nous de nouer des relations avec les anciens de TDF, relations actuellement étrangement ténues.
Pour ma part je vois au moins deux sujets sur lesquels je serais très désireux de pouvoir m'entretenir avec des anciens de TDF :Question subsidiaire : pourquoi n'a-t-on pas envisagé, à cette époque, le mariage entre les Télécommunications et l'Informatique ?
La prochaine réunion du groupe se tiendra le 15 mars 2000, à TDF, juste après le buffet, salle T 203. Venez-y nombreux, nous ferons le point des travaux en cours et nous définirons nos objectifs pour les mois à venir.
Maurice Bernard
G.Dennery
Christian DUBONNET
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Contrôle de Gestion : Pascal Lefèvre | Contrôle de Gestion : Bernard Argouges | Contrôle de Gestion : Bertrand Duboucher |
Ressources : Alain Marzin | Stratégie : Jean Marc Vignolles | |
Ressources : Alain javelle | ||
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New York : Marc Dandelot Londres : Fabienne Dischamps Montréal : Diane Jette Gauthier | Belgique : Bernard Ghillebaert Hollande : Jean Marie Patillot Danemark : Monique Moulle-Zetterstrôm Pologne : Bruno Duthoit | Thierry Girard (Portugal, Espagne, Italie, Grèce) Chantal Crave (Yougoslavie, Roumanie, Bulgarie, etc..) Olivier de Charmacé (Liban, Syrie, Egypte,etc...) |
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