Comité d'information et de liaison des cadres dirigeants
retraités de France Télécom


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La lettre du Lettre N°19 octobre 2001
N°20

Savourer les nourritures terrestres

par Jacques Gondouin

    Sur demande pressante de l'ami Roland, responsable de la rédaction, me suppliant d'accéder à ses prières, me voici contraint, ce qu'à la fois je n'aime guère tout en y trouvant une certaine satisfaction cabotine, à livrer sur la place publique mes états d'âme. Et ceci en ce qui concerne mon avancée en un âge que d'aucuns voudraient appeler le troisième, avec ses aspects positifs, mais aussi ses désagréments, voire ses angoisses existentielles.

    Car, piètre technicien que j'ai toujours été, et encore plus financier, je ne suis guère porté à intervenir sur le plan des thèmes majeurs qui animent notre noble association. Et lorsque je viens écouter la remarquable intervention du président de notre ancienne entreprise France Telecom, c'est plus par curiosité d'assister au théâtre de la vie sociale et économique et par désir de retrouver d'anciens liens créés au cours de ma carrière, que de prolonger une vie professionnelle qui appartient désormais au passé, toute passionnante et structurante de ma vie qu'elle ait été.

    Je rappelle qu'à la suite d'une faveur de France Telecom, je suis passé à l'état de quasi retraité depuis novembre 1996, cela donc depuis près de cinq ans, dont dix huit mois de transition douce où j'étais épisodiquement encore «consultant» de l'entreprise en conseil de carrière. Ma chère moitié, elle, avait déjà choisi cette solution depuis octobre 93, voici sept ans, ce qui avait encore davantage permis une adaptation réciproque acceptable.

    Je me rappelle, dans mon discours de départ, avoir tracé un programme aussi convaincu qu'ambitieux des premières années à venir, tout en évoquant mes doutes sur la distance qui risquait de séparer, des réalités de l'existence, les illusions d'un projet idéalisé : le résultat est bien présent, et je vais l'évoquer sur plusieurs thèmes. Mais je préviens à l'avance le lecteur que si j'emploie parfois des expressions un peu emphatiques, c'est pour mieux me faire comprendre sur tel ou tel point, car, en tout état de cause, je ne pense pas - quoique..?- être un obsédé du temps qui passe , ou bien un malade imaginaire obnubilé par le vieillissement de sa machine.

    Tout d'abord, sur un plan matériel : mes projets immédiats se sont approximativement réalisés, à ceci près qu'ils ont demandé beaucoup plus de temps que je ne l'imaginais. La première année, que j'appelais « sabbatique», devait me servir à mettre à jour tout ce que la vie professionnelle ne m'avait pas permis de faire par manque de temps : rangement de documents, mémoires de mon passé «actif» à mettre en ordre ou à résumer, travaux dans la maison, entretiens divers. On peut considérer que le programme correspondant sera en fait tenu sur cinq ou six ans. Ceci est dû à plusieurs raisons, dont la principale est que, si les retraités sont, disent-ils, des gens sur-occupés, il ne faut pas trop les croire : ils s'agitent en fait de façon beaucoup plus décontractée, abandonnant s'il le faut une activité pour une autre plus urgente, ou pour un repos ou une détente qu'ils estiment nécessaires ou bien gagnés. C'est en tout cas ma manière d'être, et qui plus est, si j'ai pu être déçu de ce manque de productivité, j'ai constaté a contrario que cela m'avait beaucoup fait gagner en attention et en écoute envers les autres : j'ai un peu appris à stopper plus volontiers toute activité soi-disant urgente ou primordiale pour privilégier l'échange ou la communication. «Le temps d'apprendre à vivre, et il serait déjà trop tard» (Aragon) : eh bien non ! il n'est jamais trop tard pour évoluer et se transformer. Par ailleurs ladite année sabbatique a été l'occasion de découvertes et de voyages un peu plus exceptionnels qui l'ont marquée de façon spécifique (voyage avec notre fils aîné en Espagne, vacances au printemps dans les Pyrénées, randonnée au Maroc un peu plus tard avec des amis), ainsi que d'une activité para-sportive relativement importante (ski de fond, marche à pied, randonnées vélo dans la région). Il faut dire que ces occasions sont devenues plus espacées ensuite pour des raisons d'engagement, de garde de petits-enfants dont le nombre est passé de cinq à neuf, ou de santé. Ne soyons pas mesquins, le résultat est globalement positif, et les satisfactions l'emportent sur les déceptions.

    Sur le plan du temps (pas celui de la météo, celui de la biologie et de la psycho) phénomène étrange! Il me semble que peu à peu, le temps change de nature. Quand je consulte mes agendas des années récentes ou les semaines qui viennent de s'écouler, j'ai de plus en plus l'impression que le temps se dédouble : à la fois c'était hier (que le temps passe de plus en plus vite!) et à la fois c'est très lointain déjà. Néanmoins c'est la première impression qui l'emporte le plus souvent : sentiment du temps qui nous est de plus en plus mesuré ?, fugitif ?, avec une envie de plus en plus forte de le saisir intensément au moment où il coule comme du sable ? Tout est pour moi un rappel de ce temps qui passe, les poubelles qu'il faut mettre en place le lundi et le jeudi, la matinée de marche régulièrement programmée avec des amis, les cycles de la lune que j'observe le soir ou le matin , les changements d'horaires d'hiver ou d'été, le soleil dont le levant ou le couchant tourne lentement sur l'horizon, la durée des jours qui augmentent ou diminuent, tout cycle me souffle le sentiment d'une horloge qui me rapproche de... La conséquence pourrait en être, elle l'est parfois, un sentiment d'inexorable désespérant. Plus souvent, elle est un appel à vivre de plus en plus intensément le moindre instant banal de l'existence et de l'apprécier en profondeur. Souvent, maintenant, je m'arrête et je dis: «je vis», j'écoute le vent, je regarde un arbre, je jouis d'un morceau de piano affreusement joué, simplement parce que j'y ai mis beaucoup de moi-même, je m'efforce de savourer les nourritures terrestres plus lentement et de façon moins gargantuesque (dur, dur!)

    Sur le plan de la santé et du «vieillissement» : autre grande question. N'ayant quasiment jamais souffert d'une véritable maladie ou de maux insupportables, je m'étais tracé naturellement, là aussi, un «programme» : après soixante ans, encore dix années de pleine maturité et de forme absolue pour agir comme auparavant, sports, sommeil, bricolage ..et le reste ! Deux évolutions sont venues mettre quelques grains de sable dans mon optimisme béat.

    La première est l'événement de santé personnel qui peut arriver à chacun : l'idiot bricoleur qui se tape la tête contre le carrelage en voulant planer dans sa cuisine après avoir décollé du dessus d'un meuble. L'aventure est banale, et le résultat, qui eut pu être fatal, un moindre mal. Mais il m'a atteint assez sensiblement sur le plan du moral, avec ses effets secondaires plus ou moins permanents, agaçants, usants (malgré l'absence de réelles douleurs), avec ses insomnies plus ou moins fréquentes, bref un rappel continuel qui me disait que je n'étais plus intouchable, et qu'il faudrait bien un jour ou l'autre accepter d'autres diminutions plus graves. J'ai désormais intériorisé ce "handicap", décidant par ailleurs de ne pas me faire opérer de la hernie discale afférente comme cela eût été possible, sinon souhaitable.

    La seconde est le contact naturellement accru avec la vieillesse, de par les fréquentations des différents cercles de vie qui nous entourent. Je me rappelle avoir évoqué, il y a une douzaine d'années dans un milieu que nous fréquentions, le fait, qui me frappait pour la première fois, que nos "parents" disparaissaient peu à peu, ou bien commençaient à donner des signes de défaillance qui nous amenaient en «première ligne». Je ne sais pas très bien dire si ma réflexion, à l'époque, avait été prise trop au sérieux. Depuis, bien des parents se sont envolés, bien des amis se sont trouvés plus atteints que nous, et nous nous sommes engagés dans un Mouvement qui ne souhaite pas se dire du «troisième âge», mais de «formation permanente» : il n'en reste pas moins que le nombre de cheveux blancs y est plus important que dans la vie courante, le nombre de cannes aussi, ou encore celui de petites pilules prises à chaque repas. Cette démarche était-elle nécessaire, ou imprudente, ne risquait-elle pas d'être une pente négative, et quelle pente? En fonction de notre vision personnelle et de notre tempérament, ma femme et moi-même avons fini par penser le contraire: d'une part, nous avions suffisamment d'occasions de rester en contact avec la «jeunesse», et d'autre part pourquoi refuser, voire se braquer contre la Vie et ne pas essayer de la transformer au fur et à mesure de ses étapes en faisant de celles-ci, malgré les difficultés, des moments privilégiés. C'est ce que nous sommes en train de découvrir peu à peu dans notre nouveau milieu associatif où nous rencontrons souvent plus de jeunesse, d'envie de vivre et de découvrir qu'en d'autres lieux, fermez le ban !

    Voilà pour la dissertation, je me suis acquitté de ma promesse, le responsable de la rédaction peut raccourcir, résumer, censurer ou faire paraître cette éminente production en plusieurs numéros ! (voici un feuilleton haletant qui tiendra en haleine bien des lecteurs). Simplement retiendra-telle l'attention de quelques uns, car au fond bien des camarades ont déjà vécu, vivent ou vivront un tel ressenti dans l'expérience des premières années de leur retraite, et cela n'a rien d'original. Mais pourrait-elle peut-être aussi être un appel à livrer d'autres expériences de vie qui ne soient pas seulement branchées sur l'univers de la communication technique (savez vous que je suis sur itoo mais que, sans doute par coquetterie, je n'ai pas encore de mobile, retardant ainsi désespérément l'envolée des actions d'Orange ; mais ceci est une autre histoire qui pourrait faire l'objet d'un futur article..). En tous cas, la présentation de Yves Fargette sur le livre de Philippe Barbier Saint Hilaire va bien dans ce sens de quelques échanges plus humanistes ou littéraires au sein du "Colidre".. Alors, au suivant !

Jacques Gondouin

Assemblée générale du Colidre

    
L'assistance est très studieuse

Les membres du Colidre sont attentifs

La joie de se retrouver
110 participants ont suivi les travaux de la nouvelle assemblée générale du Colidre, au siège social de France Télécom, dans la salle polyvalente de la place d'Alleray, le 20 juin dernier. Après une présentation du rapport d'activités par le Président Yves Fargette, puis du rapport financier par René James, suivi du quitus donné par le commissaire aux comptes puis de l'approbation de l'assemblée, il fut procédé à l'élection pour le renouvellement du Bureau, dont les résultats sont donnés par ailleurs.

Michel BON
Michel Bon, le Président de France Télécom devait intervenir ensuite pour présenter la situation de l'entreprise.

L'organisation a beaucoup évolué, a-t-il d'abord précisé, essentiellement dans trois directions :

Quant à la situation financière, le cours de Bourse, même s'il a doublé en pas tout à fait quatre ans, ce qui est loin d'être négligeable, a cependant fortement chuté ces derniers mois. En effet, le cours a été multiplié par 8, pour être divisé ensuite par presque 4 en un an. Pour décrire ce phénomène, il faut s'interroger sur la mécanique boursière. Un cours de bourse se base sur la profitabilité d'une entreprise, l'excédent brut d'une entreprise, c'està-dire la somme de son profit avant impôts et frais financiers, tout en prenant en compte ses perspectives d'évolution. C'est la valeur de l'entreprise, à laquelle il faut déduire la dette, pour avoir sa valeur en Bourse. Ce qu'on appelle l'EBITDA, qui a été, pour France Télécom, l'année dernière de l'ordre de 10,8 milliards d'euros. Si on attend d'un placement un rendement autour de 8%, il faut que la valeur boursière représente 12,5 fois cet EBITDA. Celui de France Télécom est de l'ordre de 10,8 milliards d'euros, en multipliant ce chiffre par 12,5, cela représente une valeur boursière de 135 milliards. Si on enlève la dette, soit 60 milliards de dette, il reste 75 milliards d'Euros, environ 65 euros par action. Aujourd'hui on est à 55, c'est un peu en dessous, mais explique le cours de Bourse actuel, une Bourse empreinte actuellement de beaucoup de morosité. Si on se livre à un peu d'anticipation, on peut dire que l'EBITDA devrait croître de plus de 10% par an, avec une diminution parallèle de la dette. Sur trois ans, les 10,8 devraient devenir 14 ou 15, ce qui représente une valeur de 130 euros par action en 2.003. Nous en sommes assez loin, mais je n'ai pas d'inquiétude à moyen terme sur notre cours de bourse.

Pour revenir sur la dette, qui reste importante à France Télécom, elle devrait se réduire fortement, bien que le marché n'en semble pas convaincu en ce moment. Cette réduction se fera par trois moyens :

Durant le débat, Michel Bon a eu évoquer :

    Il y eut ensuite l'intervention de Nicolas Dufourcq, Directeur Exécutif de la Branche Internet Grand Public et PDG de la société Wanadoo. La Branche Internet Grand Public recouvre les activités du Câble, des Kiosques et du trafic Internet. Les réseaux câblés ont bien évolué car les opérateurs sont sortis de la logique du Plan Câble qui dissociait les rôles d'exploitant et de commerçant. La société F.T. Câble exploite et commercialise 40 réseaux de tailles diverses pour 750.000 clients ; sa situation est saine.
Les Kiosques Minitel et Audiotel représentent 7 milliards de francs ; cependant le trafic minitel décroît régulièrement de 15% par an. Il n'y a pas de solution pour inverser la tendance, sauf à transposer le système kiosque sur Internet.
Le trafic Internet explose littéralement, mais le prix de la minute data, fixé à 14 centimes alors que la minute vocale est à 22 centimes, sur des réseaux différents, il est vrai, ne permet pas de rentabiliser l'activité actuelle. Avec les gains de productivité escomptés, l'activité devrait être bénéficiaire à l'horizon 2.003, sauf nouvelle guerre des prix.
Les activités de la société Wanadoo se déclinent selon 7 divisions, à savoir :

Aujourd,hui, Wanadoo a un chiffre d'affaires de 1,1 milliards d'euros pour 7.500 personnes. En 2.003, le CA devrait dépasser 3 milliards d'euros, les risques se situant au niveau d'un éventuel ralentissement économique ou une très forte concurrence.

Christian Dubonnet et Maurice Seigner

les comptables en première ligne

(suite et fin de l'article de D. Niérat paru dans la lettre N° 18 du Colidre)

    A la même époque, s'est mis en place le service juridique de France-Télécom. C'est ainsi que je suis devenu, pour attendre la retraite, le délégué aux affaires juridiques de la Direction du Réseau National à Blagnac. Ce " métier ", que j'ai exercé jusqu'au 31 décembre 1993, m'a permis de me recycler dans un domaine passionnant, de lire les derniers jugements des juridictions administratives sur les contraventions de grande voirie, de voir naître le contentieux du Télétel et de l' Audiotel, et de rencontrer, en fin de carrière, les autres juristes de France-Télécom et de ses filiales, souvent jeunes et fraîchement recrutés, et ne connaissant donc pas " la culture " de la maison Télécom. Mais ils se sont vite adaptés, en même temps qu'évoluaient les textes législatifs et réglementaires sur le Droit des Télécom, qui n' était plus ce droit régalien qui avait régi les rapports de La Poste (et donc, historiquement, des Télécommunications) pratiquement depuis Louis XI !

Deuxième partie

commentaires

Les agents comptables régionaux des P.T.T. : un cas unique dans le droit public français.
1°) Quarante-cinq ans de vide juridique (19271971)

     Les premiers agents comptables ont pris leurs fonctions début 1927, avec comme responsabilités : " centraliser la comptabilité des recettes et des dépenses de tous les bureaux mais sans exercer aucune autorité sur les receveurs, il est justiciable direct de la Cour des Comptes.
Toutefois, il n'est responsable que des faits de sa gestion personnelle et de la validité des pièces justificatives des recettes et des dépenses qu'il a admises dans sa comptabilité après les avoir reçues des receveurs "
, affirme le décret du 7 octobre 1926.

La Illème et la IVème République n'ont pas cru devoir modifier ce texte, qui ignorait l'existence des télécommunications. C'était l'époque où les opératrices étaient installées dans les greniers des bureaux de poste et placées sous l'autorité des receveurs... Rappelons-nous que les directeurs régionaux des Télécommunications n'ont été institués ordonnateurs secondaires que le 1 ° janvier 1963 (arrêté interministériel du 28 novembre 1962)
C'est la Vème qui a rénové le droit budgétaire et comptable par deux textes fondamentaux :
- l'ordonnance n° 59-2, du 2 janvier 1959 portant loi organique relative aux lois de finances,
- le décret n° 62-1587 du 29 décembre 1962 portant règlement général sur la comptabilité publique. Ce décret est un monument juridique dont la rédaction est un modèle du genre, et qui a pris soin, dans son dernier article, d'abroger de façon exhaustive tous les textes antérieurs (en particulier le décret de 1862, qui a régi pendant un siècle notre droit budgétaire) Le fait est assez rare en France pour être signalé. L'article 71 traite des comptables des budgets annexes en ces termes : " Les comptables des budgets annexes procèdent dans les conditions fixées par les lois et règlements à toutes opérations de recettes, de dépenses et de trésorerie découlant de l'exécution de ces budgets. Ils peuvent également être chargés d'opérations pour le compte du Trésor. Lorsqu'ils ont la qualité de comptable principal, ils centralisent les opérations des comptables secondaires qui leur sont rattachés et les opérations faites pour leur compte par d'autres comptables publics. "

    La Vème République a aussi eu la volonté de voir aboutir l' &156#uvre de décentralisation et de déconcentration prudemment amorcée, au fil des ans, depuis la Libération. En 1982, était promulguée la loi n° 82-213 du 2 mars, relative aux droits et libertés des communes, des départements et des régions.
Deux décrets (n° 82-389 et 82-390 du 10 mai) fixaient ensuite les pouvoirs des commissaires de la république et annonçaient qu'un décret préciserait, « en tant que de besoin» , les modalités d'application des nouveaux textes aux services extérieurs relevant du Ministère des P.T.T. Ce fut fait par le décret n° 82-636 du 21 juillet 1982 qui réaffirme le caractère régional de l'organisation budgétaire et comptable des PTT puisqu' il prévoit :
" Pour l'exécution des dépenses du budget annexe des postes et télécommunications, le commissaire de la république de région est l'unique ordonnateur secondaire des services extérieurs des PTT visés à l'article 1er dans la limite de sa circonscription "
Le décret du 21 juillet 1982 confirme donc l'existence des comptables principaux des PTT sis en région, ayant pour interlocuteur l'ordonnateur, c'est-à-dire le préfet de région (pour les dépenses). Mais les chefs des services régionaux des Postes et Télécommunications ont été, dans la pratique, ordonnateurs «délégués» dans le cadre des délégations de signature accordées par le préfet de région conformément à l'arrêté du 30 décembre 1982 portant règlement de comptabilité pour la désignation des ordonnateurs secondaires et de leurs délégués.
La complexité de la situation juridique des comptables et les critiques qu'elle a suscitées de la part des corps de contrôle (Cour des Comptes et Inspection Générale des Finances) a conduit l'Administration à prendre un certain nombre de mesures d'organisation et notamment à créer, en 1979, la Direction des Services Comptables Régionaux, indépendante des deux branches d' exploitation (avant, le comptable régional recevait ses moyens par le Directeur Régional de La Poste, autant dire que, dans la pratique, il était placé sous les ordres de cet ordonnateur !)
Il a fallu patienter encore dix ans pour que mûrisse le fruit des réflexions relatives aux attributions des comptables principaux des P.T.T. Cas unique (ou presque) dans le droit public français, le fait a précédé le droit : aucun texte sur leurs attributions réelles n'a existé de 1926 à 1971 (quarante-cinq ans de vide juridique !).
Pourtant, le décret n° 70-1049 du 13 novembre 1970, relatif à la déconcentration du contrôle financier sur les dépenses de l' Etat effectuées au plan local prévoyait, en son article 11 : «les conditions d'exercice du contrôle financier sur les actes des ordonnateurs secondaires du ministère des postes et télécommunications feront l'objet d'un décret particulier».

    En raison d'un désaccord persistant entre le Ministère des P.T.T. (qui souhaitait conserver son réseau comptable particulier) et le Ministère du Budget (qui souhaitait profiter de l'occasion pour confier aux Trésoriers-Payeurs Généraux le contrôle de tous les services extérieurs des administrations de l' Etat, y compris les P.T.T.), le contrôle financier local a été exercé par les comptables principaux des P.T.T. en application non pas d'un décret, mais de l'arrêté susvisé de 1971 :
«Il exerce comme contrôleur financier un contrôle sur les actes des ordonnateurs secondaires engageant financièrement l'État, sur les affectations d'autorisation de programme et les subdélégations d'autorisation de programme et de crédits».
Or, ces attributions sont extrêmement importantes : visa des marchés à l'état de projet, contrôle de tous les engagements de dépenses d'investissement... quand on sait que le budget annexe pour 1990 prévoyait 47 milliards de francs de «mesures nouvelles» en matière de dépenses d'investissement, on a une idée de l'action des comptables dans ce domaine, action qui s'appuyait sur un texte dont la valeur juridique était discutable, puisqu'un simple arrêté ministériel, et non un décret, définissait les conditions d'application d'une ordonnance portant loi organique !
2°) Un an, trois mois et six jours de textes réglementaires (1989-1990).
Enfin, le décret n° 89-264 du 26 avril 1989 a précisé les attributions des Chefs de Service de Comptabilité (Bulletin Officiel de 1989, document 1023 Cab 15) et, en particulier, institué pour les ordonnateurs secondaires la possibilité de «passer outre» à un avis défavorable du comptable principal. A noter que les ordonnateurs secondaires de Midi-Pyrénées n'ont jamais exercé cette possibilité...et, à la connaissance de l'auteur, aucun ordonnateur secondaire des PTT ne l'a exercée.
Mais ce décret «d'attribution» a précédé un décret «statutaire» (n° 89-334 du 25 mai 1989) relatif aux conditions de nomination et d'avancement dans les emplois de «Chef de Service de Comptabilité». Il s'agit d'un «statut d'emploi», qui remplace le statut de «chef d' établissement» dans lequel étaient placés, jusque là, les agents comptables.

    La mise en oeuvre, commencée en 1926, était donc terminée. Soixante trois ans de gestation, dont le couronnement a été ...la suppression de la «comptabilité publique» aux P.T.T. par la loi n° 90-568 du 2 juillet 1990. Puis, selon leur choix, dix-huit chefs de service ont rejoint les cadres de La Poste, tandis que huit ont préféré FranceTélécom. Ce fut le cas de celui de Toulouse dont les derniers comptes (ceux des exercices 1986 à 1990) ont été jugés par la Cour des Comptes le 25 mars 1993 : les soldes à la clôture de 1990 ont été arrêtés au total brut de 8 322,174 MF et le comptable a été déclaré quitte et libéré de sa gestion.
Aujourd'hui, tous les anciens comptables régionaux sont retraités, et certains décédés. Que, par ce petit texte, puisse leur mémoire demeurer vivace ! '

Dominique Niérat

Nominations

- Carole Froucht est nommée Directrice Régionale de la DR Nord/Pas de Calais
- Jean -Pierre You est nommé Directeur Régional de la DR Limousin/Poitou Charente
- Marc Trouvat est chargé de la Direction régionale de Toulouse
- Joël Kastler est nommé Directeur Régional de Normandie
- Olivier Voirin Directeur de la Division Grands Comptes est devenu également Président de France Télécom TRANSPAC

Actualité sociale

L'accord signé le 25 juillet entre France Télécom et CFDT, CFE-CGC, CFTC, FO et SUD met en place une «instance de Groupe» pour la France. Cette Instance a pour vocation de développer un dialogue entre la direction et les représentants salariés. Elle est présidée par Michel BON.

Histoire des Télécommunications : archives et témoignages

Dernières réunions du groupe de travail

Depuis le dernier éditorial paru dans le n° 17 de la Lettre du COLIDRE, le groupe s'est réuni deux fois, le 16 mai 2001 à Alleray et le 20 juin 2001 rue Armand Moisant. Les comptes-rendus de ces réunions, diffusés systématiquement à tous ceux d'entre nous que le sujet intéresse, figurent sur le site du COLIDRE.


Création de l'AHTTI, l'Association pour l'Histoire des Télécommunications et des Techniques de l'Information

Ce projet, évoqué au cours des réunions de notre groupe de travail, s'est concrétisé au début de l'année. Cette société est une association loi de 1901, dotée d'un conseil d'administration, d'un bureau et d'un conseil scientifique. Jean CARTERON a bien voulu accepter de présider cette nouvelle association. Jean CARTERON (X 45) a commencé comme jeune ingénieur au CNET, puis a fait une brillante carrière en informatique : créateur de la STERIA il en est encore aujourd'hui le principal animateur. Michel ATTEN et moi-même assurons la liaison entre l'AHTTI et le groupe Histoire du COLIDRE.

Histoire de la commutation électronique

La consultation, lancée l'an dernier auprès de divers professeurs d'histoire des techniques, a été perçue favorablement par ces universitaires, mais la conjoncture actuelle nous incite plutôt à rechercher des post-doc que des étudiants en thèse. En accord avec Yves FARGETTE, Jacques VINCENT-CARREFOUR et François TALLEGAS, j'ai demandé à l'AHTTI de parrainer le projet. Son acceptation sans réserve va nous permettre de rechercher un financement de façon assez large.

Histoire industrielle des semi conducteurs en France

Le projet suscite l'intérêt de divers acteurs des années 60 à 80 ainsi que l'attention de P.E. MOUNIER-KUHN, un jeune historien français très estimé, spécialiste de l'histoire de l'informatique et de l'électronique. Des contacts sont envisagés avec le syndicat professionnel de l'informatique et de l'électronique, le SITELESC.

Témoignages individuels

Dans le cadre de projets structurés, tels que ceux mentionnés plus haut, des interviews sont organisées et mises en forme, et leur diffusion envisagée dans des conditions à définir. De plus, certains d'entre vous, répondant à l' appel que je lançais en décembre dernier (n° 17 de la Lettre), ont commencé à rédiger des textes racontant anecdotes ou épisodes dont ils avaient été, autrefois, témoins ou acteurs.
Je renouvelle mon appel : prenez la plume sans complexe, il y a fort à parier qu'à mesure que celle-ci courra sur le papier (ou sur votre écran !) les souvenirs afflueront et l'inspiration viendra.

Maurice Bernard

Les déclarations de Michel Bon

La Bourse :


"la politique de la France ne se fait pas à la corbeille, comme l'affirmait le Gal De Gaulle. Celle de France Télécom non plus»

"La Bourse a baissé en général et nous avons baissé avec elle. Vous savez la Bourse ça va ça vient. Moi je continue à regarder de préférence la comparaison entre France Télécom et les sociétés équivalentes. On s'est généralement mieux comporté. Mais cette année on se comporte pareil. Bon, ce n'est pas si mal."

"Les valeurs de notre secteur paient aujourd'hui le contre coup de l'excès d'enthousiasme d'hier. Ce sont les TMT (technologie, médias, télécommunications) qui sont en crise et, parmi elles, le marché ne fait pas la différence. Contrairement aux équipementiers France Télécom vend des biens de consommation. Face à une crise économique, France Télécom est beaucoup plus proche de Carrefour que d'Usinor."

«Notre marché n'est pas en crise, au contraire. Nous ne perdons presque plus de part de marché sur le fixe et nous gardons celles du mobile et de l'Internet. Au total, nous sommes là où nous voulions être sur le plan stratégique : solide dans notre métier traditionnel et fortement implantés dans les nouveaux métiers en fort développement.»

"Ce n'est pas le cours de Bourse qui vous parle du cours de Bourse de demain mais la réalité de l'entreprise. Notre signature continue d'être très appréciée. Il y a quelques semaines, nous avons levé 16 milliards de dollars en quelques heures."

«La valeur de l'entreprise ce sont les fondamentaux. Ils sont bons et solides. A savoir que :
- nous agissons dans un secteur en forte croissance, très peu affecté par la conjoncture économique.
- nous sommes centrés sur un seul métier
- notre groupe est solide techniquement avec une R&D et des réseaux parmi les meilleurs du monde.»

«Nos résultats sont bons. Comparez-les avec ceux des autres opérateurs. Ils tiennent la route. Deux autres bonnes nouvelles se voient à l'analyse :
- notre stratégie tient ses promesses
- notre activité n'est pas affectée par le ralentissement économique.
Face à la spirale du déclin, notre stratégie a visé à trouver des relais de croissance par:
- l'augmentation du trafic téléphonique (concurrence et nouveaux services)
- la montée en puissance de nouveaux usages (mobiles, Internet, données)
- l'ouverture de nouveaux marchés (Europe)
Aujourd'hui ces relais sont là et tirent France Télécom vers l'avant plus vite que jamais.»

La dette:


«Notre dette n'est pas un risque, mais un poids que nous allègerons. Pour d'ici fin 2003 nous visons un ratio de dette nette sur EBITDA se situant entre 2,5 et 3, donc un niveau très convenable.»

«Pour notre désendettement, nous avons des actifs qui sont totalement indépendants de la Bourse comme, par exemple, des immeubles que nous nous préparons à vendre. Nous avons aussi des actifs qui sont peu dépendants de la Bourse. En gros de deux types. Des actions dans des sociétés dont nous voulons nous défaire. Le principal morceau est une participation dans STMicroelectronics pour laquelle nous sommes en discussion avec un partenaire stratégique. Le deuxième gros morceau étant les actions de France Télécom que nous détenons nous mêmes. Évidemment il n'est pas question de les vendre à n'importe quel prix;»


Comité d'information et de liaison des cadres dirigeants retraités de France Télécom
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