Cette grande demeure est traditionnellement la maison des administrateurs de Baccarat ; aujourd'hui, elle accueille des visiteurs prestigieux et abrite le musée. De jour comme de nuit, on entend le souffle ininterrompu des fours de la halle située en face d'elle. Avec ses maisons de verriers situées de chaque côté, le site apparaît aujourd'hui, tel qu'il existait au début du XIXème siècle, à quelques changements près.
Avant d'être synonyme de la fameuse cristallerie,Baccarat est d'abord, au XVIIIème siècle, un village peuplé de bûcherons qui coupent le bois nécessaire aux Salines de Rosières. Lorsque ces dernières ferment en 1760, le propriétaire des lieux, l'Evêque de Metz, Monseigneur Louis de Montmorency Laval, décide, en accord avec le Roi Louis XV, de créer une verrerie afin d'employer la population.
La verrerie ouvre en 1764, elle produit du verre de table, c'est-à-dire des glaces et sans doute de la gobeleterie. Mais la Révolution, suivie des nombreuses guerres de l'Empire ont raison d'elle. Un industriel, Aimé-Gabriel d'Artigues, producteur de cristal en Belgique, décide de la racheter et de la transformer en cristallerie.
Le premier four à cristal fonctionne dès le 15 novembre 1816. Pour des problèmes de santé d'Artigues doit cesser de s'occuper de Baccarat, qu'il revend à trois associés : Messieurs Godard-Desmaret, Lescuyer et Lolot. La vente a lieu le 7 janvier 1823, et c'est le début de la grande histoire de Baccarat.
Le XIXème siècle est marqué par de grandes inventions techniques dont les incidences sont remarquables dans la création. La pompe Robinet, due à un verrier de Baccarat, permet de souffler des pièces de grandes dimensions en remplaçant le souffle de l'homme par de l'air pistonné; la mise au point de la moulure mécanique permet de proposer des gammes d'articles à des prix abordables, ainsi que le pressage automatique utilisé au début des années 1830 qui autorise la fabrication d'articles rappelant la taille manuelle.
A partir de 1839, Baccarat fabrique des pièces colorées, dont les procédés, en France, étaient plus ou moins tombés dans l'oubli.
La venue en 1841 à Baccarat d'un ingénieur hors du commun, François Eugène de Fontenay, sous-directeur, puis directeur de l'usine, apporte de grands changements. Il met au point la fabrication des fameuses pâtes de riz et des verres agates, désignés aujourd'hui "opalines". C'est également à lui que l'on doit, à partir de 1846, les millefioris.
La première exposition universelle de Paris, en 1855, est l'occasion pour Baccarat d'acquérir, au niveau international, sa réputation de perfection qui jamais ne se démentira. Au côté des pièces prestigieuses qui lui valent à chaque grande manifestation la plus haute distinction sous forme de médailles d'or, Baccarat s'emploie à créer des services de verre si exceptionnels que rois, chefs d'état, ambassades se fournissent exclusivement auprès de la cristallerie.
Le XXème siècle sera marqué par la collaboration de Baccarat avec les plus grands parfumeurs
Coty, Guerlain... et grands couturiers : Schiaparelli, Dior... L'influence du grand décorateur Georges Chevalier va marquer les productions de Baccarat des années 25 à la fin des années 30, en leur donnant ce caractère de modernité typique à l'Art Déco. Par la suite, d'autres collaborations ponctuelles avec artistes et designers contribueront à inscrire Baccarat dans un mouvement contemporain tout en respectant son caractère intemporel fait d'un grand savoir-faire mêlé à la perfection.
MUSÉE - 20, rue des Cristalleries - BP 31 - 54120 BACCARAT - Tél. 03 83 76 61 37 - Fax 03 83 76 61 43
BOUTIQUE - 2, rue des Cristalleries - 54120 BACCARAT - Tél. 03 83 76 60 01 - Fax 03 83 76 60 09
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