Sommaire
separateur Proposition d'organisation dans le domaine de l'histoire des Télécommunications par M.Bernard (2/12/2003)
separateur Liste des archives déposées au Colidre
separateur Bilan de l'action du Colidre dans le domaine de l'histoire des Télécommunications par M.Bernard (1/2000)
separateur Annuaire des personnes intéressées à l'histoire des Télécommunications (par M.Bernard)

separateur Calendrier des réunions en 2004
separateur

jeudi 13 mai à 9h 30 dans la salle de France Télécom PC 2000 – 92, bd Kellermann 75013 Paris (RER/B, station : Cité Universitaire)

separateur compte rendu
separateur Calendrier des réunions en 2003
separateur

mardi 18 novembre : réunion l'après midi, à Alleray

separateur compte rendu
separateur

jeudi 23 octobre : réunion de 15h à 17h, au CNET (38, rue du Général Leclerc 92130 Issy les Moulineaux), salle 057.

separateurcompte rendu
separateurla prochaine réunion du Groupe de travail aura lieu, le 20 mars 2003
à partir de 14h 30, à Europarnasse (8/10, bd de Vaugirard Paris 15e, en salle Grenat II).
separateurCompte rendu
separateurCalendrier des réunions en 2002
separateurla prochaine réunion du Groupe de travail aura lieu, mercredi 16 octobre 2002, à 9h 30,
France Télécom - Archives et Patrimoine Historique
49, rue Maurice Gunsbourg 94200 IVRY
separateurcompte rendu
separateurLa prochaine réunion de notre Groupe se tiendra à Nantes, jeudi 13 juin,
de 14h 30 à 16h, dans une salle de la Cité des Congrès.
separateurcompte rendu
separateurréunion du jeudi 21 mars, à 14h 15,
6 place d'Alleray (salle 5 D 26) 75015 Paris.
separateurcompte rendu
separateurle 18/1/02, à 14h 15 (après la conférence de Bernard Esambert),
6 place d'Alleray Paris 15ème, en salle 5D34.
separateurcompte rendu

separateur

Calendrier des réunions en 2001

separateurjeudi 15/11/01 : Réunion du groupe Histoire à 14h30, au
75 Ae des Ternes (nouveau bureau du Colidre).
separateurcompte rendu
separateurOrdre du jour de la réunion du 20/9/01separateurcompte rendu
separateurOrdre du jour de la réunion du 20/6/01separateurcompte rendu
separateurCompte-rendu de la réunion du 16 mai 2001
separateurCompte-rendu de la réunion du 23 novembre 2000
separateurCompte-rendu de la réunion du 19 octobre 2000
separateurCompte-rendu de la réunion du 15 juin 2000
separateurCompte-rendu de la rénion du 15 mars 2000
separateurCompte-rendu de la réunion du 18 novembre 1999
separateurOrdre du jour de la réunion du 14 octobre 1999separateurCompte-rendu
separateurExposé de Maurice Bernard du 8/9/99
separateur Compte-rendu de la réunion du 17/06/99
separateur Compte rendu de la réunion du 18 mars 1999 à FTH
separateur Compte-rendu de la réunion du 15/10/98 à Bordeaux.

separateurContribution à une histoire de la commutation électronique
en France par J.Vincent-Carrefour (20/5/01)
separateurDe Paris en 1890 par G.Gerbier (8/9/00)
separateurDu câble BROOKS par G.Gerbier (8/9/00)
separateurDe la vallée de Chamonix par G.Gerbier (7/9/00)
separateurDes satellites par J.Grenier (25/5/00)
separateurdes Canalisations en bois par G.Gerbier (25/3/00)
separateurContribution de Jacques Vincent-Carrefour (14/12/99)
separateur Des faisceaux hertziens en France par M.Thué (10/99)
separateur Contribution de M. Bernard et C. Pérardel, à la lettre
du Colidre de mai 99.
separateurContribution de Jacques Vincent-Carrefour (12/4/99)
separateurDe la paire d'abonné par G.Gerbier (3/99)
separateurHistoire amusante par G. Gerbier (2/2/99)
separateurTémoignage de Jean Grenier (28/10/98)









Paris, le 25 mai 1999

CONTRIBUTION À LA LETTRE DU COLIDRE - MAI 1999


I VOS ARCHIVES SONT PRÉCIEUSES
Depuis plusieurs années France Télécom s'est dotée d'un service d'archives, aujourd'hui riche en documents et en matériels variés. Ce fonds doit s'enrichir peu à peu de dons et dépôts divers. Certains d'entre nous avons pieusement conservé des documents, originaux ou photocopies, et avons parfois récupéré certains matériels, sauvant les uns et les autres de la décharge ou de la poubelle. Ces traces témoignent des fonctions que nous avons exercées, des évènements auxquels nous avons assisté ; elles peuvent être uniques, elles sont précieuses.
Si vous pensez être concerné par ces remarques n'hésitez pas à prendre contact avec le président du Colidre, avec un membre de son bureau ou avec Maurice Bernard(01 42 31 71 92).
    Maurice Bernard    Claude Pérardel
II - RÉUNION DU 18 MARS 1999
Le groupe Histoire des Télécommunications: archives et témoignages, s'est réuni à France Télécom Hébergement, le 18 mars 1999 après-midi. Le C.R qui a été adressé aux membres du groupe est disponible sur demande téléphonique auprès d'Estelle Berger ; il est accessible sur le site WEB du Colidre (http://www.colidre-ft.asso.fr). Les principaux point abordés ont été :
  1. afin d'intéresser des historiens à un thème comme l'émergence de la commutaton électronique, le COLIDRE peut apporter sur certains sujets une contribution essentielle en réalisant les trois outils suivants :
    • liste des témoins encore accessibles,
    • chronologie des faits et des évènements principaux,
    • liste des archives connues ou potentielles.
  2. outre le thème de l'histoire de la commutation électronique qui a démarré grâce à l'initiative de Jacques Vincent-Carrefour, d'autre sujets seront abordés tels que les Radiocommuications(Marcel Thué et René Colin de Verdière), le câble d'abonné et la boucle locale (Guy Gerbier), les questions de personnel (Denis Varloot).
Tous les adhérents du COLIDRE qui se sentent intéressés ou concernés peuvent entrer en contact avec un membre du groupe ou faire part de leur remarques et suggestions à Maurice Bernard (tél : 01 42 31 71 92).
III - La prochaine réunion du groupe archives et témoignages se tiendra le 17 juin 1999 à 15 heures, à l'issue du buffet qui suivra notre AG annuelle.


sommaire


Paris, le 3 avril 1999


Groupe de travail du COLIDRE

"Histoire des Télécommunications : archives et témoignages"

-:-:-:-:-:-

Compte rendu de la réunion du 18 mars 1999 à France Télécom Hébergement
La réunion s'est tenue, 40 rue Gabriel Crié à Malakoff, à partir de 14h30 dans une salle de réunion mise aimablement à notre disposition par Olivier Tcherniak, Président de FTH.
Participants : MM. Boithias, Dennery, Gerbeaux, Gerbier, Le Mezec, Thué, Varloot, Vincent-Carrefour et Bernard.
Plusieurs parmi les collègues les plus intéressés s'étaient excusés ayant eu un empêchement.


1. Maurice Bernard distribue la dernière version de la liste des membres du COLIDRE intéressés par notre action, liste qu'il tient à jour régulièrement (prière de lui adresser corrections ou addenda) ainsi que le texte du C.R de la réunion du 18 décembre dernier.

2. On revient d'abord sur quelques points évoqués à cette dernière réunion, tenue au Palais de la Découverte :

- concernant la propriété physique et morale de l'héritage de France Télécom, on attend la réponse de Denis Varloot (absent au début de la réunion, il n'arrivera qu'un peu plus tard),
- pour la lettre du COLIDRE le groupe est en faveur d'un intitulé de la rubrique qui soit sans ambiguité et donc ne laisse pas croire que l'objectif du COLIDRE serait d'écrire l'histoire des Télécommunications. Le terme archives et témoignages convient tout à fait. Mais on ne s'offusquera pas si certains de nos collègues continuent à nous désigner comme les "historiens"!

3. Plusieurs participants se posent la question de l'intérêt que porte effectivement France Télécom à ses archives. Sa culture d'entreprise ne l'a pas conduite, jusqu'à présent, à favoriser la conservation de ses racines. Dans le même ordre d'idées, le sort de l'ancienne bibliothèque du Ministère est évoqué : cette documentation n'est plus accessible depuis plusieurs années : elle est en caisses, à Massy, dans un ancien garage PTT!

4. Sur le sujet "émergence de la commutation électronique" , Jacques Vincent-Carrefour et Maurice Bernard ont commencé à réfléchir : il apparait que trois objectifs principaux se dégagent clairement :

a) établir et enrichir progressivement la liste des témoins qui ont joué un rôle essentiel ou qui ont vraisemblablement des choses intéressantes à dire sur le sujet. Une première ébauche de cette liste a été établie,
b) dresser une chronologie des faits les plus marquants,
c) répertorier les archives connues qui semblent pertinentes pour le sujet considéré : il peut s'agir, dans le meilleur des cas, des cotes précises identifiant dans un fonds donné des documents potentiellement intéressants mais aussi de la simple mention de sources hypothétiques.

On remarque que :

- ces outils sont de nature évolutive : ils s'affineront peu à peu,
- il s'agit d'un effort collectif, car il est indispensable de recueillir des points de vue différents : à cet égard, vive le courrier électronique ! Pourtant il faut qu'un minimum d'ordre s'établisse : il serait par exemple désastreux, lorsqu'on en arrivera à la phase des entretiens, qu'un témoin soit sollicité par deux personnes différentes !
- ces considérations méthodologiques clairement identifiées ne sont pas spécifiques : on devrait les retrouver lors de l'étude de chaque thème.

Jacques Vincent-Carrefour se propose de prendre contact trés prochainement avec François Tallegas, Pouliquen et André Pinet.

5. Sur le sujet "radiocommunications" Marcel Thué a commencé à réfléchir aux voies et moyens permettant d'avancer : il se propose de prendre prochainement quelques contacts avec certains des acteurs les plus importants.

6. Alain Profit qui n'a pu rester avec nous cet aprés-midi accepte de réfléchir à un thème encore mal délimité : informatique, transmission de données, Transpac, etc..

7. Guy Gerbier s'intéresse au "câble d'abonné et à la boucle locale" essentiellement d'un point de vue technique ; il envisage de publier dans le bulletin de la FNARH.

8. Gilbert Gerbeaux remet à Maurice Bernard en séance une petite note concernant ses premières investigations sur l'exploitation des centraux Rotary.

9. Denis Varloot, malgré sa charge de travail actuelle, envisage de commences à réfléchir au thème du "personnel".

10. Maurice Bernard rappelle, pour mémoire, que bien d'autres thèmes ont été évoqués à cette réunion ou aux précédentes (automatique rural, automobile, interurbain, etc.) et sur lesquels on reviendra ultérieurement, dans la mesure où certains s'y montreront actifs.

11. Claude Pérardel, qui n'a pu se rendre à Paris aujourd'hui, a le projet d'un appel aux membres du COLIDRE qui auraient des archives en leur possession et un projet de guide d'entretien. Il doit en reparler à Maurice Bernard.

12. Ce dernier commence à recevoir des lettres de certains anciens collègues intéressés : les uns se disent prêts à raconter, d'autres lui envoient des documents, des notes, etc. Assez rapidement va se poser un problème de place et de classement. A court terme Maurice Bernard peut stocker à Bagneux quelques dossiers intitulés "archives COLIDRE". Plus tard, on peut, comme le suggère D. Varloot, envisager le musée de Pleumeur-Bodou mais les historiens parisiens devront prendre l'avion ! A signaler que le classement du Radome comme "monument historique" est en cours et que les IEEE ont demandé qu'il puisse figurer sur le répertoire américain des souvenirs marquants de l'histoire des techniques.

13. Maurice Bernard remarque que pour chaque thème se retrouvent en majorité des "techniciens" et des anciens du CNET. Or l'historien des sciences et des techniques s'intéresse aussi aux aspects économiques, industriels, sociaux, voire politiques. Il faut que nous élargissions le spectre des témoins identifiés et des archives recherchées.

14. Un participant s'interroge sur l'histoire du téléphone en France, notamment à ses débuts. Maurice Bernard pense que sur ce sujet et sur cette époque il y a beaucoup de publications. La personne la plus compétente pour nous éclairer sur ce point est Catherine Bertho-Lavenir que nous pourrions envisager d'inviter à une prochaine occasion.

15. Concernant les prochaines réunions : la visite à Rennes le 27 mai ne permettra pas d'organiser une réunion "Histoire" ; nous nous contenterons de conversations dans le TGV. En revanche une réunion est prévue l'aprés-midi du 17 juin, jour de l'A.G.

Maurice Bernard

sommaire


Compte-rendu de la réunion du 15/10/98 à Bordeaux.

Etaient présents : Jean-François Arrivet ; Etienne Lhospital ; Claude Pérardel ; Denis Varloot ; Maurice Bernard.

Cette réunion s'est tenue après la visite du musée des Télécommunications ("Centre culturel des Télécoms d'Aquitaine").La participation a été réduite en raison de la visite du croiseur Colbert à la même heure.

Maurice Bernard rappelle tout d'abord l'urgence qui s'attache à la fonction conservation : pas d'histoire sans archives ni sans traces suffisantes du passé.Or chaque jour on voit disparaître massivement les souvenirs du passé dans tous les domaines , particulièrement dans le nôtre.Sauver de la poubelle,notes,documents,correspondances appareillages,systèmes techniques,etc,recueillir les témoignages d'acteurs anciens encore de ce monde constitue la priorité absolue.A cet égard les participants ont été impréssionnés par le travail remarquable accompli en 10 ans par André Cabanne et son équipe en matière de conservation.

La discussion qui s'est ensuite engagée a porté sur les points suivants :

-1) les réalisations,comme celle de Bordeaux,dues à des retraités bénévoles et passionnés doivent être valorisées par des actions de communications efficaces, afin de leur attirer les publics intéressés et d'amener la notoriété indispensable au développement des collections,au travail des historiens professionnels et à la participation eventuelle de mécenat.

-2) En réponse à une question d'un des participants il apparait qu'à l'heure actuelle les collections du centre culturel ne sont pas assurées.Ne faudrait-il pas l'envisager?

-3) Jean-François Arrivet qui succèdera l'année prochaine à André Cabanne comme président du musée d'Aquitaine soulève la question des réactions éventuelles des concurrents de France Télécom : dans quelle mesure l'entrepriseX , par exemple, pourrait revendiquer une partie de l'héritage de l'ex-D.G.T? Héritage à la fois matériel et intellectuel.Il y a là un problème juridique à examiner.

-4) les participants sont d'accord pour penser que les différents musées et collections touchant aux Télécoms devraient se coordonner afin d'adopter pour les inventaires des grilles d'analyse et de classement communes ou tout au moins compatibles.Une structure en réseau est nécessaire qui permettrait en outre de mieux connaitre le contenu des collections et dépots existants.Le musée de Pleumeur-Bodou pourrait-il prendre une initiative en ce sens?Denis Varloot posera la question à son conseil d'administration.En rédigeant ce C.R l'idée vient à Maurice Bernard qu'il pourrait aussi examiner si la direction des musées de France peut apporter à France Télécom une aide en ce domaine.

-5) Maurice Bernard établira une liste des membres du Colidre intéressés par les activités du groupe histoire des Télécommunications : archives et témoignages,portant mention des sujets sur lesquels ils travaillent ou envisagent de s'investir.Ce document remis à jour périodiquement pourrait figurer sur le site "web" du Colidre (voir Martrenchar) .

Maurice Bernard

P.S Aprés conversation avec plusieurs personnes de la D.M.F,j'ai recueilli les informations suivantes :

  • il existe à la D.M.F , place des pyramides,un centre de documentation où se trouvent probablement les réponses à bien des questions que l'on peut se poser lorsque on anime un musée ou que l'on veut en fonder un .On peut s'adresser à Mme Bénédicte Roland-Vilmet (0140153449).
  • on peut aussi consulter le site "web" du ministère de la culture dont l'adresse est : http://www.culture.fr
  • il peut être judicieux de prendre contact avec la DRAC de sa région, c'est à dire la Direction Régionale de l'Action Culturelle.
Maurice Bernard
14 rue de la Tour - 75116 Paris - Tél : 01 42 31 71 92


sommaire




RÉUNION DU BUREAU DU COLIDRE DU 19 FÉVRIER 1998

LE COLIDRE ET L'HISTOIRE DE FRANCE-TÉLÉCOM


    La présente note a pour objet de préparer les réflexions du bureau sur le rôle éventuel du Colidre en matière d'histoire des Télécommunications. Sur les différents points je me suis borné à mentionner les idées essentielles, réservant une argumentation plus détaillée pour une phase ultérieure.

A - QUELQUES CONSIDÉRATIONS GÉNÉRALES


I - L'Histoire :
    De la même façon que l'on peut montrer que la mémoire individuelle est au centre de l'existence même de chacun de nous(1), de même on peut, aussi aisément, montrer que l'Histoire est indispensable à tout groupe humain, à toute nation, à toute entreprise. L'oubli, pour les individus comme pour les institutions, est parfois nécessaire; ce qui montre bien qu'il n'est pas facile d'échapper à la mémoire et à l'Histoire.
II - L'Histoire des sciences et des techniques.
    Les considérations ci-dessus se déclinent aisément dans le domaine des sciences et des techniques. On remarquera au passage qu'il n'est peut-être pas légitime de mettre ces deux disciplines dans le même sac! On peut en débattre, d'autant qu'il faut aussi évoquer l'histoire industrielle.
III - La place réelle de l'Histoire dans la société.
    Au fur et à mesure que ma carrière me conduisait vers des sujets d'intérèt nouveaux, mon attirance pour l'Histoire allait croîssant, tandis que je prenais conscience que cet intérèt, dans beaucoup de milieux, était asssez limité. Il est en tous cas très inégalement réparti. Mon analyse à cet égard diffère quelque peu de celle que A. Beltran avait exprimée le 15 janvier dernier: le monde des Télecommunications est beaucoup moins sensible à sa propre histoire que la plupart des autres mondes techniques: le déficit dans notre domaine, en termes d'études, d'analyses et de notoriété, m'a toujours paru considérable et injustifié( voir annexe N°1).
    Il faut noter pourtant un facteur favorable, important pour le Colidre, c'est l'observation banale qu'en général les personnes agées se penchent volontiers sur leur passé et leur jeunesse. Nous y reviendrons.


(1) A paraitre en avril 1998, Quel avenir pour la Mémoire, par Jacques Roubaud et Maurice Bernard, Gallimard-Découvertes)
    Cette motivation, liée au désir de se survivre, entraine une difficulté qui est une inévitable tendance à produire de l'autobiographie subjective, donc embellie, biaisée. Ni les individus,ni les institutions n'y échappent! Nous y reviendrons à propos de la méthode historique.
    Sans traces laissées par le passé, sans archives, sans témoignages, point d'Histoire. Or ces artefacts sont sous la menace permanente du temps et de son pouvoir destructeur, voire de la réticence des acteurs eux-mêmes(voir annexe n° 2).
IV - La méthode historique.
    L'Histoire est doublement fille du Temps: pour les grecs déjà, Mnémosyne, la Mémoire, mère de toutes les muses, était la fille de Chronos; pour Lucien Febvre, le fondateur des Annales, l'Histoire est prisonnière du temps dans lequel elle s'inscrit.
    Sans se laisser décourager par ce relativisme classique, ni par celui plus moderne que la polémique déclenchée par Sokal et Bricmont a mis en évidence, raccrochons-nous aux enseignements de la méthode historique. Celle-ci est fondée sur l'analyse critique des sources, sur l'analyse des informations données par les faits avérés, les écrits, les témoignages, avec le souci constant de recouper ces informations.
    Il résulte des remarques précédentes que les acteurs que nous sommes n'avons a priori ni la formation, ni la légitimité, pour écrire l'Histoire, mais qu'en revanche nos témoignages peuvent être précieux pour les historiens.
    Ajoutons enfin que les bons historiens n'aborderont un domaine, ne se lançeront sur un sujet que si leur travail ou celui de leurs étudiants peut s'appuyer sur un corpus d'archives suffisamment complet et assez bien organisé.

B - LE RÔLE ÉVENTUEL DU COLIDRE


I - Le Colidre est un lieu favorable pour contribuer à l'avancement des recherches sur l'Histoire des Télécoms.
    Ses membres en effet :
        -ont exercé des responsabilités et ont souvent été mélés à des évènements importants de la vie de France-Telecom.
        -ont plus de temps disponible que les actifs,
        - semblent dans une assez bonne proportion intéressés par les questions d'Histoire.
II - Quelques actions concrètes.
    On peut penser, par exemple, à :
        - oeuvrer à la sauvegarde d'archives : sauver des documents personnels, persuader des tiers de conserver telle ou telle trace du passé, etc,
        - oeuvrer à la sauvegarde de certains matériels: équipements rares, locaux spécifiques, outils ou instruments de mesure,
        - recueillir des témoignages d'acteurs encore vivants et pouvant apporter des informations précieuses parcequ'uniques ou en danger de disparaitre.
    Pour mettre en oeuvre ces actions on peut envisager de :
        - s'initier à la constitution et à la consultation d'archives,
(il faudrait voir qui peut dispenser ce type d'enseignement?)
        - s'initier à l'interview et au recueil de témoignages,
        - établir des liens avec les historiens, notamment sur le plan local (universités ou écoles),
        - établir des relations avec d'autres associations ou groupes conduisant des actions semblables aux nôtres,
        - établir des liaisons avec certains services spéçialisés(Archives départementales) et, par exemple, préparer des dossiers en vue de faire classer tel équipement comme monument historique.
        - maintenir ou rétablir des relations avec les services de France-Télécom que nous avons bien connus durant notre période d'activité et où nous pouvons parfois jouer le rôle de conseil sur les questions de conservation du patrimoine et de sauvegarde d'archives. L'annexe N° 3 résume, à titre d'exemple, les activités que je me suis efforçé de mener dans ce domaine depuis quelques années.
    Au niveau du Colidre on pourrait envisager les actions ci-dessous :
        - identifier de façon souple un groupe d'adhérents intéressés par cette activité et prèts à y consacrer quelques efforts. Ce groupe pourrait se réunir 1 ou 2 fois l'an, par exemple en synchronisme avec nos rencontres périodiques. Ces réunions permettraient à chacun de faire part de son action et à tous d'échanger des informations,
        - construire un réseau de correspondants dans les services de France-Télécom les plus importants pour y accroître la sensibilité aux problèmes de la conservation du patrimoine de l'entreprise,
        - créer une rubrique dans le bulletin de liaison du Colidre où seraient recensées les actions réalisées ou envisagées, échangées des informations relatives à l'Histoire des Télécoms, etc,
        - préparer un argumentaire pour le Président de France Télécom(voir annexe N° 4).

ANNEXE N° 3


QUELQUES EXEMPLES D'ACTIONS POSSIBLES

    Aujourd'hui une part importante de mes activités se rapporte aux questions d'archives et d'histoire :
    - président de la SABIX( société des amis de la bibliothèque de l'Ecole polytechnique)
    - président du groupe X-Histoire et Archéologie.

    Dans le cadre plus particulier de FranceTélécom( depuis ma retraite en février 94, le Directeur du CNET a mis à ma disposition un bureau sur le site de Bagneux, au sein du laboratoire que j'y avais fondé en 1969) je peux citer, à titre d'exemple :
        - participation à une journée d'études organisée par la CHT en 1995, à l'occasion du Cinquantenaire du CNET( le début des recherches sur les semiconducteurs dans les années 50 et 60)
        - interview du Dr Emmanuel Franke, à Erlangen en novembre 1996(le Dr E.Franke avait été recruté par le CNET en 1948 pour travailler sur le quartz synthétique)
        - j'ai obtenu de Mr Petit-le-Du un témoignage écrit intéressant sur ses débuts en 1946 à la Cie des freins et signaux Westinghouse, sur contrat du CNET, avant qu'il ne rejoigne, quelques années plus tard, l'équipe du Dr Franke.
        - avec le directeur actuel du site de Bagneux et François Auzel (un excellent physicien qui y travaille encore, avant de prendre prochainement sa retraite) nous montons une petite structure permettant d'aider à sauvegarder la mémoire des recherches menées au CNET depuis les annéees 50, dans les domaines de la Physique des solides, de l'Optique, des lasers, des terres rares, etc.
        - j'essaye d'organiser(fin 98 ou début 99), avec le concours du CNET, d'Alcatel, de la Société française de Physique, du CNRS, une journée d'études sur les débuts de l'Optique non-linéaire en France, notamment au CNET, dans les années 60 et 70.
        - je projette plusieurs interviews d'acteurs pouvant apporter des informations intéressantes sur l'histoire du CNET.

ANNEXE N° 4


L'HISTOIRE DES TÉLÉCOMMUNICATIONS FRANCAISES

ET L'IMAGE DE FRANCE-TÉLÉCOM


    Il y a de nombreux arguments qui plaident en faveur de la mise en valeur du passé d'une entreprise pour renforçer son image aux yeux du public et de ses clients présents ou futurs. Il y a de nombreux exemples d'entreprises qui ont développé des études sur leur propre histoire et les ont utilisées, directement ou indirectement, pour leur stratégie de communication interne ou externe. En dehors du champ des Télécommunications j'ai eu l'occasion de m'intéresser à un ou deux cas particuliers de cette nature (voir annexe N° 3).
    Il faut aussi admettre que des arguments opposés existent qui peuvent paraitre irréfutables aux yeux des dirigeants. Dans le cas particulier de France Télécom on peut très bien imaginer qu'au niveau le plus élevé de l'entreprise, le président estime que l'évocation du passé d'une administration (si valeureuse qu'elle ait, en définitive, été) ne soit contre-productif et que, dans un logique de concurrence exacerbée, l'image de la modernité doive s'imposer sans partage.
    Il me semble donc que le Colidre, s'il décide de prendre des initiatives dans le domaine de l'histoire des Télécommunications, doit le faire avec prudence, ce qui n'exclut pas la détermination.


sommaire