La lettre du | ![]() |
avril 2004 N°29 |
Expliquer ! Vouloir expliquer la peinture ? N'est-il pas établi, une fois pour toutes, que "l'art est un mystère qui échappe à l'analyse et ne connaît pas de règles".
La peinture rentre t-elle dans la catégorie des mystères ?
On connaît les composants d'une peinture, les pigments qui la composent, sa contexture, son support en toile, coton ou sur papier. Pour quelles raisons, l'artiste utilise telle couleur plutôt que telle autre, cela reste un mystère. Tout ceci, afin d'obtenir "un assemblage" qui peut flatter l'oeil ou au contraire l'interpeller et même le choquer.
S'initier à l'art de peindre est difficile et demande de la persévérance, et de l'humilité. L'enseignement aujourd'hui se fait essentiellement par le biais des écoles artistiques. Les artistes reconnus, au contraire des peintres des siècles passés, ne travaillent plus en atelier, collaborent de moins en moins entre eux et ne forment pratiquement plus d'élèves. Le plus difficile pour un peintre est de se créer une identité artistique, son style, son "coup de patte", sa palette de couleurs doivent être identifiables dès le premier coup d'œil dans une exposition.
Les peintres des siècles passés, nous ont laissé des écrits dans lesquels, ils décrivent leur technique, c'est la Forme. En ce qui concerne le Fond, ils ne peuvent l'expliquer, bien que souvent celui-ci dépende selon l'époque du contexte social, historique, économique. Tous n'avaient pas la même approche selon ce qu'ils peignaient, une commande de l'église ne se traitait pas de la même manière qu'une œuvre libre ou qu'une commande passée par leur mécène ou protecteur.
Toutes ces contraintes ou au contraire à la liberté sont présentes dans leurs œuvres, ils ont su, chaque fois utiliser les bonnes couleurs, mettre en exergue le sujet du tableau, mais aussi produire des œuvres déroutantes pour leur époque par un sujet inhabituel, l'introduction de la perspective, d'un paysage en fond, l'utilisation de certaines couleurs, cela leur permettait de rejeter les conventions si lourdes lors des siècles passés, mais également de faire s'interroger leurs pairs mais aussi leurs commanditaires.
Est-il nécessaire pour peindre de posséder un don ? II faut sans doute avoir en soi une forme de créativité, et l'envie de faire partager ses émotions, mais le don ne suffit pas, il faut comme dans tous les arts travailler, et encore travailler. Où et comment apprendre ? Faut-il suivre un enseignement classique et scolaire, ou un enseignement individuel auprès d'un peintre connu ou reconnu, qui vous enseignera sa vérité, il n'existe pas de réponse universelle, la réponse est sans doute constituée d'un mélange des deux enseignements. Moreau, peintre traditionnel, porté sur le fantastique a formé entre autres, Dufy, Matisse, Friesz, qui ont créé le fauvisme mouvement très éloigné de l'oeuvre de Moreau.
Il existe des artistes dits "géniaux" et les autres, et c'est là le paradoxe. La démarche de chaque peintre n'est pas comprise et appréciée de la même manière par chacun d'entre nous. Un tel aimera le mouvement abstrait, un autre sera attiré par le cubisme. L'important pour un peintre s'est de s'exprimer et d'exposer. Tous les peintres ne sont pas reconnus comme des génies mais la plupart part d'entre eux sont des artistes de talent qui attirent les amateurs.
Peut-on, aider la chance ? En peinture on peut améliorer sa technique en appliquant les règles et les lois qui régissent le travail de la matière, la perspective, la composition des surfaces. Pour peindre, l'artiste doit se poser plusieurs questions : "que veut-il représenter ? Dans quel but ? Pourquoi ce thème ? Etc. Il semble plus sûr, d'assimiler les règles établies, d'étudier, de connaître et comprendre la peinture des artistes passés. Les impressions vagues ne peuvent remplacer la connaissance discursive qui s'acquiert par l'étude et le raisonnement.
Pour un amateur qui veut "faire" de la peinture, il lui faudra étudier avant de se confronter au papier ou à la toile. II devra assimiler toutes les bases, les supports, les matières mais également les techniques, les règles ... La réussite n'est pas assurée, la persévérance ne suffit pas, l'art ne se met pas en équation.
Le peintre, et la notoriété, vaste question, comme pour l'ensemble des métiers artistiques. En peinture, il y beaucoup d'appelés et peu d'élus, nombreux sont ceux qui renoncent à cause des difficultés financières, le découragement, l'incompréhension. Très peu d'artistes vivent actuellement de leur art, les peintres les plus côtés sont morts depuis des dizaines d'années ou des siècles. Ne dit-on pas qu'aujourd'hui 3 peintres vivent très bien de leur art, 30 en vivent bien, 300 vivotent et 3000 meurent de faim, c'est une image bien sûr mais elle reflète bien la difficulté de vivre de son art.
La peinture n'est pas une science exacte, le peintre fait ressortir sa personnalité, sa sensibilité, la sonorité de ses couleurs, l'intelligence du dessin. Le rêve n'est pas exclu en apportant une grande sincérité dans l'émotion. Pour l'acheteur ou pour l'amateur, le coup de cœur est déterminant, même si souvent l'achat s'accompagne de question plus prosaïque où accrocher cette toile chez moi !
Expliquer la peinture, quelle complexité ! La peinture peut s'expliquer par des règles établies, mais l'on s'aperçoit rapidement que ces règles établies ont été abandonnées par des artistes géniaux tel que Picasso et ses compositions abstraites de la représentation humaine, Braque et ses rêveries cubistes, ou encore Utrillo, avec ses défauts de perspectives et de composition.
Tous ces peintres, à la forte personnalité, connaissaient et maîtrisaient les règles de la peinture, mais ils ont décidé de suivre leur instinct et leur intuition. Ils ont bousculé les règles établies de la représentation humaine ou des paysages, ils ont choisi de représenter des thèmes non conventionnels, et n'ont pas hésité à expérimenter passant allègrement du cubisme à l'abstrait.
Daniél JAMES
Après avoir sillonné la France pour transmettre à des générations d'Ingénieurs des Lignes les bonnes méthodes de fiabilisation de la boucle locale cuivre, collaboré avec nos amis du CNET pour développer l'ingénierie et les technologies des réseaux optiques et coaxiaux, goûté aux responsabilités régionales et aux spécialités culinaires des beaux pays du Béarn, des Landes, et du Pays Basque, effectué avec quelques-uns uns d'entre vous la mise au point sur site du GSM en lançant Itinéris, et enfin, accompagné l'aventure Internet de France Télécom, j'ai décidé de " Retraiter ma vie ".
J'avais pensé écrire pour transmettre mon expérience (j'ai d'ailleurs commencé une thèse ! ), me remettre à peindre sur les bords de l'étang de l'Or, consacrer plus de temps à ma famille avec l'espoir d'être rapidement grand-père ... et puis, comme toujours, un ange, un projet est passé et j'ai bien vite enfourché les feux de l'action (incorrigible pensez-vous !)
J'ai rejoint l'association " Enfants afghans " en mai 2003 au moment où le projet de construction de l'Hôpital de Kaboul pour la mère et l'enfant, lancé en novembre 2001 par Marine Jacquemin et Muriel Robin commençait à prendre corps. Nicolas Dufourcq mon dernier patron chez Wanadoo m'avait invité à contacter Eric Cheysson - chirurgien, Président de cette association - pour l'aider à structurer le projet. Et c'est après trente minutes de slalom agrippé sur le siège arrière d'une moto pilotée par Eric, pour être à l'heure au premier rendez-vous avec Bouygues sur les Champs Elysées que j'ai fait mon entrée dans l'équipe.
La structure est saine, les personnes attachantes, enthousiastes, volontaires et le projet un peu fou mais généreux.
De juin à septembre 2003: le temps de comprendre et d'organiser la petite équipe opérationnelle de permanents et de volontaires. Roger l'architecte un des initiateurs du projet, Jacques l'ingénieur - spécialiste du matériel médical, Roger l'ingénieur - spécialiste des équipements techniques, Philippe le baroudeur chargé de la récupération du matériel, Marivone et Nicole nos surveillantes précieuses pour leurs connaissances opérationnelles, Sylvie la spécialiste du transport et Caroline notre lien permanent ; presque tous à la retraite.
Octobre à décembre 2003: la finalisation du projet médical avec l'équipe médicale de l'hôpital Necker, le lancement effectif de la construction, le choix des équipements techniques (groupes électrogènes, transformateur, traitement des eaux, fluides, incinérateur, ... ), la première visite sur le terrain pour négocier avec les autorités locales les raccordements et pour valider les choix du gros œuvre.
Janvier 2004 : où en sommes nous ? La situation sanitaire en Afghanistan n'a pas évolué depuis deux ans. Des mères et des enfants continuent de mourir faute de soins adaptés et d'équipements dans les structures existantes. Des files de femmes attendent tous les jours des heures durant, pour faire soigner leurs enfants. Cet hôpital est vital pour la population afghane.
Depuis le lancement, 4 millions d'euros ont déjà pu être, récoltés La première phase de l'hôpital, 50 lits dédiés à la chirurgie pédiatrique générale avec radiologie, scanner, anesthésie (les premiers à Kaboul), est financée. Ce premier bâtiment devrait pouvoir être terminé en juin 2004 et mis en service en octobre 2004 dès que le matériel sera installé et le personnel formé. Une commission médicale, à laquelle participe le ministre de la santé est en place à Kaboul pour valider le projet médical, sélectionner les candidats qui formeront le personnel médical et paramédical de l'hôpital.
Aujourd'hui, la campagne de communication " Envoyons des hommes voilés en Afghanistan " vise à recueillir les 2,2 millions d'euros pour finaliser la première phase, c'est-à-dire la formation, l'équipement et la première année de fonctionnement. Resteront ensuite à trouver les 2,6 millions d'euros pour réaliser les phases 2 et 3 dédiées respectivement aux grossesses à risques, puis sans doute à la chirurgie spécialisée. A terme, c'est 150 lits et un plateau technique opérationnel de premier ordre qui viendront fortement renforcer le dispositif médical.
Mon travail de pilotage opérationnel, mais aussi de décision et de support au sein du CA de l'association se poursuit
(et Muriel Robin y est plus vraie que nature) avec :
- le choix des équipements médicaux
- la récolte auprès des hôpitaux de matériels et d'équipements hôteliers et médicaux
- la négociation d'équipements lourds avec quelques grands constructeurs
- le choix et la négociation des moyens de transport
- le choix sur site des matériaux pour le second œuvre
- l'appel à mes amis de Wanadoo pour nous accompagner dans notre campagne de communication
- la finalisation du projet médical phase 2, ...
Notre volonté est toujours intacte.
Aujourd'hui encore un enfant afghan sur quatre n'atteint pas l'âge de cinq ans.
L'hôpital sort de terre, mais il reste encore beaucoup à faire pour que l'espoir que nous avons donné aux enfants et
aux mères d'Afghanistan devienne réalité.
Rendez-vous en octobre 2004 pour, j'en suis sûr, vous annoncer l'ouverture de l'Hôpital pour la mère et l'enfant de
Kaboul.
Si vous souhaitez nous apporter votre soutien, vous pouvez envoyer vos dons à Enfants Afghans CCP 9999Z - 96, rue Didot 75014 PARIS
Alain BONIFAY
C e n'est pas un roman qui attire par la qualité de son écriture et sa force émotionnelle comme le dernier livre de Philipe Claudel, "Les âmes grises ". Ce n'est pas un ouvrage plein d'humour et de vérité comme "Madame Bâ " d'Eric Orsenna. C'est une occasion, pour ceux qui restent attentifs aux problèmes du monde, de revisiter un passé récent.
Il s'agit des " Mémoires " de Jacques Delors, aux éditions Plon. C'est la relation du parcours d'un jeune militant de l'action catholique qui, à partir d'un engagement syndical à la CFTC/CFDT, des responsabilités au MRP, à Vie Nouvelle, à Citoyen 60, au Club Jean Moulin, au PSU, puis au PS, occupe un premier travail à la Banque de France, pour œuvrer ensuite au Commissariat du Plan, puis comme conseiller de Jacques Chaban-Delmas, le Premier ministre de la "Nouvelle Société ", pour continuer son parcours comme Ministre de l'Economie et des Finances de Pierre Mauroy (198183), et présider enfin pendant dix ans (1985-1995) la Commission de l'Union Européenne.
A la lecture de cet ouvrage vous pourrez découvrir à nouveau des évènements qui se sont trouvés au cœur de l'actualité. D'abord la tentative de Chaban-Delmas d'apporter une réponse politique aux évènements de mai 1968, en évoquant l'importance du dialogue social et de la formation permanente. Face aux difficultés économiques et monétaires du Gouvernement de l'époque (1983), il arrivera à imposer le maintien de la France dans le système monétaire européen et une politique de rigueur. Devenu Président de la Commission à Bruxelles, il sera l'artisan du grand marché unique européen (1992). Vous pourrez mieux comprendre, en parcourant les quelques cinq cents pages de ce livre, le comportement des principaux leaders politiques du monde et les raisons, alors qu'il était au sommet de sa popularité, de son renoncement à la candidature présidentielle en 1995.
C'est l'histoire d'un grand Commis de l'Etat, trop souvent vilipendé par ses amis politiques, parce qu'il refusait de parler à côté de sa vérité, et qu'il a eu sans doute souvent raison trop tôt.
Christian DUBONNET
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(*) Compte tenu des difficultés à obtenir des informations d'actualité de la part de France Télécom en temps réel, la liste ci-dessus est à considérer à la date de Décembre 2003.
Nous sommes de plus en plus nombreux à visiter notre site : www.colidre-ft.asso.fr. Sachez que la dernière mise à jour est due à notre ami Gabriel Daumas qui a mis tout son talent pour rendre l'accès aux informations le plus aisé et le plus convivial possible. Les internautes que nous aimons être le remercient très sincèrement.
Dans le dernier numéro de La Lettre , je proposais que ceux d'entre nous qui s'intéressent à l'histoire des
télécommunications s'organisent un peu différemment. Aucune objection ne m'étant parvenue à ce jour, je propose que
nous tenions, le 13 mai prochain, à Alleray, salle 3-G-04, dans la salle de France Télécom
PC 2000 – 92, bd Kellermann 75013 Paris (RER/B, station : Cité Universitaire) de 9h30 à 11h30, la première
réunion plénière annuelle de notre groupe. Nous ferons le point sur les activités en cours et pourrons évoquer toute
question nous concernant. N'hésitez pas à me proposer, dès que possible, les sujets que vous souhaiteriez voir
inscrits à l'ordre du jour.
Le projet d'un colloque d'une journée à la mémoire de JeanPierre Noblanc s'est précisé :
le titre sera
"La science des matériaux semiconducteurs et le progrès technologique en France depuis les années 60."
FRANCE-TELECOM et S.T.MICROELECTRONICS ont accepté d'être puissances invitantes et de contribuer à son organisation.
Les participations de Didier LOMBARD et de Pasquale PISTORIO sont prévues.
- la date retenue est le 6 juillet . Le lieu sera: Les jardins de l'innovation.
- la participation est prévue sur invitation. J'invite les membres du COUDRE intéressés à me le faire savoir dans les meilleurs délais.
Vous qui êtes intéressés par l'histoire professionnelle et humaine que nous avons vécue à FRANCE TELECOM, venez le
jeudi 13 mai prochain, à ALLERAY, salle 3-G-04, dans la salle de France Télécom
PC 2000 – 92, bd Kellermann 75013 Paris (RER/B, station : Cité Universitaire)à partir de 9h30.
Maurice BERNARD
Lors de son brillant exposé, dans le cadre notre visite consacrée aux jardins de l'innovation, Pascal Viginier a centré son intervention autour de 6 grands axes stratégiques :
Tous les membres du Colidre, présents à cette conférence ont particulièrement apprécié la qualité de cette visite et l'accueil chaleureux qui leur a été réservé.
sommaireResponsable de la publication : Yves Fargette Responsable de la rédaction : Roland Saint Criq |
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