Les applications des mobiles de troisième génération
(Points essentiels)


Objet : Réunion-débat organisée par l'IREST (1)


Sommaire

Intervenants

Position de Lucent Technologies

Position de Bouygues Telecom

Position d'OrangeFrance

Présentation du produit BLACKBERRY

L'approche "marketing"

Table ronde et synthèse

Intervenants :

1) Position de Lucent Technologies (Laurent LAFARGE)

Les équipementiers dressent un constat:

- disponibilité insuffisante des terminaux,
- pas de grand marché de masse en vue pour l'UMTS,
- pas de développement massif des réseaux 3 G.

On voit se développer un marché en 2,5 G (GPRS) pour les entreprises et l'on voit apparaître des besoins liés au nomadisme (processus logistiques, prises de commandes, etc.).

Le prix élevé des licences attribuées pour 15 ans a "plombé" les opérateurs et par ricochet, les équipementiers.

On ne croît plus au développement massif de l'UMTS mais l'on voit se construire progressivement un marché de troisième génération.

Lucent teste actuellement des cartes "multi protocoles" avec des fabricants de micro-ordinateurs.

2) Position de Bouygues Telecom (Yves GOBLET)

La stratégie de certains gouvernements a causé un énorme préjudice aux opérateurs qui doivent consacrer 6 ou 7 milliards d'euros à la licence et 5 ou 6 milliards d'euros au déploiement.

Bouygues a effectué de nombreux voyages au Japon pour comprendre l'enjeu des mobiles 3G et sa conclusion devient beaucoup plus positive.

Il y a une concomitance entre la nécessité de renouveler le matériel de première génération et la mise en place des nouvelles technologies.

Outre la lenteur des transferts de données, l'échec du WAP était prévisible pour plusieurs raisons :

Au Japon, 60% de la population s'est déjà convertie à l'Internet mobile et la qualité de service repose sur une limitation du nombre d'applicatifs et de protocoles. Le terminal s'est transformé en télécommande mobile et son usage est confortable.

On constate une évolution rapide de la compression numérique, des puces, des écrans en couleurs, des batteries, etc. On va donc assister à une évolution des standards (GPRS, 3G circuit, 3G paquet ...) dans les trois ou quatre ans.

3) Position d'OrangeFrance (Didier QUILLOT)

L'UMTS sera un facteur d'accélération du spectre et du multimédia. Malgré l'échec du WAP, le multimédia représente déjà 10% du CA des mobiles et nous visons l'objectif de 25% en 2005.

OrangeFrance prévoit l'ouverture des services 3G à fin 2004. Ce n'est pas le déploiement des réseaux mais la disponibilité des terminaux et les tests d'interopérabilité qui posent problème.

Les collectivités locales cultivent le paradoxe en freinant les déploiements (lobby vert) tout en réclamant le haut débit mobile.

Les applications des entreprises reposent sur la messagerie et sur les informations issues des serveurs de l'entreprise. Les applications "grand public" ajouteront la dimension émotionnelle car les usages "vidéo", en particulier la visiophonie, se développeront avec les mobiles.

OrangeFrance souhaite la bienvenue au protocole "I Mode", que Bouygues va importer du Japon, car la multiplication des acteurs dynamise le marché.

Dans un budget familial limité pour les télécoms, il y aura un arbitrage en faveur de telle ou telle application, mais le grand public acceptera un surcoût de 10 €/mois pour transmettre autre chose que la voix.

Pour OrangeFrance, 50% des sites seront communs au GSM et à l'UMTS. Il faudra donc doubler le parc de BTS mais les cœurs de réseaux et les plateformes de service prendront appui sur l'existant.

4) Présentation du produit BLACKBERRY (Alain LEVINSPUHL)

Le produit présenté est un terminal mobile multifonctions pour des utilisateurs itinérants. Il est couplé en temps réel avec l'ordinateur de bureau et offre les fonctionnalités suivantes:

- Mobile sans fil de type GPRS,
- Agenda électronique,
- Logiciel compatible avec l'ordinateur de bureau,
- Logiciel compatible avec le serveur d'entreprise.

Le transport des données est sécurisé par un cryptage et toutes les informations (émission et réception) arrivent en temps réel au bureau et sur le terminal.

Dans un environnement d'entreprise, on observe que 93% des utilisateurs de ce terminal transforment leur temps libre (transport, salle d'attente ...) en temps de travail, ce qui représente près d'une heure par jour en moyenne.

5) L'approche "marketing" (Gérôme BON)

La démarche "marketing" devrait être fondée sur le marché sans être poussée par la technologie. Il ne faut pas se complaire dans la technique sans voir la réalité des besoins.

Le marketing de propositions doit s'articuler autour des besoins fondamentaux. Il faut donc rester simple et proposer deux ou trois fonctions répondant à de réels besoins, même si le produit peut tout faire.

Sur tous les marchés, il y a des invariants comportementaux tels que le gain de temps et l'ergonomie. Il faut donc expliquer à quoi ça sert et insister sur la convivialité du produit.

6) Table ronde et synthèse

Tous les discours traduisent une continuité prudente mais en 1995, personne était capable de prévoir l'explosion du téléphone mobile.

On va repartir sur un cycle d'équipement car les investissements sont nécessaires pour accueillir le trafic des clients. La question posée, ce n'est pas le coût mais c'est la vitesse du déploiement.

Les opérateurs demandent une pose aux équipementiers pour laisser à la technologie le temps de "vivre". Avec l'UMTS, on a assez de spectres pour couvrir les besoins de la voix et des données sur plusieurs années.

pAvec la signature électronique, le mobile va devenir un merveilleux outil de paiement sécurisé mais il faudra travailler avec les GIE de cartes bancaires.

Chaque opérateur cherche ses fournisseurs d'applications, ce qui stimule la concurrence, mais il faudra assurer l'interopérabilité pour développer le marché.

L'ouverture des réseaux permet d'associer les fournisseurs de services, mais dans la chaîne de la valeur, il convient de laisser une part suffisante à ceux qui investissent dans les réseaux.

La grande force des mobiles, c'est la mondialisation des échanges, à condition d'assurer l'harmonisation tarifaire et l'interconnexion des réseaux pour la voix et les données.

René REVOL (28/10/02)

(1) Institut de Recherches Economiques et Sociales sur les Télécommunications


Copyright(c) . Created: 30/10/02 Updated: 30/10/02