Comité d'information et de liaison des cadres dirigeants retraités de France Télécom

Paris, le 12 avril 2000

Compte rendu de la réunion du 15 mars 2000 à Paris

Cette réunion s'est tenue à TDF de 14h 15 à 16h 30, sous la présidence de Maurice Bernard.
Participants : Gabriel Beauvallet, Lucien Boithias, Roger Delorme, Michel Deslandes, Pierre Fortin, Gilbert Gerbeaux, Guy Gerbier, Jean Le Mézec, Etienne Lhospital, Claude Paris, Jean Schwob, Marcel Thué, Denis Varloot, Robert Veilex, Jacques Vincent-Carrefour

- Maurice Bernard souhaite la bienvenue à tous les participants, notamment à un nouveau venu, Pierre Fortin. Il signale l'existence d'un petit document intitulé « Bilan de l'action du COLIDRE dans le domaine de l'histoire des Télécommunications ». Ce document que l'on trouvera prochainement sur le site du Colidre peut être obtenu auprès de lui et peut être utilisé auprès de personnes extérieures au groupe pour décrire notre activité.

- Maurice Bernard a proposé au Président Yves Fargette que le Colidre rende visite à la Cité des Sciences à La Villette. Le principe en est admis et la date du 15 novembre prochain est envisagée. Il a aussi proposé une visite du Centre Norbert Ségard et de l’usine de Crolles de la société S.T.Microélectronic, par exemple au mois de janvier 2001. On rappelle que cette entreprise, étroitement associée depuis plusieurs années au laboratoire du CNET à Meylan, est aujourd'hui une des étoiles du marché sur le Nasdaq.

- le 16 février dernier Marie-Claude Peyrache, directeur de la communication de France Télécom, a rendu visite au bureau du Colidre. Une partie des entretiens a roulé sur l’intérêt que les questions d’archives et de mémoire de l’entreprise peuvent avoir pour la Net-Compagnie de l’An 2000. Notre interlocutrice nous a dit que ces questions lui apparaissaient importantes et qu’elle examinerait avec intérêt les propositions que le COLIDRE pourrait être amené à lui faire. Elle est apparue sincèrement soucieuse que la mémoire de l’entreprise ne se perde pas. Elle propose que le COLIDRE noue des contacts avec les personnes de son service, notamment Bruno Janet, Marie-Dominique Leclère et Patrice Carré.

- l’avant-projet d’un éventuel Institut d’Histoire des Télécommunications et des techniques de l’information a conduit le groupe de travail initial (Michel Atten, Maurice Bernard, François du Castel, André Grelon et Marcel Roulet) à passer à la phase suivante : une large consultation avant de mettre en place un groupe de travail ayant pour mission de présenter, aux acteurs potentiellement intéressés, un projet précis. La réunion de lancement est prévue le 24 mars prochain.

- Maurice Bernard a eu la semaine dernière un entretien très intéressant avec Dominique Pestre, Directeur du Centre Alexandre Koyré : les points suivants se sont dégagés :

• le travail préparatoire que le COLIDRE a entrepris au profit de la sauvegarde des archives et du recueil des témoignages est intéressant et important,
• il approuve tout à fait que nous ayons le souci d’une approche des milieux universitaires large et œcuménique,
• le moyen privilégié de mener une recherche est la thèse d’un étudiant de bonne valeur, le diplôme de maîtrise ne pouvant servir qu’à dégrossir superficiellement un sujet,
• il approuve pleinement l'idée de lancer pour chaque thème identifié un appel d’offres en direction des diverses équipes d’historiens concernées ; et cela d’autant plus vite que les historiens ne peuvent pas réagir très rapidement, ayant besoin de temps pour évaluer leurs meilleurs étudiants, de la fin de la maîtrise jusqu’au DEA. Si un appel d’offre de cette nature mentionnait l’espoir d’un financement sur trois ans, même partiel, son intérêt en serait sensiblement accru.
• il donne les noms de plusieurs historiens qui pourraient être consultés dans les mois à venir.

- enfin Maurice Bernard fait état de plusieurs contacts intéressants avec Maurice Rémy, Christiane Schwartz, Gabriel Beauvallet, Georges Gallet et Pierre Fortin qui nous a rejoint ce soir.

- Roger Delorme apporte le témoignage de sa propre carrière, commencée comme CIEM au Maroc, poursuivie auprès de Denis Varloot et qui l’a amené à se poser des questions de fond sur la manière dont les gens travaillent ensemble, sur les facteurs importants pour une équipe, sur les rapports avec la hiérarchie, etc. Denis Varloot s’engage à démarrer avec Roger Delorme, ainsi qu’avec Michel Deslandes une réflexion sur ce thème.

- Guy Gerbier :

• rappelle qu’il a envoyé quelques articles purement techniques à la FNARH qui les a publiés. A ce sujet on rappelle que le congrès de la FNARH se tiendra cette année à Paris et que Claude Pérardel, malgré des soucis de santé, continue à s’en occuper activement.
• qu’il se souvient très bien qu’à une époque(1958) le CNET était en France le 3ème plus gros acheteur de transistors derrière IBM et Bull, en raison des besoins du département RME,
• qu’en 1958-1959 le même département a dû faire le choix du transistor de commutation : Dayonnet et lui ont préféré, pour des raisons de reproductibilité, le 2N136 de Thomson plutôt que l’OC 44 de Radiotechnique défendu par Dondoux. La suite a montré qu’entre ces deux transistors au silicium, le choix fait avait été le bon,
• vers les années 60 les transistors au germanium(TGNA et TGNB) utilisés dans les téléimprimeurs ont été remplacés par des transistors au silicium, des 2N43 puis des 2N526.

- Jacques Vincent-Carrefour rend compte de l’activité qu’il a mené avec François Tallegas :

• les premières interviews d’André Pinet, de Roger Légaré et de Christian Fayard ont été réalisées, sous une forme encore provisoire. On y découvre des éléments nouveaux d’un grand intérêt; mais c’est un gros travail et il ne faut pas espérer mener à bien plus de quelques interviews chaque année. Maurice Bernard suggère que les deux intéressés essayent de trouver deux ou trois autres bénévoles pour démultiplier le travail.
• concernant les aspects juridiques J.Vincent-Carrefour s’est procuré les textes des lois et décrets correspondants ; en fait, ils sont mal appliqués et sont d’ailleurs en partie inapplicables. Concernant les textes des entretiens on entre dans une logique juridique qui n’est plus celle propre aux archives, mais celle des créations de l’esprit, avec le problème de leur protection, des risques de diffamation, etc. En tous cas rien qui s’oppose au recueil de témoignages par le COLIDRE.

Jacques Vincent-Carrefour s’interroge sur le suivi des futurs thésards ; celui-ci suppose une bonne définition des rôles de chacun et une bonne liaison avec les historiens. Maurice Bernard conclut que le thème de l’histoire de la Commutation électronique en France est le plus avancé et que, compte tenu des délais indiqués par Dominique Pestre, il serait bon qu’une première esquisse des problématiques proposées soit dès maintenant élaborée en liaison étroite avec Michel Atten. A cet égard il souligne que sur chaque thème il convient de relever une bibliographie consistante même si dans un premier temps elle n’est pas exhaustive.

- Robert Veilex :

• rappelle que d’autres entreprises ont commencé à recueillir récits et témoignages,
• se souvient que sa décision fin 1977 de quitter le groupe Philips pour venir à France Télécom (DAII-B) avait été la conséquence du discours absolument nouveau que la DGT (notamment la DAII) avait adopté.
• estime, comme Maurice Bernard, que l’histoire de l’industrie des semi-conducteurs en France de 1950 à nos jours, est un sujet passionnant pour lequel il ne devrait pas être trop difficile de rédiger un appel d’offre. Maurice Bernard qui a aussi recueilli sur ce projet l’adhésion enthousiaste de Jean Pollard reprendra contact avec lui et avec Robert Veilex.

- Jean Schwob a commencé à trier et à classer les archives personnelles qu’il détient dans le domaine de la terminologie. Il envisage de faire un jour un dépôt aux archives du CNET.

- Pierre Fortin, à la suite d’une récente conversation téléphonique avec Maurice Bernard, s’est joint à notre groupe. Sauvegarder la mémoire de l’entreprise lui parait important et il peut contribuer aux travaux sur certains thèmes. Il cite les Faisceaux hertziens en liaison avec Marcel Thué, Jacques Verrée, etc. A ce sujet il s’interroge sur les archives de la DTRN : où sont-elles, sont-elles aisément consultables ?

- Claude Paris a de nombreux souvenirs de sa carrière personnelle, commencée au Département PDT (pièces détachées et tubes) du CNET et poursuivie dans divers services d’exploitation,

- Guy Gerbeaux travaille sur le rotary dans le réseau français du début des années 50 aux années 80.

- Gabriel Beauvallet a commencé à trier quelques archives qu’il souhaite déposer à France Télécom. Il est convenu qu’il les amènera à Bagneux.

- Michel Deslandes en s’appuyant sur l’expérience d’une carrière très variée (audit, formation professionnelle, affaires sociales, etc.) témoigne lui aussi de l’importance, à ses yeux, des problèmes humains.

- Denis Varloot apporte quelques précisions sur les musées Télécom, notamment celui de Pleumeur Bodou où le radôme est en instance de classement comme monument historique. Il confirme sa promesse de regarder de plus près les questions relatives aux relations humaines dans l’ancienne DGT et dans France Télécom.

- Etienne-Pierre Lhospital rappelle le rôle que peuvent jouer des musées d’association comme celui qu’il anime à Bordeaux où il continue à recevoir des appareils de mesure et où se développe une activité d’histoire régionale. Ce rôle peut être reconnu par France Télécom : Marie-Claude Peyrache, l’autre jour, devant le bureau du COLIDRE, avait mentionné le label que France Télécom peut attribuer sous certaines conditions, notamment que le musée soit ouvert au grand public, aux écoles, etc.

- Marcel Thué confirme son intérêt pour le sujet des faisceaux hertziens en liaison avec Pierre Fortin et d’autres acteurs.

- Maurice Bernard fait état d’une conversation téléphonique qu’il a eue récemment avec Jean-Pierre Houssin : ce dernier estime qu’il est nécessaire ne pas travailler seul ; sur le sujet des communications par satellite il espère que Ramat pourra se joindre à lui prochainement.

Le tour de table a permis, chemin faisant, de faire le point sur certains d’entre eux. Rappelons pour mémoire les principaux :

• la révolution de la commutation électronique,
• développement et régression des faisceaux hertziens en France,
• les télécommunications spatiales,
• le développement industriel des semi-conducteurs en France,
• les facteurs humains aux PTTet à la DGT,

Maurice Bernard remercie les participants, les encourage à avancer dans leurs démarches, à communiquer encore davantage et leur donne rendez-vous le 15 juin prochain, jour de l'assemblée générale, au début de l'après-midi.