Allocution de Monsieur Joël Monnier, Corporate Vice President, Directeur de la R&D Centrale STMicroelectronics
La trajectoire de Jean-Pierre Noblanc, des bancs d’expérimentation du laboratoire d’Issy-les- Moulineaux à la présidence du Conseil de Surveillance de STMicroelectronics, est en tout point remarquable. Mais elle pourrait faire penser que le jeune chercheur avait abandonné l’aventure scientifique pour l’aventure industrielle. Mon propos sera de vous démontrer, au contraire, que Jean-Pierre a, parmi les premiers, compris l’évolu- tion de la recherche scientifique dans le domaine des semi-conducteurs, et qu’il a su l’accompagner. C’est son attachement passionné, tout au long de sa carrière, à la recherche, qui l’a amené à mettre des chercheurs au sein de l’usine. Pourquoi et comment, telles sont les questions auxquelles je m’efforcerai de répondre dans cet exposé.
Issy-les-Moulineaux
La trajectoire professionnelle de Jean-
Pierre commence dans cette ville même d’Issy-les-
Moulineaux. Je m’imagine bien Jean-Pierre, dans
les années 60, dans son laboratoire, « bricolant »
les équipements qui lui permettaient d’explorer les
caractéristiques optiques de ces drôles de matériaux
qu’étaient alors les semi-conducteurs. De
petites équipes riches en talents, et disposant
d’équipements et de budgets somme toute limités,
parvenaient à l’époque à faire jeu égal avec les
laboratoires de référence qu’étaient les Bell Labs.
Quelle différence avec les milliers de personnes et
les milliards de dollars d’investissement nécessaires
aujourd’hui pour continuer à faire la course en
tête !
Mais ne brûlons pas les étapes. Cette évolution
s’est faite par paliers, et l’immense mérite de
Jean-Pierre Noblanc a été d’accompagner, mieux,
de susciter le passage de la recherche française
de palier en palier.
Les années 70 à 90
Maurice Bernard a retracé ce matin l’aven-
ture scientifique des laboratoires de Bagneux, et
les succès obtenus. Déjà la recherche dans ce
domaine ne pouvait plus être le fait d’un seul individu,
fût-il génial, ou d’une seule discipline. D’abord
à la tête du groupe OPA (OPtique Appliquée), puis
en tant que patron de l’ensemble des laboratoires
de Bagneux, Jean-Pierre sut lancer le CNET dans
la course technologique, et rassembler les équipes
pluri-disciplinaires nécessaires au succès.
Le Centre Norbert Ségard
En 1989, l’aventure prend une nouvelle
dimension : Jean-Pierre Noblanc est nommé à la
tête du Centre Norbert Ségard, à Meylan. On ne
parle pas encore d’industrie, mais l’outil de recherche
est déjà de taille imposante : 1200 m2 de salle
blanche, 50 équipements, 300 personnes, couvrant
l’ensemble des disciplines nécessaires au développement
d’une filière complète de fabrication de circuits
intégrés. Il faut ici rendre hommage à Michel
Camus, le prédécesseur de Jean-Pierre Noblanc à
Meylan, qui a su mettre en œuvre la décision d’im-
plantation du CNET sur ce site de la région grenobloise.
Et l’industrie pointe son nez : la venue de
Jean-Pierre Noblanc à Grenoble sera le catalyseur
du rapprochement de l’ensemble des acteurs de la
microélectronique présents dans le bassin grenoblois
: CNET, LETI, et STMicroelectronics (qui s’appelait encore, à l’époque, SGS-Thomson
Microelectronics).
SGS-THOMSON qui venait de naître, en
1987, de la fusion de SGS et de la branche composants
de THOMSON, et à qui, il faut bien le reconnaître,
peu de gens prédisaient un avenir. Peu de
gens, mais Jean-Pierre fut de ceux-là.
Grenoble 92
C’est en effet en 1989 que le CNET signe
avec SGS-THOMSON l’accord « Grenoble 92 »,
qui se concrétisera par la construction de Crolles1.
Cet accord symbolise la réalisation par les deux
mondes, recherche et industrie, de la nécessité
pour continuer la course technologique de mettre
les chercheurs au sein de l’usine. Ce projet sera
une étape fondamentale pour faire la jonction entre
trois facteurs : l’aspect recherche physico-chimique
(sur silicium), le développement des solutions de
design, et l’aspect production.
Mais, comme on le voit sur l’illustration,
Grenoble 92 a commencé par des terrassements,
du béton, des pieux à 30m de profondeur. C’est l’un
des paradoxes de notre industrie : plus on continue
la course vers l’infiniment petit, plus les infrastructures
nécessaires pour soutenir cet effort de
recherche, à commencer par les bâtiments, deviennent
gigantesques. C’est ainsi qu’à ce jour, l’inves-
tissement cumulé du projet « Grenoble 92 »
(rebaptisé depuis « Crolles1 ») s’élève à 1,7 milliards
de dollars.
Avant même que les bâtiments de Crolles
ne soient opérationnels, les accords Grenoble 92
et GRESSI, GIE entre le CNET et le CEA, prennent
une forme tangible : Jean-Pierre lance en effet l’action d’anticipation sur HCMOS5, filière de 0.5mm,
avec comme responsables notamment Michel
Brillouët côté CNET, sous la direction de Daniel
Bois, plus particulièrement centré sur la partie
Front-End du process, et Joël Hartmann côté LETI,
pour la partie Back-End (Figure 4).
Pour l’anecdote, Michel est maintenant au CEA-
LETI. Quant à Joël, il est à STMicroelectronics,
patron des Opérations de Crolles2. Le monde de la
microélectronique est décidément bien petit !
Une fois les bâtiments de Crolles livrés, c’est encore
Jean-Pierre Noblanc, solidement épaulé par
Daniel Bois, qui sera un moteur essentiel du détachement
des équipes du CNET qui ont, avec leurs
collègues de ST et, déjà, Philips, lancé définitivement
Crolles1.
Quelles sont donc les raisons qui ont poussé
industriels et chercheurs à vouloir ainsi vivre en
symbiose dans le même lieu ?
Il y a tout d’abord des considérations tout à
fait pragmatiques : Il est impossible de payer au
titre de la recherche seule les investissements
nécessaires pour effectuer cette recherche, on doit
donc être capable de les utiliser ensuite dans les
phases plus industrielles. Ceci est vrai à la fois en
matière d’équipements et en matière d’infrastructu-
re de support.
Mais au-delà de cet aspect pragmatique,
on découvre très vite un effet bénéfique mutuel
d’apprentissage entre R&D et manufacturing.
Enfin développer une technologie sur les
équipements qui serviront à la montée en volume
permet la diminution du fameux « time-to-market » :
- en s’affranchissant des problèmes inhérents à
tout transfert de technologie entre lignes de fabrication
différentes,
- et en bénéficiant au niveau de la R&D des temps
de cycle d’une ligne de production, ce qui permet
de parcourir plus vite la courbe d’apprentissage .
Le diagramme de la figure 6 illustre la
nécessité de partage des coûts entre R&D et production.
Comme vous le savez, notre industrie est
tournée vers la poursuite de la fameuse « roadmap » qui
décrit la succession des générations
technologiques (0,18mm, puis 0,13mm, puis 90nm,
puis 65nm, etc), et qui sert en fait de catalyseur
volontariste pour tout un ensemble de disciplines. A
leur tour ces disciplines ont leur propre roadmaps
qui reflètent celle des dimensions critiques du
semiconducteur. C’est ainsi que pour la lithographie,
on retrouve une roadmap en termes de longueurs
d’onde utilisées. Pour simplifier, une longueur
d’onde de 248nm permettra de dessiner des
dimensions critiques jusqu’à 90nm, il faudra passer
à une longueur d’onde de 193nm pour fabriquer de
la technologie 65nm.
Dans le schéma de la figure 6, les longueurs
d’onde utilisées en photolithographie sont
représentées en ordonnées, et en abscisse, vous
avez les années et l’évolution des coûts des équipements
unitaires. Pour l’anecdote, lorsque j’ai
commencé ma carrière à Texas Instruments, le 1er
équipement que j’ai acheté était une machine de
lithographie, qui coutait 12000 dollars. Aujourd’hui
un scanner de dernière génération vaut plus de 20
M€ ! Et compte-tenu de l’évolution des technologies,
la fenêtre d’utilité de cet équipement pour
effectuer de la recherche de pointe ne dépasse pas
le temps de succession des générations technologiques,
c'est-à-dire deux ans. Impossible dans ces
conditions d’aligner, au sein du seul laboratoire, la
durée d’amortissement économique de l’équipement sur la durée « d’utilité scientifique ». Si on n’a
pas d’utilisation possible de l’équipement en production
par la suite, les coûts de R&D explosent !
Réciproquement, le fait de pouvoir amortir
partiellement le coût de l’équipement sur la R&D
permet d’obtenir des coûts de manufacturing avancé
très compétitifs.
Ce qui est vrai pour les équipements l’est
également pour les infrastructures de support. On
a représenté dans la figure 7 l’évolution des spécifications
de qualité des fluides entre Crolles1 et
Crolles2 : pour explorer les limites de la physique,
les exigences de pureté des gaz, de stabilité des
procédés sont telles que là encore seules des installations
industrielles, traitant des volumes énormes,
peuvent y répondre.
La figure 8 montre la continuité dans le
déroulement de la roadmap : à chaque génération
technologique, environ 30% des étapes font réellement
appels à de nouveaux matériaux, de nouveaux
phénomènes physiques. Les 70% restant
sont une évolution. Bénéficier pour ces étapes «
standards » de la « machinerie industrielle » permet
au chercheur de se concentrer sur ce qui est
véritablement innovant, différentiateur dans la
technologie qu’il développe.
Il y a également un effet bénéfique de
retour d’expérience du passage en volume : On ne
peut réussir le 90nm que si on maîtrise parfaitement
le 0,13µm. Et cette maîtrise s’acquiert en
poussant aux limites la répétabilité, la fiabilité du
procédé, ce qui ne peut se faire qu’avec des volumes
industriels.
En parallèle, les progrès effectués sur les
technologies les plus avancées ont des retombées
positives sur la maîtrise des étapes faites sur les
mêmes équipements pour les technologies plus
matures, et donc se traduisent par une meilleure
qualité des produits
Cet effet d’apprentissage mutuel se retrouve
en terme de temps de développement et de
mise sur le marché des nouvelles technologies :
- les plans d’expérience du chercheur bénéficient
des temps de cycle de la production industrielle, ce
qui permet de valider les hypothèses et de grimper
le long de la courbe d’apprentissage en un temps
plus court
- Les coûts et les temps de transfert de la technologie
depuis la R&D vers le manufacturing avancé
sont réduits à leur strict minimum, car on effectue
le développement des nouvelles technologies sur
les équipements qui seront plus tard utilisés pour la
production en volume sur ces technologies
Grouper R&D et production est donc une
conséquence logique pour être plus efficace :
-vis-à-vis de la R&D
-vis-à-vis de la production
C’est aujourd’hui un concept qui se répand, mais
reconnaissons qu’en 1992, il était révolutionnaire !
Une dernière photo de Crolles1. Celle-ci a été prise
sur la passerelle qui entoure le bâtiment. Nous
venions d’en faire le tour, et j’avais été frappé par la
lividité du visage de Jean-Pierre. Comme je m’en
inquiétais, il m’expliqua qu’il était impressionné par
l’ampleur des investissements nécessaires.
Dérouler le raisonnement intellectuel qui l’avait
poussé à amener les chercheurs à l’usine était une
chose, mais toucher du doigt le caractère colossal
de l’entreprise en était une autre, me suis-je dit.
Mais, de retour au pied du bâtiment, notre
ami se tourna vers moi et me livra la vraie raison de
sa pâleur : « Joël, il faut que je t’avoue quelque
chose : je souffre du vertige ».
Lors des exposés de ce matin, nous avons vu que
l’optoélectronique était issue des laboratoires. Je
dirai à l’inverse, pour exagérer le propos, que la
microélectronique est venue du terrain, des ingénieurs.
Et ce qui se passe aujourd’hui est la rencontre
de ces deux mondes, du laboratoire et du
terrain, pour faire de la microélectronique le lieu de
convergence de multiples disciplines, ce qui accroît
encore la complexité de cette industrie.
Cet accroissement de complexité de la recherche,
depuis le petit labo de jusqu’à l’usine de Crolles1,
ne s’est pas arrêté à la fin du XXème siècle, bien
au contraire ! Avec le 300mm, on entre dans une
nouvelle ère (Figure 11).
Deux phénomènes nouveaux accompagnent
ce changement de dimension. Tout d’abord,
les coûts de développement d’une nouvelle technologie
augmentent de 30% à chaque génération.
Avec l’entrée dans l’ère du 300mm, aucun industriel,
à l’exception, jusqu’à présent, d’Intel, ne peut
assumer seul l’effort de R&D nécessaire pour rester
compétitif (Figure 12).
D’autre part, à cette croissance des investissements,
accompagnant la course vers des
dimensions toujours plus réduites, la fameuse Loi
de Moore, vient de plus se greffer une 2ème
dimension de la complexité : la diversification
(Figure 13).
Crolles2
C’est donc dans cet environnement de
complexité croissante qu’à l’aube du XXIème siècle
s’est posé le défi du 300mm pour
STMicroelectronics, et la mise en place du projet
Crolles2.
Quels sont les enjeux d’un tel projet ? Ils
sont de 3 types.
Tout d'abord, des enjeux stratégiques :
- Pour éviter le décrochement définitif de l’Europe
et de ses industriels, il y a nécessité impérieuse de
développer et de maintenir sur le long terme une
force technologique compétitive en Europe dans le
domaine des micro et nanotechnologies
-Nécessité de s'organiser dans l'espace européen pour mieux combiner les efforts de Recherche
entre secteur public et secteur privé, pour montrer
notre excellence face à la compétition mondiale
- Installer un outil industriel de pointe en Europe, à
proximité des équipes de Recherche, pour favoriser
l'introduction rapide des nouveaux procédés
sur le marché.
La réponse à ces enjeux stratégiques s'est
traduite par l'alliance de 2 poids lourds européens
(Philips Semiconducteurs et STMicroelectronics)
avec l'américain Motorola, à Crolles pour bénéficier
de l'environnement exceptionnel de la région de
Grenoble : qualité des ressources humaines présentant
des compétences très pointues en microélectronique,
avec la présence d'acteurs majeurs
tels que le CEA-LETI, de nombreuses PME spécialistes
du domaine, en matière d'équipements par
exemple, ainsi qu'un environnement universitaire et
de Recherche de très haut niveau.
Monsieur Nicolas Sarkozy, visitant
Crolles2, a d’ailleurs reconnu implicitement la justesse
de cette réponse stratégique, en disant qu’il
ne fallait pas un seul exemple de ce type en
France, mais trois ou quatre, et en souhaitant l’ap-
parition de projets similaires dans des domaines
plus traditionnels.
Le 2ème type d'enjeux, ce sont des enjeux techniques
et technologiques (Figure 14) :
- Savoir répondre à l'accélération du rythme de
renouvellement des générations de semi-conducteurs (cf. feuille de route mondiale de l'ITRS)
- Savoir répondre aux besoins de miniaturisation
des produits par un programme ambitieux de
Recherche et Développement
- Savoir combiner développement de produits et
développement de procédés, en associant une
ligne pilote de fabrication aux laboratoires de
Recherche et Développement.
Enfin, le 3ème type d'enjeux, ce sont des
enjeux économiques et financiers
:
- La réussite du programme 2002-2007 de Crolles
2 passe par un investissement global de près de
3,5 Milliards d'euros, incluant les programmes de
Recherche et Développement et les programmes
d’investissement en matériel de laboratoire et équipements
de fabrication
- Cette réussite passe aussi par le recrutement de
600 chercheurs, docteurs et ingénieurs de R&D,
sur le site de Crolles2 …
- Ainsi que 600 ingénieurs, techniciens et opérateurs
de production pour servir la ligne pilote. Soit
1200 au total.
Là encore, Jean-Pierre Noblanc a su comprendre
les enjeux, et a su y répondre. En tant que
Président du Conseil de Surveillance de ST, il a été
un soutien actif et précieux pour l’aventure de
Crolles2 comme, 10 ans auparavant, il l’avait été
pour l’aventure de Crolles1. Et cette photo, c’est
l’aboutissement de cet engagement, et finalement de l’engagement de toute une vie, avec et au côté
de l’Etat, de France Télécom, du CEA, qui ont cru
à l’avenir de la microélectronique en France, au
moment où beaucoup doutaient.
Ce que Jean-Pierre laisse derrière lui, c’est
d’abord un immense rayonnement scientifique et
technologique. La figure 17 est un peu Crollo-
Crolloise, mais on peut bien de temps en temps se
faire un peu plaisir. Et le résultat est là : des américains,
mieux encore, des Texans, ont choisi
Grenoble pour venir faire leur R&D. Sans Jean-
Pierre, cela ne ce serait sans doute pas produit.
Dans un environnement mondial de compétition
effrénée, quand les zones concurrentes, notamment
Asie et Amérique, apportent un soutien accru
à leur industrie microélectronique, en particulier
dans le domaine du semiconducteur, le « pôle de
compétitivité » grenoblois est l’un des 4 ou 5 centres
majeurs de développement de la microélectronique
(Figure 18).
Ce que Jean-Pierre laisse derrière lui, c’est aussi
une formidable réussite économique, avec une
croissance exemplaire de l’emploi dans le bassin
grenoblois (Figure 19).
Encore ne s’agit-il que des emplois directs. Une
étude économique récente a montré que le ratio
emploi indirect sur emplois directs était de l’ordre
de 3 à 4 pour 1.
A partir des emplois de Crolles, près de 5000 personnes
avec les sous-traitants, avec le site de
Grenoble où ST emploie 2000 personnes, avec cet
effet multiplicateur, cela signifie qu’au total la
microélectronique grenobloise fait vivre de 20000 à
30000 personnes.
Ce que Jean-Pierre laisse derrière lui, c’est enfin
une réussite technologique, comme en témoigne la
figure 20 comparaison entre deux circuits sortant
du « creuset grenoblois », à moins de 20 ans
d’intervalle.
Mais, au-delà de ces aspects stratégiques,
économiques, technologiques, ce sur quoi je
voudrais insister, c’est que cette formidable aventure
de la microélectronique française, très
dynamique, très compétitive, et donc par nature
instable, a été basée d’abord sur l’enthousiasme d’hommes.
Et je voudrais ici saluer la constance de la Direction
de France Telecom à tous les niveaux, la constance
du support de l’Etat, et bien sûr la foi du management de ST, représenté ici par Pasquale Pistorio.
Vous l’avez vu, à travers son évolution professionnelle,
Jean-Pierre Noblanc n’a pas changé de
métier. Certes, la complexité de l’environnement l’a
fait passer du GigaHertz des transistors de ses
débuts, aux Giga dollars de Crolles2. Mais il est
resté toute sa vie un chercheur dans l’âme, en
France puis, avec MEDEA+, en Europe. C’est donc
tout naturellement que Pasquale Pistorio et moi-
même, lorsque nous cherchions comment perpétuer sa mémoire, et comment ancrer son action dans
le temps, avons choisi de mettre en place un soutien
aux jeunes doctorants.
C’est donc avec plaisir, mais également une émotion
certaine, que je souhaite vous annoncer aujourd’hui, à l’occasion de cette Journée d’Etudes, la création par
STMicroelectronics de deux bourses de thèse, dites bourses « Jean-Pierre Noblanc ». Les détails pratiques sont en
cours de finalisation, mais je peux d’ores et déjà vous dire que ces bourses permettront de
financer chaque année deux nouveaux étudiants, sur une durée de 3 ans, dans la préparation de thèses de
Doctorat dans le domaine des semi-conducteurs. Et les jeunes chercheurs ainsi distingués auront à coeur,
j’en suis sûr, d’être dignes de cet honneur.
Je vous remercie de votre attention.
Annexes
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Figure 6 retour
Figure 7 retour
Figure 8 retour
Figure 11 retour
Figure 12 retour
Figure 13 retour
Figure 14 retour
Figure 17 retour
Figure 18 retour
Figure 19 retour
Figure 20 retour