Comité d'information et de liaison des cadres dirigeants retraités de France Télécom |
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Paris, le 15 mars 2003
MAINTENANCE D'UN
CENTRAL TELEPHONIQUE
EQUIPE AU MOINS D’UN AUTOCOMMUTATEUR TYPE ROTARY 7A
A
PARIS OU SA PROCHE BANLIEUE
Par
Gilbert GERBEAUX en
collaboration avec Henri LOUVET
Edition
du 10 décembre 2001
INTRODUCTION
Un central
téléphonique comporte un ou plusieurs systèmes de commutation manuelle ou
automatique; pour son exploitation il utilise des équipements indispensables et
communs à toutes les installations téléphoniques : répartiteur général des
lignes d’abonnés, répartiteur secondaire des jonctions, sources d’énergie,
etc..
.
Le premier
central automatique de PARIS ou de sa PROCHE BANLIEUE, construit par la société « LE MATERIEL TELEPHONIQUE », de
type ROTARY 7A, fût ouvert au trafic,
le 22 septembre 1928, à 22 heures par Monsieur CHERON, Ministre du COMMERCE et
de L’INDUSTRIE, des POSTES et des TELEGRAPHES assisté de Monsieur MILON,
Directeur de l’exploitation téléphonique. Ce premier centre nommé « PARIS
CARNOT » avait une capacité de 6000 lignes et comprenait également des tables
d’opératrices destinées à assurer le trafic avec les autres centres manuels de
PARIS et de sa banlieue immédiate.
Sous l’autorité
de Monsieur Albert DELBOUYS, Directeur
des Télécommunications d’ILE DE FRANCE de 1982 à 1987, le dernier
autocommutateur de type ROTARY 7A installé à « PARIS ALESIA » a été arrêté le
26 juin 1984 à 8 heures du matin, après 51 ans de service.
Le système ROTARY
a toujours été considéré très vulnérable car très mécanique. Pourtant le
système a vécu à PARIS et sa PROCHE BANLIEUE pendant près de 56 ans. Pour
information les autocommutateurs ROTARY
ont été remplacés par des
autocommutateurs de type CROSSBAR PENTACONTA et CP 400 GRANDE CAPACITE,
puis par des autocommutateurs
électroniques METACONTA 11 F et enfin
par des autocommutateurs électroniques MT25.
Les appareils et
le fonctionnement du système ROTARY 7-A sont parfaitement décrits dans les
manuels des « cours professionnels des postes, télégraphes et téléphones », à
savoir, par exemple, les tomes 1 et 2 du « COURS DE TELEPHONIE AUTOMATIQUE » -
SYSTEMES ROTARY 7-A par A. BLANCHARD et A. CABANTOUS - Edition EYROLLES (1947).
Un
autocommutateur est défini par un nom ou un indicatif pour 10 000 équipements
d’abonnés (lignes mixtes , lignes spécialisées « départ » dites SPA ou lignes spécialisées « arrivée » dites SPB
et des équipements PBX ou groupement de lignes spécialisées
« arrivée » sous un même numéro d’appel) ; il doit pouvoir assurer en
permanence et en situation normale le trafic demandé en « départ » et en «
arrivée » ; c’est à dire pas d’attente de tonalité ou de retour de sonnerie.
Le présent
document a pour objet de rappeler les spécificités du système et des autres
équipements communs et de relater les activités des hommes et des femmes
chargées de l’exploitation et de la maintenance d’un centre automatique ROTARY
7-A à PARIS ou sa PROCHE BANLIEUE.
Pour mémoire,
il faut noter qu’un autre système
ROTARY : le ROTARY à chercheurs, de conception un peu différente au niveau des
sélecteurs, a été implanté au centre BELLE EPINE
( CHOISY LE ROI
-VAL DE MARNE ). Il préfigurait le système 7 B1 qui a équipé par la suite
plusieurs centraux.
DESCRIPTION SIMPLIFIEE DES APPAREILS DU SYSTEME
A)- LES
SYSTEMES D’ENTRAINEMENT
Les autocommutateurs en système ROTARY appelés
tout simplement ROTARY tirent leur nom du système d’entraînement qu’ils
utilisent. Ils emploient l’entraînement par engrenages pour tous les appareils
du type chercheur ou sélecteur et pour les combineurs ; c’est l’une de ses
caractéristiques fondamentales Le système comporte des axes verticaux et
horizontaux équipés d’engrenages en rotation continuelle. Les chercheurs les sélecteurs et les combineurs sont tous
équipés individuellement d’une roue dentée flexible en maillechort, déformée
par la palette d’un électroaimant au
repos. La mise sous tension de ce dernier attire la palette enlevant la pression exercée sur la roue
dentée. Celle-ci reprend sa planéité et embraie sur le pignon. L’appareil part en rotation.(voir également
ANNEXE 1 page A1)
B)-LE COMBINEUR
Le combineur est
une autre particularité du ROTARY. En effet, le combineur est un appareil
rotatif utilisé pour combiner les circuits et pour assurer le fonctionnement
individuel des appareils. C’est un commutateur multiple à multiples directions,
destiné à établir et à rompre des circuits électriques dans un ordre, pour une
durée et à des instants déterminés . Cet organe particulier
au système permet de faire toutes les combinaisons de circuits simultanées
nécessaires, en même temps qu’il permet également, tout le temps qu’il se meut, de maintenir des combinaisons
temporaires de circuits pour un intervalle de temps donné. Mû automatiquement à
une vitesse de rotation qui est
pratiquement identique pour tous les combineurs de sélecteurs et
d’enregistreurs il établit, en un mot, toutes les combinaisons nécessaires avec
une exactitude et une économie que ne permettent pas les groupes de relais. L’énergie
nécessaire à la combinaison des circuits est réduite au minimum puisque ces
combinaisons, une fois établies, sont maintenues sans consommation d’énergie.
Le combineur se
compose d’un axe dit (axe porte-cames) portant un certain nombre de disques en
matière isolante, des deux côtés de laquelle sont fixés deux disques
métalliques reliés électriquement et découpés en segments de longueurs
différentes suivant la durée de fermeture recherchée pour les circuits commandés par cet « interrupteur ».
L’ensemble du disque isolant et disques métalliques s’appelle une came.
Chaque combineur
comporte une came directrice dite came A qui joue un rôle primordial dans le
positionnement du combineur. Toutes les autres cames (B-C-D------X-Y-) du
combineur servent aux combinaisons de circuits. Le combineur entraîne un
tambour gradué de 1 à 18 qui se déplace devant un index fixe, de sorte que l’on
peut lire la position dans laquelle se trouve le combineur à un
instant donné. Chaque position représente un arc de 20°. Les positions
intermédiaires représentent soit 5°-10°-15°.
Le système ROTARY
a été étudié, à cause de la
constitution des combineurs, en vue de réduire au maximum la durée des temps de
fonctionnement, et, ces temps de fonctionnement jouent parfois très
sévèrement dans la conception des circuits et dans leur constitution. Il faut
tenir compte, dans l’étude des circuits de ces temps de fonctionnement, du
temps de démarrage des combineurs- qui varie entre 15 et 60 millisecondes- pour
comprendre dans le temps comment s’accomplissent et se décomposent
l’établissement des contacts de travail ou de repos des différents relais, et
d’une manière générale, toutes les opérations électriques nécessaires à
l’acheminement des communications. Ces temps de fonctionnement dépendent, bien
entendu, de la résistance des câbles, des fils de jonction, de leur capacité,
de leur self et l’état hygrométrique de l’air.( voir aussi l’ANNEXE 1 page A2 )
C)-LES RELAIS PLATS
Les relais plats
sont très employés, ce sont des relais d’utilité générale et à faible
encombrement. Ils comprennent différents types qui sont désignés par des
lettres.
Ce sont les relais suivants : E - H - R - T -
µ- 1- 2 - 3 - 4- (µ est
utilisé pour représenter un relais delta )
B- G-
Tous ces relais
ont été conçus en partant de la même idée initiale : relais économiques à
faible encombrement, constitués de pièces toutes découpées à la presse et, par
suite, interchangeables. Ils comportent tous le même circuit magnétique : un
noyau plat et une armature également plate, tous les deux en acier extra doux.
Ces relais qui ont le même aspect extérieur peuvent commander chacun 12 et même
parfois 14 ressorts porte-contact c’est à dire 7 ressorts d’un côté en haut et
7 ressorts de l’autre côté en bas.
Les combinaisons
de ressorts sont très variées et permettent de réaliser un grand nombre de
combinaisons de contacts. Cette faculté permet la réalisation de circuits à
fonctions multiples avec un nombre de relais réduit. Le réglage des ressorts
s’effectue par cambrage. Les ressorts porte-contact ont en effet une forme
telle qu’ils peuvent s’appuyer au moyen de butées isolantes sur l’armature,
soit au moyen de petits appendices sur la joue avant de la bobine.
En tensionnant
ces ressorts, c’est à dire en donnant une certaine pression d’appui sur leurs
supports, on arrive à obtenir la pression de contact désirée pour une course
d’armature et un courant de fonctionnement déterminés. Tous les ressorts sont
assemblés par empilage et constituent ainsi des blocs de ressorts. Ils doivent
être soigneusement et énergiquement comprimés en fabrication avant d’être
serrés par vis au moment de l’assemblage ceci afin d’être parfaitement assurés
qu’ils garderont leur position et leur réglage pendant une longue durée de
travail.
Les relais plats sont en
général des relais à commutation multiple fonctionnant souvent directement sous la tension de la batterie
(48 volts + ou - 4 volts). Ils peuvent être rendus rapides ou très lents, leur
vitesse moyenne de fonctionnement est de l’ordre de 10 à 15 millisecondes, mais peuvent être ralentis au point d’atteindre 100 millisecondes.
Dans le cas de relâchement avec un relais plat du type T, on peut atteindre ce
chiffre malgré une forte combinaison de ressorts.
D)-LES RELAIS DIVERS
Le relais
polarisé type 3052 est un relais très sensible ; son circuit magnétique est
schématiquement le suivant : un aimant permanent, une longue armature en
acier au silicium soumise à la fois à
l’action des pôles de l’aimant et de la bobine qui l’entoure. Lorsqu’un courant
d’un sens donné parcourt la bobine, voit apparaître à l’une de ses extrémités
un pôle nord par exemple, elle se trouve par suite attirée par le pôle sud de
l’aimant : un contact peut dans ce mouvement être rompu et un autre établi. Lorsque
le courant est inversé dans la bobine, l’armature se déplace en sens contraire.
Les contacts sont réglés à l’aide d’une vis, les pressions sont très faibles.
Le relais J est un relais à courant alternatif dérivé des types plats. L’armature et le noyau sont en acier au silicium. Ce dernier a la particularité d’être bifurqué à son extrémité. Le réglage des ressorts porte-contact se fait par vis, comme pour les relais µ, mais la joue avant, au lieu d’être en laiton, est en cuivre et son épaisseur est double. Elle entoure ainsi presque complètement l’extrémité bifurquée du noyau, une des branches est entourée de cuivre - ce cuivre joue le rôle de spire en court circuit - l’autre branche est généralement entourée de cuivre, mais un trait de scie en ouvre la masse - ce cuivre joue le rôle de spire ouverte. Il existe ainsi une dissymétrie complète entre les deux branches du noyau. Lorsqu’un courant alternatif traverse la bobine, un flux se développe dans chaque branche, mais l’un des deux est décalé par rapport à l’autre du fait de l’action de la masse de cuivre en court circuit placée autour de l’une des branches ; il s’en suit qu’à aucun moment le flux dans l’armature n’est nul : on se trouve en présence d’une attraction moyenne uniforme et le relais peut fonctionner sans vibration.
Les relais du
type µ sont plus spécialement désignés comme des relais lents. Avec des
précautions spéciales, le temps de relâchement peut atteindre 300
millisecondes.
4- Les relais d’impulsions inverses : relais 3053
(OSR) est le seul relais de ce type, en tant que forme, utilisé en téléphonie.
Ce relais doit, en effet, être sensible et fidèle car les conditions imposées
par le circuit qui l’emploie sont sévères ; il doit être réglé pour fonctionner
à 10 milliampères et à ne pas fonctionner à 9 milliampères, soit seulement une
différence de 10% entre le réglage des courants de fonctionnement et de
non fonctionnement. Il doit de plus
reproduire les impulsions de courant émises par un interrupteur à balais de
comptage.
Une seule faute dans cette répétition
entraîne une fausse sélection, c’est à dire un appel d’abonné perdu. Le
relais d’impulsions doit maintenir un circuit sur son contact de travail pendant un temps
suffisant pour permettre à un relais de comptage de s’exciter et il doit ouvrir
le circuit sur le même contact pendant un temps suffisant pour permettre à un
autre relais de se bloquer en série avec le relais précédent.
L’utilisation de bague de cuivre côté culasse ou côté armature a pour effet de
retarder le relais à l’attraction ou au relâchement. Ces retards sont dus aux
courants de FOUCAULT et aux flux de fuite qui prennent naissance dans la bague.
Cette propriété des courants de FOUCAULT a été utilisée dans les relais de
sonnerie (RGR). On retiendra également que la plupart des relais ROTARY peuvent
être rendus lents à la retombée ou à l’attraction par des procédés très
différents et incomparablement plus souples. Par exemple la saturation du
relais en faisant passer un courant très supérieur permettant de retarder la
retombée de l’armature de l’ordre de 300 millisecondes.
Dans les schémas, les relais sont désignés par trois
lettres qui donnent leur fonction en langage américain. Par exemple, le premier
relais qui fait démarrer le chercheur primaire est le relais FSR :
First Start Relais.
E)-LES SELECTEURS
(voir
aussi les photographies en ANNEXE 1
page A3)
Le sélecteur du
système 7 A se compose d’un demi cylindre, d’un chariot porte-balais, d’un
déclencheur de balais, d’une réglette d’attaches, de deux électro-aimants et
deux jeux d’engrenages. Le demi cylindre consiste en un bâti d’acier doux estampé formé de flasques
reliés par des entretoises emprisonnant une série de réglettes ;
Celles-ci sont groupées par dix en
trois blocs répartis pour réaliser le demi cylindre. Dans chaque réglette en
matière moulée, se trouvent incrustées 30 broches en bronze phosphoreux à
raison de 3 broches par ligne - une pour le test, deux pour la conversation -
dont les extrémités intérieures sont placées pour faire contact avec les dix
jeux de trois balais qui font partie du chariot porte-balais. Les extrémités
extérieures sont fendues et étamées pour recevoir le câble ruban. La matière
moulée est rigide et assure un isolement convenable entre les broches. Tous les
sélecteurs, excepté le sélecteur final, ont donc une capacité de 300 lignes
disposées en 10 rangées horizontales de 30 jonctions. Le sélecteur final n’est
équipé qu’à 200 lignes, car la capacité d’un sélecteur final doit être un
multiple de 100 et sous-multiple de 1000. dans le système ROTARY, c’est le
nombre 200 qui a été choisi pour des raisons de numérotage et commodités
mécaniques, et le sélecteur final est à 200 lignes. Il utilise deux blocs de
réglettes dans le demi cylindre. Ultérieurement le troisième bloc a été
installé pour permettre la réalisation des lignes groupées PBX dites «hors numération ».
Le chariot
porte-balais se compose d’un axe en acier, ayant dans sa partie médiane, une
section carrée. Cet axe porte une roue flexible, une roue indicatrice graduée,
deux paliers à rotule et une roue dentée flexible solidaire d’une roue
réductrice. Les 30 balais groupés par 3 sont maintenus en place au repos par un
loquet en bakélite qui sera manœuvré par un ergot du déclencheur de balais. Une
série de lames de ressort exercent une pression sur les balais pour que ceux-ci soient en contact avec les
broches du demi cylindre. L’usure du loquet a été la cause de faute dans
l’établissement des communications.
Le déclencheur de
balais se compose d’un axe en acier, monté sur deux paliers à rotule fixés sur
le bâti de l’arc du sélecteur. Il est muni de 10 ergots disposés en hélice
autour de l’axe et d’un commutateur.
La réglette
d’attaches est placée à gauche du déclencheur de balais. Elle sert à établir
les connections entre
les différents organes du sélecteur et les circuits extérieurs.
F)-LES SELECTEURS PAS A PAS OU COMMUTATEURS ROTATIFS
Ces sélecteurs
pas à pas comportent 4 ou 5 balais et sont utilisés dans les enregistreurs pour
la réception du numéro d’appel du demandé qui après traduction de l’indicatif
dirigera l’appel vers son bon
acheminement. Ces sélecteurs doivent être réglés minutieusement car ils sont
vitaux pour obtenir le bon numéro demandé.(voir également la photographie d’un
sélecteur ANNEXE 1 page A4 )
G)-LES CHERCHEURS
Ils
se composent d’un empilage de plusieurs
arcs comportant chacun des broches, d’un chariot portant des balais et muni
d’une roue dentée et d'une roue indicatrice.
- Les chercheurs du système ROTARY 7 A sont des chercheurs à 100 points ou 50
points.
- Les chercheurs primaires sont des
chercheurs de ligne à 100 points et ont 4 balais.( voir aussi la photographie
d’un chercheur ANNEXE 1 page A4 )
- Les chercheurs secondaires sont des
chercheurs à 100 points et ont 5 balais.
- Les chercheurs d’enregistreurs sont des
chercheurs à 50 points et ont 7 balais.
LES ENSEMBLES FONCTIONNELS OU MACHINES
On appelle, en
ROTARY, machine un ensemble fonctionnel :
- qui a sa protection
individuelle par un fusible calibré,
- qui peut être supervisé par
une signalisation lumineuse,
- qui peut être écouté au casque
condensé,
- qui peut être essayé et isolé individuellement
Les
sélecteurs ou les chercheurs exerçant la même fonction sont empilés par 15 dans
des baies et
raccordés sur des réglettes situées au dessus des baies. C’est sur ces
réglettes que s’effectuent,
par câbles, le raccordement et le brassage entre les différents étages de
sélection.
Une
intervention sur ces réglettes est une
opération délicate qui peut être préjudiciable à la qualité du fonctionnement.
A un ensemble
de 3 baies est associé une baie supportant les platines de relais protégées des
capots.
RÔLE DES DIFFERENTES MACHINES
A)-LES CHERCHEURS PRIMAIRES
Les chercheurs primaires servent à
rechercher les abonnés qui veulent lancer un appel et au démarrage des circuits
de connexion.
B1)-LES CIRCUITS DE CONNECTION OU CORDONS
Les circuits de
connexion sont associés à des chercheurs
secondaires qui ont pour fonction la recherche des chercheurs primaires
déjà pris par un abonné, à des
chercheurs d’enregistreurs pour la recherche d’un enregistreur libre, à un sélecteur primaire chargé de diriger
les appels vers le centre désigné par son préfixe et de gérer la taxation.
B2 ) -LE
CHANGEMENT DE CHAINE DANS LES CENTRAUX ROTARY 7 A DE PARIS OU CORDONS ANNEXES
Au départ, le
problème de la numérotation à 8 chiffres précédé du préfixe 16 fit l’objet
d’études au S. R.C. T. et d’essais au central SEGUR amenèrent au principe de la
solution par changement de chaîne (voir le principe ci-après sur le diagramme
d’établissement des chaînes de communication dans un autocommutateur ROTARY 7
A) .
La solution
proposée présentait l’avantage de réduire le plus possible les modifications ou
additions à apporter aux 50 000
circuits de connexions et aux 10 000 enregistreurs de PARIS. D’autre part les
nouvelles chaînes de départ pouvaient
être constituées de façon indépendante sans être conditionnées par les
équipements anciens. Pour des raisons budgétaires ces cordons-annexes étaient
souvent en nombre réduit dans les centraux.
C)- LES ENREGISTREURS
Les enregistreurs ne sont utilisés que
pendant le temps de réception d’un numéro d’appel et de l’établissement de la
chaîne de commutation ; ils mémorisent sur les sélecteurs pas à pas le numéro
demandé, ils traduisent les préfixes à l’aide de « traducteurs câblés » de capacité limitée pour commander les
toutes sélections et contrôlent le bon positionnement des sélecteurs en fonction du numéro d’appel demandé. Les
enregistreurs sont l’intelligence du système et doivent être parfaitement
réglés et entretenus.
Ultérieurement la
fonction traduction sera modernisée et sa capacité accrue par l’introduction de
traducteurs électroniques.
D )- LES
SELECTEURS
Les sélecteurs tertiaires locaux, entrants
et interurbains sont chargés de la sélection des milliers.
Les sélecteurs quaternaires sont chargés de
la sélection des doubles centaines par exemple :
- Le niveau 1 dessert les abonnés 8000-8199
- Le niveau 2 dessert les abonnés 9000-9199
- Le niveau 4 dessert les abonnés 9200-9399
- Le niveau 5 dessert les abonnés 8400-8599
- Le niveau 6 dessert les abonnés 9400-9599
- Le niveau 7 dessert les abonnés 8600-8799
- Le niveau 8 dessert les abonnés 9600-9799
- Le niveau 9 dessert les abonnés 8800-8999
- Le niveau 10 dessert les abonnés 9800-9999
Les sélecteurs finaux exécutent la
sélection des dizaines et des unités dans la double centaine.
DIAGRAMME D’ETABLISSEMENT DES CHAINES DE COMMUNICATION
Abonné demandeur
Chercheur primaire Vers chaîne urbaine et suburbaine Vers chaîne
régionale
Chercheur secondaire Circuit de connexion Sélecteur primaire Système de comptage multiple Chercheur d’enregistreur Enregistreur Changement de chaîne Chercheur interurbain Sélecteur quaternaire Sélecteur final Abonné demandé Vers chaîne nationale Sélecteur tertiaire local Sélecteur tertiaire entrant Sélecteur Tertiaire interurbain Sélecteur
quaternaire interurbain
Salle de commutation Jonctions sortantes Sélecteurs secondaires Répartiteur intermédiaire Table d'essai des jonctions Circuits de connexion Chercheurs secondaires Chercheurs d'enregistreur Sélecteurs primaires Dispositifs de taxation Enregistreurs et traducteurs Sélecteurs tertiaires Sélecteurs quaternaires Sélecteurs finals Cher.primaires Salle des équipements moyenne tension Salle du groupe électrogène et cuve à fuel Salle du tableau de commande basse tension Salle des batteries d'accumulateurs au plomb Salle de l'atelier d énergie 48 V . continu : | Salles de l'exploitation statistiques Salle du répartiteur |
E)-LES DISPOSITIFS D’ESSAIS SYSTEMATIQUES
Le système ROTARY
comporte des baies d’essais systématiques pour chaque groupe d’appareils ou
machines à savoir : circuits de connexion, enregistreurs, sélecteurs
tertiaires, sélecteurs quaternaires et sélecteurs finals. Tous ces appareils
sont équipés d’une lampe indiquant son occupation, d’un jack permettant
l’écoute éventuelle pour vérifier si l’appareil est bien utilisé par un appel
,d’un jack pour l’isolement de l’appareil par un bouchon et d’un jack employé
pour l’essai individuel de la machine au systématique.
COMMENTAIRES SUR CES ESSAIS SYSTEMATIQUES
On peut essayer individuellement
et également automatiquement chaque appareil libre par des essais systématiques
afin d’en vérifier le bon fonctionnement. Le système s’arrête lorsqu’un
appareil testé est constaté en défaut et donne une signalisation lumineuse. Le
préposé surveillant les essais note la position du combineur et le numéro de
l’appareil en défaut sur un imprimé fixé en bout de travée ; il indique
également la date et l’heure de l’essai. Il met ensuite l’appareil hors service
par bouchage et les essais peuvent se poursuivre. Ces essais permettent de
retirer du service appareils présentant un défaut mais ils ne permettent pas de
contrôler la totalité des appareils car les appareils bloqués sur communication
établie ou en cours d’établissement ou sur faute matérielle échappent aux
essais.
LES AUTRES EQUIPEMENTS
COMMUNS A TOUS LES SYSTEMES DE TELECOMMUNICATIONS
Au répartiteur général, pour l’autocommutateur ROTARY 7A, on trouve des
réglettes à 20 points (3 fils, 2 jacks de coupure par point) permettant de
raccorder les abonnés à l’autocommutateur par l’intermédiaire du réseau de
câbles d’abonnés. Le bon fonctionnement des lignes et des installations chez
l’abonné se vérifie à l’aide de tables
d’essais installées dans le répartiteur.
Les bâtis de compteurs associés aux lignes d’abonnés sont également
installés dans le répartiteur.
Les liaisons avec
les autres centres téléphoniques s’effectuent par des câbles de jonctions qui
aboutissent sur un répartiteur spécialisé dit « secondaire » équipé de réglettes à 20 points comportant deux barrettes de coupure.
Les essais des
jonctions peuvent être effectués partiellement (fils A et B) par la table
d’essais du répartiteur ou par une table spécialisée installée dans la salle de
l’autocommutateur.
L’ENERGIE
Les centres sont
alimentés en courant alternatif (50 Hz)
moyenne tension fournie par EDF par un ou deux câbles qui aboutissent à une cabine dite moyenne tension
comportant en général deux transformateurs pour abaisser la tension à 220/38O volts triphasés. L’énergie de secours
est assurée par un groupe électrogène.
Les alimentations
en courant continu (48 V. par exemple) sont assurées par plusieurs
convertisseurs de courant (génératrices, redresseurs, etc.) et batteries d’accumulateurs au plomb.
Des générateurs
de courants spéciaux fournissent les autres sources nécessaires aux tonalités
aux courants de sonneries distribuées par des appareils cadenceurs.
Voir ci-après le
diagramme simplifié concernant les installations d’énergie
Transformateurs triphasés 20 000V./38O/220 V. Cabine moyenne
tension avec sectionneurs et fusibles et systèmes de sécurité Diesel associé à un alternateur triphasé et équipé d’un système de démarrage
manuel ou automatique
en moyenne
Convertisseurs de courants alternatifs en courants continus Tableau de commande et de contrôle des convertisseurs et de la batterie ainsi que des tensions et intensités de départs vers l’exploitation
autocommutateur Batterie d’accumulateurs au plomb Générateurs de courants spéciaux Eclairage des locaux Alimentation des prises de courant Correction
de la tension continue pour rester dans les limites 48V. plus ou moins 4V.
dans tous les cas d’exploitation
Distribution du –48Volts
vers les installations
MATERIEL
COLLECTIF POUR ASSURER LA MAINTENANCE
Ponts
roulants avec échelle mobile toutes les deux travées.
Escabeaux
divers.
Parallélépipèdes
en bois pour divers usages notamment comme siège.
Bouchons en
bois tourné ou en matière plastique.
Des barrettes
fusibles de trois couleurs pour déterminer la valeur nominale en ampère du fil
fusible qui est soudé sur deux lames ressorts..
Des schémas
de principe qui sont collés sur des morceaux de contre-plaqué et protégés par
une feuille de Rhodoïd.
Des schémas
de câblage de tous les appareils et toutes les réglettes.
Des notices
d’exploitation et des instructions de service.
Des fiches
cartonnées concernant le parcours et les équipements affectés à la ligne d’abonné ou des jonctions ; ces fiches
consignent également toutes les réclamations de l’abonné et les résultats des travaux de relève des
dérangements ou des signalisations (1).(voir aussi l’ANNEXE 1 page A5)
Des carnets
de fils (1).
Des boites de
réglage de relais (boite de résistances à quatre cadrans).
Une mallette
d’appareils de mesure (ampèremètre et voltmètre).
Des
tensiomètres pour mesurer les pressions des contacts de relais.
Une forge et
tout son matériel (enclume, pinces, marteaux, etc…)
Un établi et
un tour manuel ; des limes et des râpes.
Une machine à
polir les cames.
Un catalogue
de pièces détachées pouvant être commandées aux ateliers de PICPUS.
Un lot
important de pièces détachées diverses, de bobines de fils de câblage de toutes
les couleurs, de bobines de fils jarretières.
Un moteur de
secours avec ses deux flexibles d’accouplement aux axes horizontaux en cas de
défaillance d’un des moteurs fixes.
Une ligne téléphonique omnibus et une ligne de secours raccordée sur un autre centre
Des patins
pour toutes les personnes n’étant pas chaussées d’espadrilles.
Le lecteur de cette liste de
matériel non exhaustive sera surpris par son importance mais il faut se
rappeler qu’en son début les techniciens devaient être capables de tout réparer et éventuellement d’exécuter des
câblages en torons sur une planche à clous suivi d’un raccordement soudé sur
machine ou sur réglette.
(1)- Cette documentation
manuelle a été remplacée par
l’application informatique 42C vers les 1980
INSTRUCTIONS GENERALES POUR LE REGLAGE DES RELAIS
Le réglage des relais étant un élément très important pour le fonctionnement du système et pour une longue durée de vie de tous de tous les équipements, le lecteur trouvera en
annexe et pour information deux instructions à savoir :
a ) Annexe n° 2 page A7 : Instructions générales pour le réglage
des relais n° ED -100 d’octobre 1929 de
L’INTERNATIONAL ELECTRIC CORPORATION
b ) Annexe n°3 page A11 : Document N.E.A.
31OO du bureau d’études de la société LE MATERIEL TELEPHONIQUE à BOULOGNE BILLANCOURT ayant pour titre :
Instructions générales pour le réglage des relais.
OUTILLAGE INDIVIDUEL
Outillage utilisé en permanence par tous les techniciens :
- Une lampe de test 48 V (équipée d’une lampe de
signalisation de même type que celles
utilisées pour la signalisation des machines de l’autocommutateur)
comportantune pointe de touche, un fil
souple raccordé à une pince crocodile.
- Une lampe baladeuse en 127 ou 220 V alternatifs.
- Une lampe
frontale 48 V c.c.
- Une ou deux fiches isolantes de faible épaisseur
pour couper la continuité des circuits testés.
- Un bâtonnet en buis taillé en biseau pour pouvoir caler les embrayages
- Un gratte contact.
-Un crayon
Autres outils
:
- Un fer à souder à panne courbée.
- Une pince pointue à longs becs.
- Une pince à bec de canard.
- Une pince coupante.
- Une pince à dénuder les fils ;
- Un cambreur droit, un cambreur courbé à gauche et
cambreur courbé à droite.
- Un jeu de jauges et de tensiomètres.
- Un jeu de tournevis
- Un miroir de dentiste,
- Un casque
d’écoute condensé pour vérifier l’occupation réelle des machines en position de conversation.
- Une peau de chamois et la toile émeri fine,
- Une paire d’espadrille dont le port est
obligatoire pour l’exécution du service.
LEXIQUE
Les noms des entités administratives et des grades ayant évolué au cours de la période considérée dans ce document, on trouvera, ci-après, quelques définitions conventionnelles qui seront utilisées dans la suite
DEFINITIONS |
ENTITES AU COURS DES ANNEES
|
DIRECTION GENERALE |
- Secrétariat d’état ou Ministère des Postes, Télégrammes et Téléphones, - Direction Générale des Télécommunications et tous ses services : bureaux et sections techniques |
DIRECTION REGIONALE |
- Direction des Services Télégraphiques et Téléphoniques de PARIS, - Direction des Télécommunications de l’Ile de France, - Direction du Réseau, - Direction Opérationnelle, - Tous les services rattachés à ces entités |
DIRECTION D’ETABLISSEMENT |
- Chef de Centre et ses adjoints directs |
CHEF DE SALLE |
- Agent mécanicien, - Contrôleur principal des IEM, - Chef technicien des IEM, -Inspecteur central ou Inspecteur |
TECHNICIENS |
- Agent mécanicien, - Contrôleur stagiaire ou Contrôleur des IEM, - Inspecteur adjoint ou Inspecteurs, - Chef technicien des IEM, - Technicien supérieur des IEM, - Technicien. |
REGLEURS |
- Maître ouvrier d’Etat, ouvrier d’état des IEM de 4ème ou de 3ème catégorie |
NETTOYEUSE |
- Ouvrier d’état de 2ème ou de 1ère catégorie ou auxiliaire. |
REPARTITION DES CHARGES DE MAINTENANCE POUR UN AUTOCOMMUTATEUR DE 10 000 LIGNES
En situation
normale du point de vue des effectifs six techniciens se partagent la
maintenance des équipements de la manière suivante :
-l titulaire
le plus qualifié ayant une bonne pratique dans la relève des dérangements et une excellente connaissance du fonctionnement
du système est chargé de la maintenance des enregistreurs,
- celui qui a
déjà une bonne expérience est responsable des circuits de connexion,
( ces deux techniciens ne doivent pas
prendre leurs congés dans la même période pour pouvoir se remplacer
mutuellement),
- le
technicien débutant est affecté à la maintenance des sélecteurs finals et des
chercheurs primaires,
- les techniciens ayant déjà un peu
d’expérience sont responsables soit des sélecteurs tertiaires et quaternaires
soit du répartiteur et des installations d’énergie,
( ces trois
derniers techniciens, en période des congés, se partagent la maintenance des
équipements n’ayant plus de responsable en maintenance).
- Un ou deux régleurs sont à la disposition
des techniciens pour toutes les opérations de réglage des équipements.
- Deux
nettoyeuses se partagent le nettoyage de toutes les machines de l’autocommutateur
suivant un programme donné respectant une certaine périodicité.
A ces agents
chargés de missions spécifiques il faut ajouter quelques agents masculins pour
les fonctions de veilleur de nuit, d’essais des équipements d’abonnés,de
câblage des jarretières sur les répartiteurs et sur les réglettes et de
dépoussiérage des hauts de travées à
l’aide d’un aspirateur. De plus on trouve un agent d’exploitation pour les
essais de jonctions et les appels d’essais de routine vers les autres centres
ainsi que deux agents pour le suivi des réclamations d’abonnés. (voir page 33
une étude simplifiée sur les effectifs
).
PROFIL ET MISSIONS DU
TECHNICIEN
Il est
généralement issu d’une école professionnelle préparant aux concours d’entrée
aux grandes écoles d’ingénieurs ; il a reçu par LES COURS PROFESSIONNELS
dispensés par L’ADMINISTRATION une excellente formation spécialisée concernant
le système ROTARY qui lui permet de connaître par cœur le déroulement de
l’établissement d’une communication et l’enchaînement des circuits à un instant
donné. En cas de dysfonctionnement, signalé soit par le dispositif d’essais
systématiques, soit par la ou les réclamations d’abonnés ou par des
signalisations d’autres centres le technicien doit pouvoir y remédier très
rapidement. Pour ses interventions le technicien doit très souvent enlever les
capots de protection des combineurs ou des ensembles de relais ; pour son
efficacité il dispose de schémas de principe et d’un outil très simple la lampe
de test dont le fil souple raccordé à une pince crocodile permet le
branchement simple à une masse ou à une
batterie franche alors que la pointe sert à tester par contact un point d’un circuit électrique supposé en faute ;
le rougissement du filament plus ou moins important permet d’apprécier le
potentiel du point contrôlé en
fonction. de la résistance lue
sur le schéma de
principe. Il doit pouvoir rechercher le manque de continuité (mauvais contact, contact cratéreux
ou sale ou manquant de pression, soudure sèche, mauvais fonctionnement d’un
relais ,ou faux potentiel etc.… Il doit déterminer si un relais donné doit être
repris en réglage ou être remplacé par un régleur.
En ce qui
concerne le réglage mécanique des relais on doit savoir que c’est là la partie
de loin la plus importante du réglage ; en effet, un relais bien réglé
mécaniquement doit, du fait même de son réglage mécanique, satisfaire aux
conditions de réglage électrique, sauf défaut de construction. Par contre, le
réglage électrique correct ne procure pas nécessairement un réglage mécanique
convenable ; et les conséquences d’un mauvais réglage mécanique sont
l’insécurité des communications, les dérangements et l’usure prématurée
exagérée du matériel. Tout technicien appelé à surveiller le travail des
régleurs (qui sont tenus d’appliquer rigoureusement les modes opératoires
définis dans les carnets de réglage) doit donc s’assurer d’abord que les
réglages mécaniques sont corrects et il ne doit pas hésiter à faire recommencer le travail même si le relais
satisfait aux conditions électriques de fonctionnement. La vérification d’un
relais se fait à l’aide de jauges et de tensiomètres.
Il doit
surveiller toutes les machines dont il a la charge : rotation anormale, non
prise, non-libération (blocage), et il
doit écouter les bruits ambiants pour déceler un défaut mécanique dans les
rotations des machines ; il doit également pouvoir suivre visuellement
l’enchaînement du fonctionnement d’un ensemble de relais. Il consigne son
travail sur les feuilles de pointage
des machines décelées en faute pour un
suivi statistique par l’encadrement.
Le technicien
doit s’occuper des blocages des machines en remontant la chaîne défectueuse.
Un blocage se définit par un arrêt de
sélection signalé par une lampe
spéciale de l’enregistreur. Pour permettre de déceler la faute qui empêche la
fin des sélections de se produire il est possible de bloquer, indépendamment du
demandeur, la chaîne des appareils engagés et bloqués même si le demandeur
raccroche parce qu’il ne reçoit pas de retour d’appel ni de signal d'occupation. Sans intervention manuelle du technicien sur le bouton de blocage, l’enregistreur se libère
automatiquement par l’action d’un dispositif de relâchement arrière qui agit
dans les 30 secondes.
D’autres types de
blocage mettent des machines hors exploitation si un technicien ne les libère
pas manuellement après recherche du défaut. Les blocages les plus courants sont
:
- les tertiaires en 10 ;
- les quaternaires en 7 ;
- les circuits de connexion en 14.
Ces blocages correspondent
à un relâchement prématuré lorsque le
demandeur raccroche avant d’avoir obtenu soit le retour d’appel soit le signal d’occupation. La boucle de
l’abonné étant ouverte avant la fin de l’établissement normal de la chaîne
Concernant la
communication demandée pour des raisons diverses. Le système prévoit la
libération des machines engagées mais il peut arriver que certains équipements
restent bloqués à la suite d’un dysfonctionnement (léger dépassement du
sélecteur, ouverture sur un fil par un balai cassé ou une soudure sèche)
Le suivi régulier
des blocages en remontant toute la chaîne bloquée permet de déceler tous
défauts que les essais systématiques sont dans l’impossibilité de trouver ; il s’agit notamment
des broches
cassées, enfoncées ou mal soudées sur le câble ruban. Bien souvent l’encadrement constatait que ce
travail était négligé par les techniciens qui remettait les machines au repos
sans recherche du défaut pour les rendre rapidement à l’exploitation.
En outre il doit
superviser les travaux confiés aux
nettoyeuses.
En fait, il est
le garant de la bonne qualité et du bon fonctionnement de toutes les machines
dont il a la charge. Il doit avoir pour objectif le minimum de machines
bouchées, les dérangements étant relevés au fil de l’eau, les machines bouchées portant en clair sur un petit
papier le motif exact de la mise hors
service.
LES DERANGEMENTS
Les dérangements
peuvent se classer en quatre catégories :
- les dérangements simples, répétitifs, qui ne demandent que peu de temps pour la localisation du défaut et pour la remise en état correct de la machine ;
- les dérangements complexes localisés sur la machine qui demandent beaucoup de temps en observation et en test pour cerner la faute et y remédier. Généralement pour ce type de dérangement le technicien le consigne sur son petit
carnet ;
- les
dérangements concernant les câbles et les réglettes qui nécessitent le
fractionnement du circuit en dessoudant judicieusement les fils sur les réglettes pour une localisation en
aval ou en amont.
- Les arrêts moteurs par une surcharge suivie de la disjonction des protections du moteur entraînant l’arrêt total des arbres rotatifs
de deux travées. L’intervention du technicien ou de l’agent de permanence doit être immédiate ; en effet il faut débrayer tous les arbres verticaux arrêtés, réenclencher
les protections moteur, puis embrayer un par un les arbres verticaux concernés par cet arrêt. Ce type d'incident grave se produisait lors de certaines coupures de l’alimentation secteur EDF.
A ces dérangements il faut ajouter les incidents exceptionnels concernant un nombre important d’usagers :
-absence de tonalité au décroché du combiné (1) ;
-pas de retour d’appel (1)
-câble d’abonné noyé ou chutes de neige abondantes sur artères aériennes existantes en banlieue notamment qui entraînent une paralysie partielle ou totale de l’autocommutateur.
Ces incidents n’empêchent pas l’établissement des communications
INSTRUCTIONS, NOTES DE SERVICE ET ORDRES DE TRAVAUX EMANANTS DE LA
DIRECTION DES SERVICES TELEPHONIQUES DE PARIS
Note : Pendant de nombreuses
années du fait de la spécificité de PARIS cette DIRECTION a eu ses propres
réglementations totalement indépendantes de celles appliquées dans les autres régions qui obéissaient aux directives de la DIRECTION
GENERALE DES TELECOMMUNICATIONS.
Chaque central
téléphonique recevait pour chaque création d’un nouvel indicatif ou d’un
nouveau central téléphonique les ordres de travaux suivants :
a )Modification
de tous les traducteurs des enregistreurs ;
b )Construction
des jonctions entrantes et sortantes concernant le nouvel indicatif créé ;
c )La liste et
l’heure des appels d’essais à effectuer le jour de la mise en service de l’indicatif.
d ) éventuellement une liste
concernant le nouveau brassage des jonctions déjà en exploitation.
Pour
l’amélioration de la qualité de service la DIRECTION REGIONALE peut demander
aux centres des modifications du câblage existant par l’exécution d’ordres de
correction ; les schémas de principe et les schémas de câblage doivent être
corrigés dès l’exécution des travaux. Des comptes-rendus d’exécution sont
renvoyés par le centre à la DIRECTION sous contrôle du CHEF D’ETABLISSEMENT ou
de son adjoint.
QUALITE DE SERVICE PAR APPELS REELS
La DIRECTION
REGIONALE prescrit à tous les centres des batteries d’essais par appels réels
locaux et intercentraux selon un calendrier précisant les jours et les heures bien définies. Il faut évidemment
que chaque centre appelé puisse répondre sur le champ au centre demandeur,
la coordination ne pouvant provenir que
d’une direction.
Les opératrices
lançant les appels doivent consigner :
- l’absence de
tonalité au décrochage,
- le retard d’arrivée de la tonalité au
décrochage,
-
l’absence de retour de sonnerie,
-
les faux numéros,
-
l’absence de taxation au raccrochage.
Pour ces appels
chaque opératrice dispose d’un poste téléphonique à cadran équipé d’un compteur
individuel, d’un chronomètre et une feuille de pointage des appels avec leur
résultat.
La DIRECTION
REGIONALE reçoit obligatoirement tous ces résultats sous couvert du CHEF
D’ETABLISSEMENT. Ce dernier ou son adjoint peut ordonner des appels
complémentaires avec suivi éventuel de blocage pour localiser le
dysfonctionnement.
LE CONTROLE DE LA QUALITE DE SERVICE PAR LA
DIRECTION REGIONALE
Périodiquement
chaque centre reçoit la visite de deux types d’équipes centrales spécialisées
chargées pendant 48 heures des
batteries d’appels massifs en local ou vers l’extérieur.
L’équipe B avant de débuter le lancement des appels compte les machines bouchées (hors service). Elle note tous les appels inefficaces et
calcule une qualité de service moyenne
pour les appels locaux et pour les
appels distants. La qualité de service en local donne une bonne appréciation sur
l’efficacité des techniciens dans la maintenance de l’autocommutateur.
L’équipe A procède comme
l’équipe B mais elle a en plus des techniciens qui suivent tous les appels
inefficaces pour localiser la machine en faute et le type défaut. Ce contrôle
peut notamment déterminer si un technicien n’effectue pas correctement sa maintenance ou si une direction en
appels distants a des dérangements anormaux.
Ces contrôles de qualité de service ne donnent pas toute satisfaction car ils ne permettent pas de visualiser l’ensemble du réseau à un instant donné.
LA MESURE DE QUALITE DE
SERVICE A PARTIR DE 1974 AVEC AMALRIC
Mis au point par LE CENTRE NATONAL D’ETUDES DES TELECOMMUNICATIONS ( C.N.E.T.), AMALRIC
(appareil de mesure automatique lançant des appels dans le réseau et intégrant un calculateur) est installé sur
l’ensemble des centraux téléphoniques de PARIS et de sa banlieue immédiate. On
dispose enfin d’un moyen de mesure scientifique de la qualité de service. Les
opératrices affectées régulièrement aux
batteries d’appels d’essais sont remplacées par des robots électroniques qui
envoient simultanément des appels sur tous les autocommutateurs parisiens.
Un calculateur,
installé à la DIRECTION REGIONALE, relié à chacun des robots par un réseau de
transmission de données, gère les
appels. Il traite les résultats et donne des informations sur la qualité
de service :
- absence ou retard de tonalité,
- sélection longue,
- absence
de sonnerie,
- fausses
sélections,
- etc.
Pour plus
d’informations sur cet automate voir l’annexe n° 4 page A13,
Les centres
surveillés reçoivent plusieurs
fois par jour sur une imprimante les
résultats des essais effectués concernant le centre ; ces résultats sont
destinés au DIRECTEUR D’ETABLISSEMENT
ou à son adjoint qui doit prendre toutes les mesures nécessaires si un
dysfonctionnement est constaté. Ce nouvel observateur scientifique,
indiscutable, oblige les techniciens du centre à mieux travailler la
maintenance pour ne pas recevoir trop de rappels à l’ordre de la DIRECTION. Il
s’en suit une relève plus rapide des défauts, donc une amélioration de la
qualité de service..
Les bilans
mensuels permettent une comparaison indiscutable de la qualité de service des
divers centres de même technologie.
SIGNALISATIONS D’ABONNES
Le suivi des
réclamations d’abonnés par des agents expérimentés permet très souvent de remédier très
rapidement à un défaut concernant plusieurs abonnés et de limiter les appels
inefficaces. Il s’agit notamment du manque de tonalité, du manque de sonnerie ;
de mélange de conversations, du manque de retour d’appels, d’une
direction inaccessible ou donnant des faux numéros. De même les répétitions de
signalisation concernant un même abonné doivent être approfondies afin de localiser le dérangement soit sur la ligne
d’abonné soit sur le poste téléphonique (cadran par exemple) ou soit sur
l’autocommutateur. La recherche des défauts dans l’autocommutateur nécessite
souvent des appels en concentration sur une baie en faisant l’essai individuel
de chacune des machines installées sur la baie ; ces essais se pratiquent en
période de faible trafic (7h. à 8h. et de 19h. à 21h.). La majorité des réclamations arrivent par le
service du 13 ; en cas d’avalanche de réclamations suite par exemple à des
câbles noyés ou à de fortes chutes de neige sur les réseaux aériens de banlieue
notamment avant 1955 les lignes d'abonnés en défauts doivent être isolées au
répartiteur pour éviter le blocage du trafic par l’occupation inutile
d’équipements.
Les autres réclamations sont
formulées par écrit ; elles résultent d’un mécontentement de l’abonné qui n’a
pas obtenu toute satisfaction dans le fonctionnement de son téléphone suite à
sa ou à ses réclamations ou qui conteste le montant sa facture ; les abonnés
ont été désorientés à la suite de la suppression progressive des tickets de
taxation pour les communications distantes qui sont remplacés par une taxation
globale. Les abonnés comparent souvent leur raccordement au réseau E.D.F. avec le raccordement au téléphone et
ne comprennent pas que le compteur téléphonique ne soit pas installé à leur domicile ; il règne un esprit de
suspicion vis à vis des exploitants du téléphone qui ne fournissent pas de factures détaillées.
L’ASSOCIATION
FRANCAISE DES UTILISATEURS DU TELEPHONE ET DES TELECOMMUNICATIONS «A.F.U.T.T. » qui a pour objectif la défense
des intérêts des consommateurs du
téléphone a harcelé LA DIRECTION GENERALE pour obtenir, en remplacement de la facturation détaillée qui est
techniquement impossible à réaliser sur commutateur électromécanique sauf avec des investissements importants , pour
obtenir une retransmission de comptage au domicile des usagers ; cette demande
a été rejetée car elle coûtait trop cher à L’ADMINISTRATION et sans aucun
avantage.
Pour le
traitement des contestations de taxes chaque centre ne dispose que de quelques dispositifs pour l’observation de
longue durée d’une ligne d’abonné à savoir :
a) des machines GIRARD identifiant, par
horodatage, toutes les phases de l’établissement et de fin de communication
ainsi que le nombre de taxes ;
b) des
machines D. E. T. T. (voir annexe n° 6 ) qui décomposent et identifient les
différentes phases d’établissement d’une communication en donnant les
horodatages correspondants. Les enregistrements effectués permettent
d‘instruire les réclamations tant en ce qui concerne le montant des redevances
et les difficultés d’exploitation éventuelles.
Les
réclamations écrites transmises par la voie hiérarchique sont toujours
accompagnées d’un procès-verbal comportant toujours des questions
précises. Tous les agents concernés par
la réclamation doivent répondre par écrit aux questions posées. Il s’agit aussi
d’une épée de DAMOCLES obligeant
l’ensemble du personnel à intervenir
rapidement et correctement sur tout dérangement signalé.
Pour assurer le traitement des réclamations des
abonnés classés (prioritaires) le centre est surveillé en permanence.
SECURITE
Les centres
ROTARY doivent être surveillés en permanence 24 heures sur 24 heures. Il doit y
avoir au moins un agent suffisamment qualifié pour intervenir sur les
signalisations lumineuses et SECURITE sonores, pour remplacer correctement un
fusible sauté, pour éliminer une
machine en rotation permanente et pour essayer à la table d’essai un abonné
prioritaire.
Le service
minimum est le suivant :
- en semaine, du lundi au samedi inclus une
brigade 7 H à 12 H et 12 H à 21 H est
assurée par deux techniciens qualifiés ;
- le dimanche matin de 7 H à 12 H un technicien assure la permanence ;
-le dimanche
après-midi de 12 H à 21 H un régleur est de service toutes les nuits de 21 H à
7 H le lendemain un veilleur de nuit capable d’assurer les missions définies assure le service minimal ; il doit
savoir en plus essayer un abonne prioritaire et lancer les essais systématiques
; il doit assurer trois rondes suivant un itinéraire défini par des postes de
pointage répartis à l’intérieur du centre ; sur le contrôleur de ronde il doit
pointer son passage à l’aide d’une clé numérotée fixée dans chaque poste de
pointage. Lors de ses passages il doit vérifier la fermeture des portes et des
fenêtres, qu’il n'y a pas d’odeur de cramé
(échauffement de fils) ni de fuites
d’eau, ni bruits anormaux, dans l’autocommutateur.
Le centre est
équipé d’une ligne téléphonique omnibus qui permet de joindre rapidement
l’agent en service à tout moment quel
que soit le lieu où il se trouve dans
le centre. Cette ligne est très utile pour rechercher rapidement un technicien
susceptible d’être le plus apte pour traiter un incident qui vient d’être signalé.
En cas de panne totale de
l’autocommutateur le centre dispose d’au moins une ligne téléphonique de
secours raccordée à un autre centre.
L’ECOULEMENT DU TRAFIC
Pendant de très
nombreuses années toutes les difficultés rencontrées dans l’écoulement du
trafic (manque notoire d’équipements et de jonctions) ont réagit sur l’ensemble
du réseau parisien perturbant à la fois le trafic urbain et interurbain : cela
entraîne des renouvellements d’appel qui engendrent un trafic inefficace et
parasitaire qui surcharge en partie les centraux.
Par exemple dans
la période 1955 -1970 les difficultés rencontrées dans l’écoulement du trafic sont au nombre de trois :
- la
saturation des vieux centraux ROTARY 7 A ;
- la
saturation des centres de transit urbain ;
- l’entretien
des centraux téléphoniques avec des
problèmes d’effectif et de qualification du personnel dus en grande partie à
l’instabilité du personnel.
Pour améliorer
cette situation plusieurs remèdes :
-à partir de
1960, des opérations systématiques de recontactage des lames de relais ont été
organisées. Elles nécessitaient un suivi permanent de l’encadrement.
- en fonction des crédits, chaque fois que cela est réalisable, il faut augmenter le nombre des équipements
des travaux d’extension confiés selon leur importance soit à une équipe centrale spécialisée de la DIRECTION REGIONALE soit à un des
industriels fabriquant du matériel ROTARY.
- lors de
la mise en service d’autocommutateurs PENTACONTA il convient de dénuméroter
tous les abonnés à fort trafic et les transférer sur les nouveaux centraux ;
les équipements libérés restant vacants ( le trafic des abonnés était mesuré avec
un MOT (mesureur d’occupation téléphonique voir ANNEXE 5 page A 17 ),
- aux
centres de transit urbains en matériel ROTARY existant (CARNOT -
VAUGIRARD - NORD - DIDEROT ) il faut ajouter de nouveaux centres de transit en
matériel PENTACONTA ;
- Procéder
à une remise en état complète des vieux centraux téléphoniques par équipes
spécialisées, motivées et extérieures aux centres, par des actions
particulières notamment le changement des pièces usées (came A sur les
combineurs ), l’inspection visuelle et l’essai complet de toutes les machines
et la reprise des réglages des relais d’impulsions et des relais reconnus en défaut de fonctionnement ; en outre ces
équipes ont procédé aux suivis de tous les blocages des chaînes pour débusquer
les fautes de fonctionnement qui ne peuvent être décelées aux essais
systématiques.
Cette dernière
opération a été très mal vécue par le personnel exploitant les centres qui ne pouvait pas supporter cette
intervention extérieure indispensable et nécessaire à l’amélioration de la
qualité de service.
LES PROBLEMES DE PERSONNEL
Dans la période considérée
dans ce document la majorité des techniciens et des régleurs a été recrutée sur
des concours externes parmi les élèves des écoles professionnelles notamment
celles préparant les entrées aux grandes écoles d’ingénieurs. Tous ces candidats
avaient, avant leur entrée dans l’ADMINISTRATION d’excellentes connaissances en
mécanique, en physique, en électricité et en travaux pratiques. Après leur
admission aux concours ils recevaient
une formation spécifique aux cours professionnels dispensés par l’ADMINISTRATION DES P.T.T. au n° 46 rue BARRAULT
PARIS 13 ème ou dans les centres régionaux de formation (CIRET). Nommés en qualité de stagiaires dans les
centres ils pouvaient très vite devenir compétents dans leur travail.
Comme beaucoup
de candidats venaient de province, compte tenu des difficultés de vie à PARIS
(vie très chère, manque de logements, éloignement de la famille) de nombreux
techniciens recherchaient le plus rapidement possible une sortie soit en
formulant des vœux de mutation vers la province ou vers les services spéciaux
qui semblent plus attractifs soit en préparant des concours vers des emplois
mieux rémunérés.
Vers les années 1960
deux systèmes CROSSBAR (le CP 400 et le PENTACONTA ) sont retenus par l’ADMINISTRATION pour l’équipement des
villes importantes. Devant l’implantation de ces systèmes beaucoup de
techniciens travaillant dans les centres ROTARY (condamnés à terme, mais
qui devaient durer plus de 20 ans ) ont perdu un peu de leur motivation
dans le travail quotidien et se sont portés candidats pour se former et pour
accéder à la maintenance de ces nouveaux centres tout en maintenant leurs vœux
pour la province. Pour parer à cette situation l’administration a décidé le
maintien pendant quatre ans du technicien débutant dans un premier emploi pour
ne pas perdre l’investissement dans la formation spécifique. Malgré ces
dispositions dans de nombreux centres il y a eu, en permanence, des vacances
temporaires d’emploi notamment chez les techniciens.
A la suite de la
mise en place du Statut Général de la Fonction Publique du 4 février 1959
complété par de nombreux statuts particuliers les programmes et les niveaux des
concours de recrutement ont été progressivement modifiés pour diminuer
l’importance de certaines épreuves pratiques manuelles ; une plus grande place
à la culture générale et moins d’épreuves à caractère technique. Il faut
rappeler que l’électromécanique est la base essentielle du système ROTARY.
Note : Le premier
concours de contrôleur féminin des installations électromécaniques a été ouvert
en 1970, avec un recrutement interne et externe, pour 100 places au total ce
qui représentait 10 % de l’effectif proposé au concours masculin. Cent vingt
places ont été offertes en juillet 1971 et en novembre 1971. Le pourcentage
proposé peut paraître faible, mais il fallait éviter les postes impliquant des
travaux dangereux et pénibles. Aux concours internes,compte tenu de la prime de
technicité allouée aux techniciens, de nombreux contrôleurs de la POSTE ou des
CHEQUES POSTAUX se sont présentés à ces emplois à caractère technique sans aucun rapport avec leur
métier unitial.
Dés 1960, pour
les nouveaux techniciens fraîchement formés, l’affectation et la nomination
dans un autocommutateur de type ROTARY était très mal vécue puisque sans
avenir. Le complément de formation à acquérir pour bien travailler sur le site
était considéré comme une pénalité non motivante pour beaucoup. L’évolution
rapide des techniques et des systèmes de commutation a amenuisé l’amour et la
passion des hommes et des femmes pour
l’électromécanique.
Les DIRECTEURS
D’ETABLISSEMENT et leurs adjoints ayant beaucoup de mal à combler en permanence
les vacances d’emploi, à suivre l’évolution de la qualité du travail réellement
effectué, dans des locaux souvent avec des murs sales (1), par les techniciens
pour améliorer leurs
connaissances, donc la qualité de service, ont dû maintenir, contre leur gré et
pendant plusieurs mois ( 4 ans ), certains techniciens compétents mutés vers un
autre centre .
( 1 ) Le nettoyage des murs (lessivage et remise en peinture) n’a pas été généralisé avant les
années 1975-1976 par suite du manque de crédits pour les télécommunications. Cette opération à partir de cette
date a eu pour conséquence de redonner un peu de confiance au personnel chargé
de la maintenance.
Les emplois de
régleurs étaient essentiellement tenus par du personnel masculin jusqu’en 1965
; ce personnel souvent recruté en région parisienne était plus stable que les
techniciens. Le 24 mars 1965 un arrêté ouvrit au personnel féminin l’emploi
d’ouvrier des installations électromécaniques qui appartient à la 3 ème
catégorie d’ouvrier d’Etat (OET3 ). Les épreuves du concours ou de l’examen ont
dues être modifiées en conséquence en 1968. Les attributions des ouvrières portent sur les réglages
mécaniques et électriques d’organes ou appareils des autocommutateurs selon les
règles et les modes opératoires inscrits dans les carnets de réglage. Dans les
centres on constata que les travaux exécutés par les femmes donnaient
entière satisfaction. La durée
de formation des régleurs étant beaucoup plus courte que celle des techniciens
les vacances d’emploi étaient mieux vécues dans les centres.
Les
dames-nettoyeuses utilisées dés 1901 par l’administration dont la majorité
en furent titularisées en 1938 comme ouvrières aux travaux manuels.
En 1951, ces dernières ont été intégrées, dans le cadre des ouvriers d’Etat de
2 ème catégorie (OET2). Les auxiliaires recrutées après 1938 sont devenues,
dans leur ensemble, ouvriers d’Etat de 1 ère catégorie. Les intéressées
assurent le nettoyage et la lubrification des divers éléments d’un centre,
ainsi que divers travaux n’impliquant ni connaissances techniques spéciales, ni
fatigue physique particulière. Le travail de ces personnes devait être
scrupuleusement vérifié par les techniciens pour éviter les déformations des
balais des combineurs notamment.
Lors des visites
sur site des ingénieurs ou des inspecteurs principaux chargés de l’exploitation
ou lors des réunions en DIRECTION les problèmes de vacances d’emploi étaient
toujours abordés en vue de conserver un bon niveau de qualité de service.
PROPRETE ET NETTOYAGE COURANT DE LA SALLE DE L’AUTOCOMMUTATEUR
Toutes les
précautions seront prises pour souder
ou dessouder les fils sur les réglettes ou sur les relais avec une panne de fer à souder très propre; il faut
éviter les chutes de bouts de fils de câblage ou de grains de soudure dans les
équipements.
Il faut rappeler que la poussière est l’ennemi du bon fonctionnement du ROTARY. Les fenêtres doivent
rester fermées en permanence. Le sol est recouvert de linoléum ciré qui est nettoyé chaque jour ouvrable à l’aspirateur en début de matinée pour ramasser tous les déchets provenant des travaux
de maintenance ainsi que les poussières.
Tous les capots protecteurs des équipements doivent toujours être remis en place dés la fin des interventions sur les machines.
Périodiquement un agent masculin est chargé de dépoussiérer avec un aspirateur puissant tous les hauts de baies et tous les chemins de
câbles ; les réglettes sont nettoyées avec un pinceau type queue de morue associé à une aspiration par suceur d’aspirateur.
DETECTION D’INCENDIE
Les autocommutateurs sont vulnérables à l’incendie car les fils de câblage et les torons sont paraffinés. Si par exemple un fusible de protection individuelle de machine est mal placé sur son support il ne pas sauter par suite d’une surintensité et le circuit protégé ne peut pas être coupé ; un ou plusieurs fils se mettent à rougir et
provoquent un début d’incendie. Les techniciens doivent veiller chaque jour le bon positionnement des fusibles ainsi que le respect des calibrages imposés.
Les salles de l’autocommutateur sont équipées de détecteurs de fumées qui sont essayés périodiquement pour vérifier leur bon fonctionnement ainsi que les signalisations de zone Des exercices d’évacuation du personnel sont effectués de temps en temps pour
s’assurer que le personnel emporte bien les documents concernant les usagers en empruntant le parcours prescrit ; tout le personnel masculin doit prendre les
extincteurs appropriés et se rendre sur le lieu supposé de l’incendie. A cet effet le personnel spécialisé de la DIRECTION REGIONALE vient sur le site pour
apprendre à tous les agents à se servir correctement d’un extincteur sur un feu réel allumé dans un endroit extérieur à l’autocommutateur.
Note : Pour toutes les
détériorations de matériel par échauffement anormal ou début d’incendie un procès-verbal doit être établi pour
rechercher la ou les causes de ces incidents.
A titre d’anecdote sur les
conséquences d’un incendie dans un autocommutateur ROTARY on peut signaler celui survenu à SEGUR dans la nuit du 24 au 25
janvier 1969, nuit qui a précédé l’ouverture, au Ministère des PTT, des
négociations très importantes de PARIS concernant la guerre du VIETNAM qui a
duré du 4 juin 1964 au 27 janvier 1973. A la suite de ces négociations la
constitution du gouvernement révolutionnaire du VIETNAM a eu lieu en juin 1969 suivi du premier départ des troupes
américaines le 8 juillet 1969.
Le matin du 24 janvier 1969,
quand l’incendie a été connu ( il avait été maîtrisé dans la nuit par les
pompiers qui avaient inondé
l’autocommutateur ) le centre a vu défiler les services de la sécurité gouvernementale
qui craignaient qu’il y ait eu un
sabotage lié à la conférence. Il n’en était rien. Il a fallu mettre en uvre
une solution de secours pour alimenter la conférence en moyens téléphoniques.
MAINTENANCE DES EQUIPEMENTS D’ENERGIE
EQUIPEMENTS MOYENNE TENSION :
Les opérations de
dépoussiérage et de vérification de l’état des isolateurs et des
transformateurs ainsi que le serrage des connections sont exécutées par une
équipe spécialisée privée agréée par EDF et par la DIRECTION REGIONALE. Par
contre tous les techniciens doivent savoir exécuter toutes les manuvres de
changement de câble haute tension en respectant toutes les règles de sécurité
et de procédure à savoir :
-pour les
manœuvres utiliser les gants isolants et le tabouret isolant,
-pour la
procédure respecter le mode opératoire régi par l’utilisation de doubles clés
numérotées verrouillant les commandes
qui ne peuvent s’exécuter qu’en respectant l’ordre d’usage des diverses
serrures.
GROUPE ELECTROGENE
Le technicien doit veiller :
-à avoir
suffisamment de fuel en réserve pour pouvoir fonctionner plusieurs jours en cas
de défaillance du réseau EDF,
-à
procéder à tous les graissages des organes en mouvement,
-à
vérifier le parfait état du dispositif de démarrage manuel du groupe ( par
exemple le lanceur à air comprimé doit
avoir sa bouteille d’air complètement chargée, de même la batterie de démarrage
doit être bien chargée et maintenue en parfait état pour les groupes à
démarrage automatique , etc..
Tous les
techniciens du centre sont obligatoirement formés au démarrage du groupe
électrogène et à sa connexion sur l’atelier d’énergie c’est ce qui aurait été souhaitable, mais ce n’était pas
le cas. La pratique de cette formation a été instituée après 1970 suite à un
certain nombre d’incidents . De plus ils sont obligés d’assurer périodiquement
l’essai du groupe.
ATELIER D’ENERGIE
Tous les jours
l’installation d’énergie doit être visitée à la prise et à la fin de vacation ;
dans la journée le technicien responsable doit vérifier toutes les tensions et
tous les débits des convertisseurs de courant ainsi que le bon fonctionnement
des régulateurs et des dispositifs
automatiques de commandes.
Tous les
techniciens sont entraînés à faire toutes les manuvres élémentaires sur
l’atelier d’énergie.
Il y a eu
plusieurs conceptions d’atelier d’énergie mais l’un dit « TYPE DIRECT » a posé
des problèmes lors des coupures de courant EDF
: en effet l’autocommutateur était alimenté directement par
les redresseurs filtrés et le passage sur batterie se faisait par un contacteur
ultra-rapide ;
pendant le temps de connexion le centre était alimenté par le courant de
décharge des condensateurs
de filtrage des redresseurs d’une part et d’autre part par une batterie de condensateurs
supplémentaire installée directement au centre de l’autocommutateur près des
barres d’alimentation pour diminuer les pertes ; le principe retenu dans le
cahier des charges était que toutes les communications établies ne devait pas
être coupées par contre il été admis que les communications en cours
d’établissement pouvaient être perdues. Il en découle qu’en plein trafic le
courant de transition pouvait être insuffisant ce qui arrêtait certains moteurs
de baies par fonctionnement des protections thermiques.
Périodiquement le
centre est directement alimenté par la batterie 48 volts par l’armoire de «
mise à zéro » et le tableau de commande est ainsi totalement isolé. Cette
opération permet la vérification du serrage de toutes les connexions et tous
les contacts des relais et contacteurs de puissance ; pendant ces travaux la
décharge de la batterie est surveillée de très près ; il est recommandé de
faire ces opérations en période de faible trafic.
BATTERIES
D’ACCUMULATEURS AU PLOMB
Ces
batteries sont vitales en cas de
coupure de courant EDF et en cas d’intervention relative à la maintenance sur un des convertisseurs de courant ;
elles représentent un gros investissement pour un matériel essentiellement
périssable (durée de vie de 7 à 8 ans en moyenne) ; La longévité est
subordonnée au respect rigoureux des consignes d’exploitation et de
maintenance. Une charge insuffisante entraîne une sulfatation non réductible ; une surcharge risque une corrosion
des cadres.
Avant 1968 la formation et
l’entretien par charge et décharge des
batteries étaient effectuées en tension libre sur des batteries type PLANTE ,
ouvertes à l’air libre ou presque, avec
les inconvénients suivants :
- une évaporation importante de l’électrolyte,
- un local spécialement protégé au sol et
bien ventilé,
- un dégagement de vapeurs acides
obligeant le personnel chargé de la maintenance des niveaux à porter une
combinaison en laine, des bottes et des gants en caoutchouc, avoir des moyens propres de déminéralisation
de l’eau ou un approvisionnement
important de bonbonnes d’eau distillée,
un suivi des décharges pour mieux gérer les recharges pour obtenir une batterie
à sa capacité maximale sans surcharge,
obligation de disposer d’un chargeur de batterie à débit réglable pour
maintenir la batterie en compensation
des pertes internes en pleine charge.
Après 1968 de nouvelles batterie au plomb fermées, conçues spécialement pour
les télécommunications, de très haute qualité et de faible encombrement furent
progressivement installées dans les centres ; elles sont alors exploitées en batterie flottante
associées en permanence à au moins un convertisseur de courant avec une tension
stabilisée à 2,20 volts par élément qui maintient la batterie en un état voisin
de la pleine charge avec une homogénéité des densités relatives de chacun des
éléments. La formation et l’entretien périodique de la batterie
s’effectuent sous une tension stabilisée à 2,30 volts par élément lorsque l’on
observe une baisse des
densités relatives sur l’ensemble des éléments ce qui a pour effet
d’homogénéiser l’état de charge et de provoquer un brassage de l’électrolyte.
L’entretien annuel consiste à effectuer une décharge en service réel limitée à
50% de la capacité nominal pour éviter les risques d’interruption du trafic
téléphonique . Outre l’effet d’entraînement de la matière active, cet essai
permet de déceler à temps les symptômes de vieillissement des batteries afin de
procéder à leur remplacement.
Chaque mois le
relevé mensuel des tensions et des densités reportées sur un cahier de batterie
(nomenclature n° 1392 D.C.M.E.) permet d’observer une variation lente ou
brutale des paramètres de tension et densité ou de constater en temps voulu une
dérive du système de régulation.
Il existe deux
types de batteries :
-
Un premier type : stationnaire compact ( SCP) permettant une décharge avec un courant maximal égal ou
inférieur au dixième de la capacité exprimée en ampères-heures ;
-Un deuxième type : stationnaire compact à
décharge rapide (SCPDR) autorisant un courant de décharge pouvant aller
jusqu’au tiers de la capacité exprimée en ampères-heures. (voir page A 6 une photographie d’une salle de batteries type
SCPDR)
CONVERTISSEURS
DE COURANT
Au cours de la période considérée les techniciens ont
exploité et entretenu au fil du temps les types de convertisseurs suivants (au
moins deux par centre):
- moteur triphasé couplé à une
génératrice de courant continu 48/72 volts, l’entretien porte surtout sur le
maintien en bon état du collecteur et des charbons et sur le graissage
périodique des paliers ; le contrôle journalier portait sur le contrôle de la
tension et de l’intensité produite par le groupe
-redresseur à éléments redresseurs à oxycuivre,
-redresseur à éléments redresseurs au
sélénium,
-redresseur à éléments redresseurs au
silicium,
-redresseur à thyristors.
Sauf pour les redresseurs à thyristors la maintenance portait surtout sur les balais en charbon des autotransformateurs permettant la
régulation de la tension ainsi que sur le graissage des vis sans fin des
chariots porte balais. D’autres types de redresseurs étaient équipés
d’inductances variables régulées par dispositifs à compression de colonnes de
charbon dont il fallait contrôler périodiquement le bon fonctionnement.
LES DIFFERENTES METHODES DE MAINTENANCE DES AUTOCOMMUTATEURS ELECTROMECANIQUES La
maintenance peut être définie comme l’ensemble des opérations effectuées pour
maintenir les installations en bon état de fonctionnement, c’est à dire dans
un état leur permettant d’assurer une qualité de service satisfaisante. La
notion de maintenance est donc lièe à celle de qualité de service. A une
qualité de service donnée correspondent certaines dépenses de fonctionnement
en personnel et en matériel. Plus une qualité de service élevée, plus le coût
de son amélioration augmente. Il y a
donc un premier compromis à faire
entre le coût de la maintenance et la qualité de service que l’on se fixe. Les méthodes Sur le
plan des méthodes de maintenance, on peut citer trois méthodes principales
appliquées dans les équipements de télécommunicatios: la méthode préventive,
la méthode corrective et la méthode qualitative. La méthode préventive La
méthode préventive comporte essentiellement des travaux effectués
systématiquement, suivant des cycles déterminés à l’avance, afin de
rechercher et d’éliminer les causes possibles de dérangements avant même
qu’ils aient affecté le service. Cette
méthode est onéreuse et peut provoquer une usure accélérée des équipements
électromécaniques. La méthode corrective Cette
méthode consiste, après l’apparition d’un dérangement à en rechercher les
causes et à le corriger. Elle est économique et a un effet désastreux sur la
qualité de service puisque les techniciens ne sont avertis qu’après la faute
et souvent après réclamation des abonnés. La méthode qualitative La
méthode qualitative comprent: -
des opérations de surveillance de la qualité de service et
d’analyse de statistiques de dérangements, -
des opérations correctives des dérangements, -
des opérations programmées en fonction des résultats de qualité
de service. C’est cette méthode de maintenance qualitative qui a été
expérimentée dés 1976 dans le quartier d’affaires situé à PARIS prés de la
gare SAINT- LAZARE dans les centraux
téléphoniques ANJOU ET LABORDE sous la responsabilité du Directeur
d’Etablissement Monsieur JOBIC sur les systémes ROTARY 7A
et PENTACONTA simultanément avec des
effectifs lègèrement renforcés. |
Compléments
au tableau ci-dessus
( 1
) les calculs d’effectifs ont été calculés à partir de l’organigramme T de la DIRECTION DES TELECOMMUNICATONS DE
L’ILE DE France en date du 01 octobre 1976 relatif à la zone de PARIS NORD
OUEST comportant des quartiers d’affaires, des quartiers résidentiels «
riches » et « pauvres » de PARIS et de sa banlieue proche.
( 2
) l’effectif moyen peut paraître élevé par rapport à celui des ROTARY mais il faut noter qu’à cette date les centres
PENTACONTA avaient de très fortes capacités d’écoulement en trafic de départ et
d’arrivée et étaient réservés surtout aux usagers ayant besoin de gros moyens
en téléphone.
( 3
) en 1986 la maintenance regroupait plusieurs centres d’un même secteur
géographique.
( 4
) pour ces centres la maintenance était regroupée avec moins d’un agent pour 10
000 lignes.
( 5
) en 2001 pour plusieurs centres représentant environ 400 000lignes la
maintenance est assurée par 7 techniciens travaillant en brigade de 7 heures à
21 heures.
CONCLUSION
Des
hommes et des femmes ont effectué un
travail manuel et intellectuel avec passion et avec beaucoup de fierté quand la
qualité de service s’améliorait, amélioration traduite par une baisse notoire
des réclamations et par un écoulement
correct des trafics « départ » et « entrant ». Lors de la
mise en service des centres PENTACONTA une certaine compétition s’est engagée
entre les responsables de salle de commutation pour conserver une qualité de
service très acceptable pour les abonnés restant raccordés à un centre
ROTARY.
Que
tous ces agents chargés de la maintenance soient remerciés pour leur travail au
service du public.