mercredi 8 septembre 1999
L'avenir de l'emploi dans le secteur des Télécommunications en France
L'Internationale des Communications, associée au Comité Paritaire européen des Télécommunications et à la Direction Générale « Emploi et Affaires sociales » de la Commission Européenne, ont été à l'initiative de la tenue de tables rondes sur l'emploi dans le secteur des Télécommunications. Vous trouverez ci-après, résumée, l'intervention faite par un expert sur la situation française en novembre 1998.
Christian DUBONNET
Les nouvelles technologies de l'information suscitent un nouveau paradigme de croissance ; cela crée de nouveaux marchés, cela suscite de nouvelles organisations, cela engendre un nouveau rôle des pouvoirs publics.
La concurrence génère de nouveaux gains de productivité : baisse des prix donc développement du volume des affaires, plus grande efficacité des services, le monopole ne fonctionne que rarement à l'optimum économique.
La déréglementation a entraîné des licenciements importants (1/3 des emplois à British Telecom, à Telefonica, 1/5 des emplois à Deutsche Telekom, ...) alors que France Télécom flirte avec l'exception, car au départ la situation de l'emploi était plus favorable.
Impact de la société de l'information :
- elle génère de nouveaux produits, y compris pour le grand public,
- elle bouleverse les procédés de production : production en réseaux, nouvelle division du travail, révolution dans l'organisation de la logistique, etc.
- elle suscite de nouveaux modes d'organisation sociale, par exemple le commerce électronique, et de la distribution inverse la relation commerciale,
- elle nécessite de nouvelles qualifications, notamment du personnel commercial tourné vers la gestion et le suivi du client.
Impact des évolutions technologiques sur les télécommunications :
- convergence entre télécommunications et câbles, informatique et télécommunications, le contenu et le réseau,
- à souligner deux convergences à venir :
- télécommunications et internet : le trafic data sera à terme plus important que le trafic voix (dans une dizaine d'années dix fois supérieur au trafic voix)
- fixe et mobile : le trafic mobile sera à terme plus important que le trafic fixe.
- de nouvelles alternatives au réseau téléphonique : le réseau électrique, le téléphone sous IP, avec une offre complète de services téléphoniques larges bandes sur câble, le système radioélectrique.
Aspect réglementaire en France :
- l'opérateur historique résiste fort bien à la concurrence, Cégétel peine toujours à tenir ses objectifs, Bouygues reste à la traîne, ...
- le cadre réglementaire ne semble pas assez favorable à la concurrence. Des évolutions sont-elles probables pour construire un nouveau « round » de la déréglementation ?
- faut-il donner à l'autorité de réglementation tous les outils de la politique tarifaire, interdire à l'opérateur dominant de posséder un autre réseau, développer une régulation asymétrique pour favoriser l'émergence de concurrents, ..... ?
Conclusions :
- pas trop d'inquiétude, car c'est un secteur en fort développement,
- on va connaître encore une baisse des prix,
- l'opérateur historique a vocation à rétrécir, sauf à améliorer son développement ailleurs sur le marché international.
Created: 08/09/99 Updated: 08/09/99