1 - L'explosion des nouvelles xDSL !

L'apparition de nombreuses nouvelles versions de systèmes xDSL surprend le monde des experts. Les graveurs de silicium sont le plus souvent à l'origine de la définition des nouvelles normes !...Bien entendu, on sait que les exploitants de réseau sont échaudés par la récente compression de leurs ressources bancaires. Bien qu'ils ne soient pas enclins à investir, les graveurs de silicium les induisent en tentation par des arguments de poids, avec l'annonce de performances sensationnelles :

· Les estimations faites sur le plan de la diaphonie dans le réseau d'accès ont été trop pessimistes et l'ADSL n'est pas tellement gênée par le RNIS !

· Les réseaux sont assez peu pollués par des systèmes utilisant le codage 2B1Q, cet usage est en fait marginal, etc.

· Des débits plus élevés peuvent être obtenus soit par agrégation de débit entre deux ou trois paires, soit à l'aide de nouveaux composants, soit encore par augmentation du nombre de bits par " bins " (flux par porteur), etc.

· La portée des systèmes peut être étendue par une optimisation du choix des fréquences d'exploitation, etc.

En bref, des débits de 8 à 12 ou 16 Mbit/s sont envisagés pour l'ADSL-2, ou ADSL-2 Plus (en attendant la version 3) et le SHDSL (version 2) court aussi vers les 12 et 16 Mbit/s avec une voie téléphonique en bande basse, s'il y a consensus, etc.

En conclusion, plus le nombre de participants aux réunions de normalisation se restreint, plus la fièvre s'empare des survivants et plus les innovations se bousculent pour donner satisfaction aux utilisateurs. Mais quel public est visé ? A t-on besoin de 15 Mbit/s pour lire un horoscope ou jouer au loto ? L'ATM, avec ses services d'images se profile à l'horizon. A la Bourse du nouveau marché, j'achète rapidement un bon paquet de ces nouvelles valeurs d'xDSL ainsi que des adaptateurs associés qui conduisent vers le réseau domestique (PNT, pour PhoneLine Networking Tranceivers) !!

Mise à jour du 17 Janvier 2003

2 - Convergence entre les données filaires et radio ?

La France passe au numérique et l'objectif visé de 1,4 millions d'abonnés ADSL a été atteint comme annoncé. La qualité du réseau de distribution est très bonne puisque moins de 11 % des paires seulement ne peuvent recevoir l'ADSL à 512 kbit/s (soit un bilan trois fois meilleur qu'aux Etats-Unis). Et on annonce des solutions techniques pour réduire ce chiffre. Fin 2003, l'équipement des répartiteurs permettra de répondre aux besoins de 86 % de la population française (soit, toutes les communes de plus de 5 000 habitants).

L'augmentation de trafic de données ne pose pas de problème en France. Mais si, comme dans tous les réseaux du monde, un petit nombre d'abonnés assure une grande partie du trafic (selon l'ART, la demande en débits varie dans un rapport de 1 à 10), la question se pose de mettre en place une tarification reposant sur le volume mensuel de données échangées. Les tarifs devant refléter les coûts, cette mesure pourrait conduire à une réduction des consommations abusives, tout en augmentant le montant de la facture moyenne. La modification des principes tarifaires n'est pourtant pas à l'ordre du jour. Le trafic des entreprises double tous les 3 ou 4 ans en moyenne et depuis trois mois, celui des résidentiels commence à séparer les habitués du courrier électronique en deux parties : ceux qui ne connaissent encore que les habitudes d'hier (messagerie, surf sur le web, etc.) et ceux qui préfèrent les nouveaux usages (transferts de photographies numériques, de programmes musicaux ou vidéos, streaming, jeux en ligne, etc.).

S'agissant de l'expansion du marché des équipements radioélectriques Wi-Fi répondant à la norme IEEE802.11b à 11 Mbit/s (mais à 6 Mbit/s en réalité sur ce système Ethernet à l'air libre) dans les trois couloirs de fréquences autorisés en France de la bande des 2,4 GHz, chacun devine que ce développement apporte avec lui une révolution des usages. Si le marché des hauts débits progresse rapidement en nombre de raccordements et en volumes de données échangées, il augmente également en... piraterie ! Piratage de fichiers musicaux en MP3 et piratage exponentiel sur l'accès radio des voisins !

Et sans doute, par la concurrence des " pirates " de l'espace radioélectrique urbain, une concurrence déloyale s'installe par rapport à l'ADSL. Sans doute Wi-Fi est très loin d'être totalement sécurisée et elle n'assure pas encore la mobilité entre sites. Mais des exploitants européens envisagent sérieusement la mise en réseau prochaine de ces points de rayonnement Wi-Fi par des liens protégés assortis d'une gestion sérieuse et pérenne, par l'agrégation à des liens aux réseaux GPRS, par exemple, ou par des réseaux de données classiques.

L'accès à l'information numérisée pour tous les citoyens serait-il donc en cours de mise à place grâce à cette convergence inespérée ? Espérons que nos autorités politiques et réglementaires ne viennent pas ici placer leur pavé de l'ours habituel par des contraintes fiscales trop lourdes...!

Mise à jour 25 Janvier 2003

Daniel BATTU