Comité d'information et de liaison des cadres dirigeants retraités de France Télécom

A propos du livre de Georges PEBEREAU : l’Industrie une passion française.

Le 17 Janvier à l’invitation du Président et du bureau du COLIDRE, Georges PEBEREAU*, ancien Président de la Compagnie Générale d’Electricité (C.G.E.), aujourd’hui ALCATEL, était venu nous parler de l’industrie française et de celle des Télécom en particulier à l’occasion de la sortie de son livre : « L’Industrie, une passion française » **

La croissance de la C.G.E. se mesure à travers les performances réalisées durant son management : le chiffre d’affaires était passé de 5,5 milliards de francs à la fin des années 60 à 127 milliards de francs en 1987 tandis que le bénéfice net avait bondi de 49 millions de Francs à 1,5 milliards de francs. Au moment de son départ, l’entreprise était au tout premier rang mondial dans des secteurs stratégiques aussi variés que les Télécom, le nucléaire, les accumulateurs, le transports ferroviaires, l’énergie et les câbles . Elle était N°1 en Europe pour les services informatiques .

Ces performances s’expliquent en particulier par :

• l’existence d’une volonté politique nationale
• un effort de recherche considérable et durable associant public et privé       (E10 – T.G.V.- R.E.R.- Nucléaire- Satellites)
• une adaptation au paysage politique national depuis le temps du Général De Gaulle jusqu’à celui de François Mitterrand.
• une exploitation pragmatique des déséquilibres liés à la stratégie des grands groupes internationaux et des spécificités de leurs dirigeants (I.T.T. en particulier), et des bouleversements technologiques induits par la montée en puissance de l’informatique.
• une équipe d’hommes exceptionnelle.

Une telle construction ne pouvait susciter, de la part du conférencier, qu’un regard nostalgique sur une évolution au cours des vingt dernières années marquée par :

• un parcours stratégique discutable (Renonciation à l’accord avec A.T.T. .
  
        « Evaporation » du bloc des services informatiques. Stagnation dans le nucléaire …)
• la dispersion des équipes
• l’éclatement du Groupe amputé notamment par le divorce avec ALSTOM et la vente à l’encan de beaucoup de ses joyaux.

A ce stade, si des leçons peuvent être tirées de cette histoire, elles passent obligatoirement par le rétablissement des grands équilibres nationaux (Dette, Budget….) mais aussi par la mise en œuvre d’une politique audacieuse visant à favoriser une nouvelle maîtrise capitalistique des groupes industriels, en avance sur la stratégie souvent caractérielle des mouvements de capitaux.

Après cet exposé vibrant et parfois passionné, l’orateur fut amené à répondre à de nombreuses questions qui lui permirent de rappeler ce que fut l’avance acquise par notre pays dans le domaine de la commutation temporelle produit conjoint de ses équipes en symbiose avec celles de l’exploitant, alors public.

On notera en particulier au cours des questions posées la démarche de Jean GRENIER justifiant la position de Gérard THERY lors des orientations de commutation spaciale du milieu des années 70.

Au cours du déjeuner qui suivit auquel tous se retrouvèrent, furent évoquées discussions et décisions illustrant le fait que l’industrie pouvait être une passion française partagée.

Jean DELPIT

* Né en 1931 Georges PEBEREAU aujourd’hui Président de Marceau Investissement est Polytechnicien et Ingénieur au Corps des Ponts et Chaussées. Il a été Président de la Compagnie Générale d’Electricité (devenue ALCATEL) jusqu’en 1986.

* * Préface de Thierry BRETON (P.U.F.)